Situation tendue à la citadelle

Le convoi avançait lentement et la citadelle était de plus en plus proche. On pouvait dorénavant distinguer les énormes murs entourant cette ville militarisée. Hidemi connaissait bien le chef de ce lieu et elle savait que ce gouverneur était un homme très intelligent sachant se jouer des mots avec une grande aisance. Qui plus est, elle se doutait d'un fait, ce personnage souhaitait prendre du pouvoir et il semblait agir dans l'ombre.

Bien évidemment, la Kumojin n'était pas ici pour simplement accompagner cette détestable Asae. Réellement, elle souhaitait comprendre le monde actuel pour informer l'Empire, mais aussi se permettre d'offrir une opportunité à la jeune Kazuko. Elle ralentit le pas pour que Kazuko soit à sa droite.


La Miwaku en était capable et Hidemi n'en doutait pas. Un garde des portes prit alors la parole :


Asae s'apprêta à désigner un Miwaku porteur, mais Hidemi prit la parole avant que la Okasan puisse le faire :


Le garde fit un signe, les portes s'ouvrirent.


La Okasan posa un pied à terre et prononça un mot à voix basse à l'un de ses gardes. Hidemi en était dorénavant certaine, Asae était clairement en train d'outrepasser ses droits. Les deux femmes ne tardèrent pas à pénétrer dans cette ville malgré une certaine réticence de l'une et une mine boudeuse de l'autre.

Un peu déconcertée après l'annonce d'Hidemi de devoir accompagner Asae à l'intérieur de la citadelle de Tsuyo, une ville qu'elle ne connaissait pas, Kazuko s'exécutait à suivre son aînée. Mais avant d'entrée elle fixait l'intendante en lui chuchotant les mots suivants:


Elle regardait dans la direction de l'escorte de l'Okasan. Sans dire un mot de plus, les deux femmes passaient la porte qui celle-ci se refermait instantanément. Le guide les conduisait traversant les magnifiques marchés où les enfants s'amusaient en chantant et jouant, où les adultes discutaient jovialement entre eux, les fontaines ruisselantes d'une eau claire et pure, les établis bien rangés et les marchands qui venaient et partaient de ci, de là. Mais ce décor "joyeux" devait être qu'une simple façade pour faire bonne impression aux nouveaux arrivants, quelque chose de bien plus sombre y régnait, probablement. La jeune Miwaku tentait une approche envers Asae.


Pour une première sortie en des lieux inconnus, cela titillait la curiosité de la jeune femme, mais ses sens étaient également en alerte. Pour autant, elle ne devait et ne laissait paraître aucun signe de sa nervosité et de sa timidité dans cet endroit dont elle ne savait que le nom depuis toutes ces années. Comment se portait sa Sensei ? Car la vision de la dernière fois était une attaque surprise de la part des hommes de mains de l'Okasan déchue. Était-elle réelle ou la jeune femme avait tord ?

Asae semblait bien mystérieuse et ce n'était bien évidemment pas totalement anodin. Elle ne souhaitait plus bêtement servir de potentielle perte pour Kumo en attendant une énième guerre civile. Elle voulait permettre au village de se reconstruire et à l'Empire de se purifier des individus comme Hattori Kazuna ou Hattori Shizuka. Pour cela, elle était capable de tout. Soudainement, elle fit face à un homme drôlement bien habillé face à une maison semblant être celle la plus grande du secteur. Elle prit alors la parole :


La femme se baissa et fit une petite révérence.

Hidetakadan était un homme strict et il aimait le respect des règles. Malgré tout, ce drôle de personnage était plutôt agréable, il ne souhaitait que réaliser un objectif sur le long terme. Pour ceci, il était apte à tout, même à tuer... Il ouvrit alors la porte et se mit de côté pour que les femmes pénètrent au sein de son énorme salon :


Asae décida d'ouvrir la marche. Le salon était intégralement en bois, son style était un fameux mélanger entre le chalet nordique et le salon traditionnel japonais. Bref, un lieu très original difficilement descriptible. La salle était grande et d'énormes sièges étaient placés au centre.


Il prit alors place sur un sofa et fit signe aux deux femmes de s'installer sur l'un des 7 sièges.

La jeune femme faisait à son tour une révérence élégante et emboitait le pas de sa camarade. A l'intérieur se trouvait deux styles de décorations, ce qui permettait à Kazuko de comprendre le minimum de la personnalité de l'homme. Le côté traditionnel était peu prononcé en contraste du style nordique. Un style particulier où l'on se sentait plus à la chasse que dans un habitat à vrai dire. Tout était fait de bois, de peau animal et de trophées animaliers dans un décor commun au vieille maison traditionnel avec le plancher fait de bois plus foncé que les meubles et les portes en papier forêt coulissantes. Les deux femmes étaient conviées dans une grande salle où sept sièges, un grand fauteuil et une table immense en bois massif siégeaient.


