Depuis la disparition présumée de son frère jumeau Izumo, c’était peu à peu éloigné de sa famille proche pour au final se retrouver presque isolé. Sans véritable amis, il ne faisait pas la cour aux jeunes filles du village, ne cherchait jamais à entretenir de lien, volontairement, il éloignait tout le monde autour de lui. Éviter de revivre une perte de ce genre, était devenue une obsession, une deuxième nature. Ce matin-là, lorsqu'il arriva au premier, il fut plus tôt surpris de retrouver son père assis à table avec son air sérieux dessiner sur le visage. Si les traits du vieil homme s’était adoucis et un peu perdus sous les signes de l'âge, Izumo lui reconnaissait bien ce visage tendu.
« Nous y sommes enfin père ? »
La disparition du second fils de la famille n’était pas un sujet facile, si bien qu’il n’avait été évoqué qu’une seule fois depuis les cinq dernières années. Le lendemain de son réveil, et à l’époque, il avait été mis en évidence que c’est Izumo qui n’était pas assez fort. Quoi qu’il en soit il avait toujours mis ses paroles sur le dos de la douleur face à la perte de son fils et il n’en n’avais jamais tenu rigueur. En revanche, c’est plutôt tout son mode de vie qui s’en était trouvé affecté. D’un ton calme et posé le veille homme brisa le silence qui s'était installé en une fraction de seconde extirpant le jeune Uzumaki d’un souvenir de lui et son frère.
« Nous devons parler, approche. »
Trancha le plus vieux des Uzumaki, en indiquant à son fil le seul et unique siège restant de la table. Table qu’il n'avait pas partagée avec ses parents depuis presque trois ans. Le silence et le refus total de poser les yeux sur son fil restant avaient fini par pousser Izumo à l’éviter. Cependant, il n’y échapperait pas ce matin, pour une fois, il envisage une autre approche. La vie quittait le vieil homme désormais, malgré son obstination et il était temps pour les deux hommes de se pardonner avant que la mort ne frappe encore. Il prit donc place dans le silence et le respect dus à son aîné, le silence parus long… Très long.
« Mon frère te demande une audience dans une très longue lettre, la situation te sembleras complexe et tu n’en comprendras pas tout l’étendu. Cependant mon fils, tu te dois d’accepter sa requête et ainsi, j’espère que tu retrouveras une raison à ta vie. »
L’homme se leva de son siège avec beaucoup plus de grâce qu’un homme ordinaire de son âge. Si aujourd’hui le jeune homme était froid et distant voir antisociale, il se conformait toujours au exigence de ses aîné ou de ses supérieures sans jamais poser la moindre question. D’une certaine manière, il était devenu la main armée de sa famille et surtout, il était le seul shinobi encore en état de se battre. Il retourna donc aux deuxièmes dans le silence le plus total pour changer ses habits. Au lieu de porter un kimono sur les épaules comme habituellement, il l'enfila d’une manière beaucoup plus convenable. D’une main habile, il noua le bandeau du village à son cou, la plaque de fer bien en évidence, et pour terminer, il posa son katana à sa ceinture du côté gauche. Pour l’occasion, l’arme avait été soigneusement recouverte d’une enveloppe de tissu sobre afin de s’agencer au reste de la tenue. C’était d'ailleurs aussi une marque de respect.
Perdu quelque part entre l’excitation du devoir et la confusion, il se dirigea vers la demeure de son oncle. La traversé du village clanique lui parut une éternité, mais il fût forcé d’admettre que ce dernier s'était développé alors qu’il n'avait rien remarqué.
« Je vis ou depuis toutes ces années ? »
Frappé par l’évidence même pour la première fois, il n’était que l’ombre de lui-même depuis trop longtemps. Il frappa enfin à la demeure de son oncle incertain de ce qui l’attendait, tel était le fardeau d’un shinobi.