Assise sur sa chaise de bureau, la Dame de fer contemplait les dossiers secret défense relative au génocide Chikara. Non loin de là, les dossiers des amants maudits. Elle se retourna, fixant son tableau dont les informations étaient assemblées sous forme de Mind map. Cela faisait quelque temps qu’elle y réfléchissait. Cela faisait maintenant un an, un an qu’Uzumaki Kazami croupissait dans sa cellule. Un an que ce statu quo subsistait, tous ayant peur de mettre le feu aux poudres. Alors elle restait là, dans sa prison, en attente d’un éventuel jugement qui allait probablement être totalement partial.
Les faits étaient graves. Mais toute cette histoire entretenait les braises de la haine. Il fallait y mettre un terme. Et la Quadragénaire pouvait le faire sans mettre encore plus à mal l’Hokage. Chacun devait porter le poids de ses responsabilités. Et la zélé de Konoha le savait plus que quiconque, sa mesure ferait débat. Elle allait littéralement mettre un coup de pied à la fourmilière, mais elle ne pouvait décidément laisser cette affaire s’enliser de la sorte.
Alors, elle rassembla ses papiers. La décision était prise. Elle sorti et interpella un membre de l’Anbu.
« Amenez moi Uzumaki Kazami, Chikara Kano et Uzumaki Seitô. Sur la place d’annonce du ministère. Nous avons à faire. »
Pour ce grand jour, le jour du festival de la réunification, la Dame de fer s’habilla dans une tenue traditionnelle de son clan. Un Kimono violet, le symbole du clan des sceaux ornant la matière faite de soie. Elle y ajouta un bandeau de Konoha, et un beau manteau blanc dont le bas était rongé par un dessin de flamme. Au milieu de la colonne, on pouvait y lire « Volonté du Feu ».
Le message avait été écrit pour tout le village. On y annonçait une annonce importante, de la part de Mako Uzumaki, Capitaine de l’Anbu et Régente. En l’absence de l’Hokage, et de la plupart des chefs de clan, c’était vrai. Elle était désormais seule. Et c’était seule, qu'elle assumerait toute la gravité de son acte. Rapidement, la foule se rassembla. Autour d’elle, il y avait ses Anbu. À côté d’elle, il y avait Uzumaki Kazami, qu’elle fixa d’un regard inflexible. Sur cette grande estrade faite de bois, il y avait un grand foyer et un long poteau de bois. De quoi attacher quelqu’un. L’imaginaire collectif pouvait s’attendre à une exécution publique. Tout y laissait à y croire. Son regard croisa celui de son fils, nouvellement rétablis, et celui de son meilleur ami.
Alors, la Dame de Fer s’avança au-devant de tous.
Elle fit un silence. Les derniers chuchotements se taisaient pour écouter la Quadragénaire.
« Il y a cinq ans, tout comme certains d’entre vous, j’ai perdu des êtres chers. J’ai perdu mon chef de clan, j’ai perdu mon Hokage, j’ai perdu des amis du clan Chikara, et des proches du clan Uzumaki. Le génocide m’a privé de mon mari, et a privé mon fils de son père. Tous ici, nous ressentons encore les stigmates de ce terrible événement… Unis dans notre chagrin. Rongé par la haine, la peur et l’incompréhension. Longtemps, je me suis demandé. Pourquoi ? Comment ? À qui la faute ?
Uzumaki Kazami et Uzumaki Gekido étaient alors à la tête de notre village. Ils étaient à la tête de ce génocide. Et ils n’ont jamais purgé leurs peines. Ils ont fui, impunément, le poids de leurs responsabilités. »
Elle fit de nouveau silence…
Son regard fixa la foule. La rouquine n’était pas bien grande en taille, mais tous le savaient : c’était une grande dame.
« Il y a 67 ans, le clan Chikara à vendu des enfants Uzumaki pour subvenir à leur besoin. Ils ont vendu à nos ennemis, tuer notre chef de clan, trahis leurs alliés. N’est-ce pas là la marque d’un génocide ? Avez-vous un jour payé le poids de vos actes ? A cause de vous, j’ai vu des amis d’enfance mourir en protégeant leur clan, sans la protection de ces murs ! Je porte en moi les stigmates de cette vente ! Je suis une victime de ce génocide ! Est-ce que j’ai eu en moi cette haine ? Évidemment. Le clan Chikara m’a enlevé, enfant, la possibilité de vivre à l’intérieur de murs protecteurs ! »
« Nous sommes partis, et le village n’a que trop souffert de notre absence. Affaiblis. Et nous aussi, nous avons souffert. Et aujourd’hui. Nous voilà à l’aube d’un choix. A l'aube d'un choix qui demande du courage. »
Elle leva les bras, s’adressant à la foule.