D'un ton doux et lançant son sourire enjôleur, déployant par la même occasion son éventail, elle restait droit comme un piquet à attendre de voir comment la suite des événements se déroulerait. Cet homme semblait faire confiance aux Miwaku, mais les femmes Miwaku ont toujours appris à se méfier des hommes. La sainte vierge laissait donc la parole à dame Asae et se taisait jusqu'à ce que l'ordre de participer lui sera donné.

La Okasan prit alors place sur un siège et attendit que l'homme reprenne la parole.


Soudainement, une femme fit son apparition et présenta un plateau avec trois tasses identiques. Sans vraiment regarder, le général de la citadelle en saisit une et décida de boire une gorgée devant les deux femmes.


Il rigola très brièvement.



Sans même prendre le temps de rire, Miwaku Asae reprit alors :

Après l'ordre donné par son aînée, Kazuko s'asseyait. Le débat suivant était à la fois intriguant et surprenant.
Tout d'abord, tout commençait par cette petite histoire de café, rien de bien intéressant. Sur un plateau fait de bois, trois tasses de ce même café se faisait servir, mais ce qui mettait un peu trop la puce à l'oreille à le jeune femme était que l'homme parlait du café comme de la drogue. De son interprétation et par méfiance, la jeune Miwaku ne touchait pas au contenu de la tasse.


Lâchait la Sainte vierge à cette jolie femme qui les servait. Son attention se portait à nouveau sur Borodari.


La suite du dialogue donnait de cruciales informations dont la jeune élève ignorait jusqu'à maintenant. Ils parlaient à la fois de ce fameux traité menacé par la soif de pouvoir d'Hattori Shizuka. Kazuko avait la nette impression qu'Asae n'aimait que très peu cette femme, voir pas du tout. Et la suite ne faisait que confirmer la chose, car l'Okasan parlait d'une reconstruction économique, mais pas que ! Que voulait-elle dire par tout changer ? La Miwaku qui l'accompagnait était-elle témoins d'une future mutinerie ? Même l'homme en face des deux femmes semblait surpris par la proposition qu'elle venait d'énoncer. La danseuse cachait alors son inquiétude vis-à-vis du potentiel futur de son clan. Dame Asae pensait-elle réellement faire le poids face aux Hattori ? Tôt ou tard ils s'en rendrait bien compte et ne laisseraient qu'un bain de sang pour les Miwaku. Tenterait-elle le chantage grâce à sa carte maitresse: "La fille de l'empereur" ? Un déclique se faisait dans l'esprit de la jeune femme comme si elle se brisait de l'intérieur tant l'Okasan la décevait à vouloir "jouer" avec la vie des siens. Dans un jeu où les gagnants ne seront pas ceux du clan Miwaku.


Songeuse, Kazuko observait le liquide marron de sa tasse avant qu'une horrible vision vienne lui hanter ses esprits ! Sensei Hidemi... Elle sentait et voyait toujours ce danger rodé autour d'elle. Elle n'était clairement pas en sécurité avec les deux autres Miwaku qui accompagnait la Vipère ! La jeune Miwaku espérait que les deux jumelles n'étaient pas loin pour surveiller les moindre fait et geste de ces complotistes, car la demoiselle n'entendait pas la phrase que l'Okasan prononçait à ses toutous avant d'entrer au sein de la citadelle.

Depuis la mort de Hattori Kazuna, l'avis de Asae semblait de plus en plus extrême, elle se sentait inutile dans ce monde et totalement manipulée par les grandes instances. Bien évidemment, ce n'était pas totalement de sa faute et la Miwaku avait vécu de nombreuses déceptions dans vie. Clairement, le rôle de Okasan était trop lourd et sa vie trop difficile. Se faire torturer de la sorte pour ensuite vivre aux côtés de sa ravisseur sans avoir le droit à la vengeance perturba grandement les troubles psychologiques de Kunoichi. La Miwaku ne toucha pas à la tasse, elle était bien trop habituée aux goûts en douce.


Asae disait-elle vraie ? N'était-ce pas qu'un jeu politique pour tromper son interlocuteur ? Sans même prononcer un seul mot, le chef de la citadelle se mit alors à boire une gorgée de son café pour ensuite regarder la plus jeune des deux Kumojins et dire :

Le sang de la jeune femme ne faisait qu'un tour. Son mauvais ressenti était juste et les paroles d'Asae lui glaçaient le sang. Et pour couronner le tout l'homme ne semblait que très peu surpris et demandait ce que la Miwaku en pensait.


