Nous n'avions jamais rencontré ce type qui accompagne Gekido. Il ne m'inspirait pas confiance parce que son attitude était loin d'être amicale. Même s'il n'avait proféré aucune remarque désobligeante, je ne pouvais m'empêcher de me méfier de ses airs détachés. Après tout, se méfier des inconnus c'est la base de toute éducation et certainement l'une des plus importantes dans l'univers des shinobis. Néanmoins, si ses informations sont vraies, je ne pouvais pas lui donner tord. Les commerces comme le nôtre seront les premiers visés. Quel que soit les choix de la Citadelle. Je le regardais brièvement, lâchant quelque mot pour lui donner raison. Son argument m'était très utile pour convaincre ma sœur.
« Il a raison, Yôkia. S'il dit vrai, nous avons tout à y perdre. »
Yôji pourra très bien garder contact avec leurs clientèles si ces changements survenaient pendant notre absence. Il n'y avait pas trente mille solutions. N'était-il pas préférable de quitter leur confort pour espérer la pérennité de notre commerce plutôt que de tout perdre sans plan B ?
Tout avait soudainement basculé en une fraction de seconde. Yôji acceptait de rester et Yôkia c'était résignée à partir à l'aventure. Je sautais de choix, le poing serrer en signe de victoire. Je jubilais intérieurement de part vers l'inconnu. Je ne demandais qu'à découvrir les contrées extérieures. Cette expédition me fera grandir et je pourrais ainsi développer mes pouvoirs claniques à leurs paroxysmes. Cet homme... il nous sera de bon conseil dans tous les domaines.
Je m'exclamais de joie, le pouce en l'air. J'étais à la limite de sautiller comme un gamin de sept ans qui se rendait au parc.
Gekido s'empressa de dérouler un parchemin sur le sol. D'après lui, il est capable d'y transporter divers objets ou encore des armes. Une bonne chose pour moi qui aime les armes légères et courtes. Je me précipite vers ma chambre pour y prendre deux autres masques. Des masques que je porte, selon mon humeur. Des masques conçus par ma sœur et qui ont une valeur unique. Je les balançais sur le parchemin avant de repartir dans une pièce adjacente. Cette pièce nous servait de stockage pour des outils, des objets et de l'armement ninja. Je décrochai deux petites épées à lames courtes. Je n'étais pas encore capable de m'en servir au combat, mais j'imagine que j'aurais le temps de m'exercer au cours de notre voyage. Dans un sac, j'y place un grand nombre de kunai, mon arme de prédilection.
Évidemment, le reste n'était que des affaires de rechange et je prenais le strict minimum. Le tout était déposé sur le parchemin, prêt à être scellé. Ce Gekido était plein de surprise, cette magie était incroyable et m'impressionnait. Seul une poignée sait ce dont il est capable.
« Merci ! Ça sera plus simple pour voyager. »
Si Gekido avait déjà mentionné notre première destination, je ne relevais pas, pris tout à coup d'une angoisse. Pourtant, je sentais que cette angoisse était positive. Même les plus forts appréhendent leur mission, surtout lorsqu'il s'agit de leur première aventure. Mais ce n'était pas tout, nous devions dire au revoir à notre frère...
Attendant que ma sœur finisse, je prenais mon tour en posant ma main sur son épaule.
« Yôji... tête de nœud ! »
Dis-je en en lui frappant l'épaule avec mon poing. C'était ma façon de lui dire au revoir et il le savait. Je passais le pas de la porte d'un signe de main puis en courant face à moi, je sautais dans les airs.