« Regardez-vous ! Regardez-vous bien ! Nous vivons aujourd’hui dans l’ombre de notre passé ! Nos regards se tournent vers la violence des actes et des affres de l’histoire au lieu d’en tirer des leçons ! La vengeance est-elle ce qui nous définit ? C’est le message que vous voulez laisser à vos enfants ?! La force du pardon n’est-elle pas la plus grande des leçons ? J’ai pardonné à ceux qui nous ont trahis. Nous nous sommes battus côte à côte, nous avons uni nos forces face à un ennemi commun ! L’Union est notre force ! Il y a 19 ans, nous avons appris cette leçon, et nous avons unis de nouveau nos forces. »
« Alors je vous pose la question, pouvons-nous faire preuve à nouveau d’une telle sagesse ? »
Elle fixa les deux Genin sur la scène, et les pointa.
« Voici Uzumaki Seitô, et Chikara Kano. Ils sont inséparables, complémentaires. Mon fils a perdu son père il y a 5 ans, Kano a perdu sa mère. Et pourtant, ils ont décidé de pardonner à cette femme, responsable de leur malheur ! Ils ont réussi à accorder leur pardon à Kimino, qui répare chaque jour son erreur ! J’ai pardonné à notre Hokage ! Encore une fois, ils nous apportent la preuve incontestable de la force du pardon ! Ils ont retenu la leçon ! Et c’est à notre tour. »
Elle fit silence.
« Il y a un an, Uzumaki Kazami est revenu parmi nous, nous annonçant que Gekido Uzumaki cherchait à frapper de nouveau le village. Elle a coopéré, sans jamais demander une chose en retour. Elle a croupi au fin fond des cellules de la prison, et à sauver mon fils. Elle a légué son enseignement de l’Iroujutsu à Chikara Kano. A un Chikara ! Un an d’investigation et d’enquête ne nous a pas permis de remettre sa parole en doute. Et cette Shinobi que nous considérons comme une ennemie, quémande aujourd’hui notre pardon.
Et le pardon à un prix. Un prix qui ne peut se payer dans une cellule ! Car pendant qu’on laisse une femme ayant une telle maîtrise dans sa cellule, par pur orgueil, d’autres Konohajin se meurt ! »
La Dame de Fer pointa Kazami.
« Cette femme commence son chemin vers la rédemption. Il sera long, pénible, et dura probablement tout au long de sa vie. Il est temps pour elle de mettre son talent et sa maîtrise au service du bien commun. Il ne s’agit pas d’une amnistie, mais d’une ultime chance de nous prouver le bien-fondé de son désir de se faire pardonner ! »
Puisque personne n’avait la force de faire le premier pas, elle le ferait-elle.
« Elle travaillera, du matin au soir, et du soir au matin. Elle soignera nos blessés, léguera son talent à d’autres. Laissons-lui la chance de nous prouver que ses paroles ne sont pas que des paroles en l’air, mais se concrétise par des actes ! Moi, Uzumaki Mako, j’engage mon honneur en assurant la réhabilitation de cette femme. »
Elle se tourna, et usa d'un jutsu katon, qui mit feu au braséro. Puis, elle fixa l’assemblée.
« Cette année, nous fêterons le festival de la réunification sous sa vraie symbolique. Celle du pardon. Et ce feu sera celui de notre volonté ! La volonté de la république ! La volonté de Konoha ! Notre volonté : celui d’un qui pointe vers un autre avenir ! Celui qui ne nous mène pas irrémédiablement à comettre les mêmes erreurs ! »
Elle avait terminé. L’assemblé était probablement encore sous le choc. Elle n’avait parlé à personne de sa décision. Elle avait agi. Et elle assumerait ses actes. Agi pour définitivement briser le cercle de haine et de trahison de Konoha. Quoi qu'il en soit, l'atmosphère malaisante régnant dans la république devait prendre fin. Il fallait se libérer du passé, pour avancer vers l'avenir.
Et elle porterai ce fardeau seul, s'il le fallait.
HRP : Le RP ce passe pendant les missions des différentes équipes. Uzumaki Kazami est en résidence surveillée. Elle n'a pas reçue l'amnistie, et est sous surveillance, et doit raporter quotidiennement ses allées et venues entre les différentes structures. Elle peut toutefois se mêler au village. On peut désormais de nouveau interargir avec elle librement, sans l'accord d'un Hokage. Son assassinat est bien évidemment proscrit. Vous êtes libre de réagir comme bon vous semble. Bon RP à tous.