Sa tête se tournait alors vers celle pour qui elle portait son grand respect jadis, le regard sévère à la limite livide de savoir les plans de cette grande malade mentale.


Kazuko se précipitait alors pour sortir de ce lieu. Elle écoutait déjà assez de stupidité comme ça et se mettait à courir en direction des portes pour rejoindre l'intendante espérant que celle-ci soit toujours en vie. La porte était fermée à clef... Sortant ses deux éventails la shinobi découpait et soufflait les portes de la maison continuant sa course effrénée vers l'entrée du village. Elle ne regardait pas si elle se faisait suivre et n'en avait que faire. Son but était de rejoindre sa Sensei le plus rapidement possible.


Les gardes refusaient de la laisser sortir. Savaient-ils se qui se passait de l'autre côté ou refusaient-ils par principe habituel ?

Sa tasse à la main, le chef de la citadelle se leva et se mit alors à marcher en direction de la sortie de la citadelle. Il fit signe aux gardes de laisser la jeune femme. En arrivant aux portes, il n'y avait rien de spécial.


Le gouverneur, bien que très amusé de cette soudaine trahison, il l'était bien moins par cette disparition face à sa propre ville. Un garde prit alors la parole :



Le ton du gouverneur n'était plus le même, il semblait s'énerver face à ce vacarme.


Le gouverneur le savait, cette Miwaku était une femme dangereuse et elle semblait totalement vouée à la haine. L'homme fit alors un signe et deux gardes rejoignirent alors le petit groupe.


Après deux minutes de marche, ils pénétrèrent dans ce lieu relativement sain. Cette forêt était magnifique, mais minuscule. Elle n'était présente que pour alimenter la citadelle en bois. Une fois à l'intérieur, un homme apparut dans le dos du groupe et un type se mit alors à courir en direction du gouverneur tandis que Asae se mit à composer des mudras.

A sa grande surprise le gouverneur laisser les gardes ouvrir les portes, mais... Ils n'étaient plus là ! L'un d'eux expliquaient que l'intendante partait en vadrouille et que les deux hommes bougeaient peu de temps après elle. Le cœur de la jeune Kazuko bâtait vite, elle avait peur que quelque chose de terrible se produise. Très vite, elle marchait non trop loin de Borodari en direction de la petite forêt ce qui pouvait lui permettre de reprendre ses esprits et de réfléchir au mieux. Le groupe arrivait dans cette même forêt, quand soudain, un homme surgissait de dos, mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était celui qui tentait de sauter au cou de l'homme. D'un mouvement agile et gracieux la jeune fille se déplaçait juste à temps éventails en main pour faire face à un ennemi ou ami ? Elle ne savait pas plus que cela.


Le fer venait de croiser entre elle et l'assaillant qui faisait un bon en arrière prêt à en découdre. Cependant, toujours aucune trace de l'intendante et la situation continuait à devenir de plus en plus tendue. Au même moment Asae effectuait des mudras que Kazuko percevait trop tard, était-elle alliée au gouverneur ou attenterait-elle à sa vie ? Elle ne percevait plus le deuxième homme qui prenait le groupe en guet apens.


Le seul moyen de faire face à la situation critique n'était autre que l'observation et de riposter le plus rapidement possible au moindre geste déplacé et suspect tant que la Miwaku ne pouvait différencier allié et ennemi.

Une embuscade ? Le gouverneur avait un peu de mal à y croire, était-ce le plan des Kumojins ? Si tel était le cas, ils mésestimaient quelque chose... L'homme défourna l'épée attachée à sa ceinture et transperça l'individu tentant d'attenter à sa vie. Simultanément, il saisit un couteau attaché à sa ceinture avec sa main libre pour le lancer en direction de la Okasan. La femme fut surprise par le talent de l'homme et son oeil restant se fit alors crever. Etonnamment, elle fit en capacité de beugler avec ce poignard enfoncé dans la figure :



Le jutsu Futon était annulé et le Miwaku était au sol. Au même moment, l'homme en face de la jeune Miwaku se dématérialisa en eau...


Soudainement, une explosion se fit entendre à moins d'une centaine de mètres. Hidemi ? L'homme à la moustache reprit alors :


En s'approchant, la Miwaku ne tarderait pas à voir un congénère se battant avec un Taijutsu explosif... Chacun coup porté faisant exploser quelque chose. De nombreux arbres étaient au sol tandis que Hidemi esquivait avec difficulté, le futon ne lui suffisait clairement pas à contrer les attaques explosives. Comment se faisait-il que le combat ne se faisait entendre que maintenant ?