N'est-ce pas Kano, n'est-ce pas ?
Ces quelques mots avaient l'effet, lorsqu'ils étaient prononcé par son meilleur ami, d'attirer toute l'attention du jeune garçon. Comme la dernière fois, pour la miss... le fiasco Ibuki, cette formulation de phrase voulait dire qu'il attendait quelque chose de lui. Qu'il voulait lui faire passer un message. Généralement, Kano comprenait ce que son meilleur ami voulait lui dire, et généralement le contraire n'était pas vrai. L'utilisation de ce mot de code était si dangereuse dans ce sens-là que Kano avait banni les mots "n'est-ce pas" en sa présence. Parce qu'il comprenait tout de travers.
Il comptait partir seul avec Same pour la chasse, sous les ordres de Moji, et disait qu'il savait qu'il veillait toujours sur lui. Ah ça, il n'allait pas être déçu de son fidèle médecin, d'ailleurs il appréciait plutôt bien ce petit surnom affectif. Il lui en faisait de plus en plus d'ailleurs, c'en rendait-il au moins compte ?
« Toujours, mon vaillant chevalier. »
Une petite boutade, avant qu'il ne parte et qu'il se reconcentre donc sur la situation avec le Sekken. Le Chikara utilisait ses dons sensoriels pour inspecter la zone, gardant toujours une attention particulière sur le chakra de Seitô et de Same. Si quelque chose venait à les attaquer, il le saurait. Ou si le poisson décidait de vraiment le câliner... Se secouant la tête, il chassait vivement cette horrible image qu'il venait d'avoir en tête. Qu'il n'y pense même pas cette satané poiscaille à le toucher.
N'ayant rien pu faire de plus pour le Sekken, il le remercia tout de même et acceptait de les suivre. Suite à quoi le Kirishitan expliquait un peu plus notre mission à notre nouveau coéquipier aux bandages, et une discussion entre eux s'en suivit. Et ce qu'il entendait le laissait avec une certaine surprise amère. Le Sekken pensait à un piège ? Same chercherait à les trahir ? Pour quelle raison, au juste ? Il ne le connaissait pas spécialement, mais Kimino en personne lui avait donné sa confiance, et lui avait donné son bandeau. S'il ne connaissait pas vraiment l'homme-poisson, en revanche il connaissait bien son sensei. Il avait ses défauts, mais il estimait qu'il n'attribuait pas sa confiance en n'importe qui. Cette situation l'embêtait. Esquiver le marécage ? En soi, ce n'était pas comme si le Chikara rêvait de découvrir ce lieu, mais ils risquaient de rater Kimino, en changeant de destination. Si jamais ils passaient à côté, il s'en voudrait.
« On ne le connaît pas cet Iroji, non. Je ne sais pas s'il nous emmène vraiment voir cet ami, mais jusque là Same ne m'a pas montré de signe de méchanceté particulière. Bon, il est... spécial, avouons-le. Mais Kimino en personne lui a permis d'intégrer Konoha, et j'ai envie de croire ce en quoi mon sensei et Hokage croit. »
Le garçon croisait les bras, un air renfrogné.
« Si jamais on esquive les marécages, et que Kimino s'y trouve bel et bien, on risquerait de le perdre. D'autant plus s'il y a plusieurs Mitsuna là-bas. Je n'ai pas envie de prendre le risque de le rater, je veux le retrouver. Ne vous en faites pas pour moi, Soji-san. On en a peut-être pas l'air, mais nous ne sommes pas sans défense pour autant... même si nous ne sommes que des gosses. Et puis, c'est la vie de notre sensei qui est potentiellement en jeu. »
Le blondinet regardait ensuite leur nouveau chef d'équipe.
« Moji-san, je pense qu'on devrait tout de même poursuivre notre route jusqu'aux marécages. Restons sur nos gardes néanmoins, et si on ne trouve aucune trace de Kimino, on décolle. S'il est allé à Tekunoroji, on apprendra peut-être quelque chose sur le chemin, ou carrément sur place. Mais nous ne pouvons pas ignorer la probabilité qu'il soit bel et bien dans les marécages de Taki... »
Après leur discussion, le concerné et le rouquin revenaient de leur chasse, qui s'était plutôt bien passée. Ils ramenaient une biche, que Seitô aurait su séduire ? Le garçon avait un petit sourire en coin, rassuré de le revoir, surtout après la révélation du membre du clan Sekken. Seitô se proposait de cuisiner, et il ne pouvait qu'approuver ça. Il était un véritable cordon bleu.
« Super, on a le droit à ta cuisine ce soir, j'ai hâte ! »
Il restait un moment à observer la scène, riant un peu à son jeu de mot très... ahem. En même temps, Kano lui expliquait ce qu'il avait pu déduire de l'état du Sekken, ne mentionnant pour l'instant pas les doutes qu'avaient le Sekken. Il ne pouvait pas faire ça, pas en présence de Same. Il trouverait bien un moyen de lui glisser l'info, si genre le poisson part pisser ou autre chose.
Au final, ce repas était un véritable régal, ça faisait du bien de manger réellement quelque chose. Pour sûr, Kano n'était toujours pas habitué aux longues missions loin du village. Dans la soirée, lorsque Same partait vite fait pisser, le Chikara discutait avec son meilleur ami de la conversation qu'ils avaient eu un peu plus tôt, lui demandant de ne rien dire pour le moment, en lui expliquant son positionnement sur ça. Kano était convaincu que Seitô le comprendrait.
La nuit était tombée, et chacun partit se coucher. Le médecin restait un petit moment éveillé, luttant contre sa fatigue. Il souhaitait surveiller un peu le camp et ses alentours, le temps que chacun s'endorme, et se posait pas mal de question suite aux dernières révélations. Une pensée l'obsédait : il voulait retrouver Kimino. Que cette mission soit vraie ou non, qu'il ait disparu ou non, il tenait à le retrouver, s'assurer qu'il allait bien. Après quoi, le garçon finissait par trouver le sommeil, pas très loin de son ami.
La nuit s'était passée sans encombre, Kano baillait peinant à se lever dans un premier temps. S'il avait cessé de dormir à n'importe quel moment, les réveils restaient toujours aussi dur.
Pas très loquace dans la matinée, il se préparait tout de même pour reprendre la route.
HRP : Désolé du temps de réponse.