Poursuite du périple

Le Nomade



Cela fait quelques dizaines de minutes déjà que j'ai quitté ce qu'on appelait mon village, un petit village en fait, laissant derrière des amis et ce que je pouvais qualifier de famille. Pourquoi parler au passé ? Car il m'est difficile de vraiment savoir ce qu'est une famille. Dès l'âge de mes six ans, mon paternel m'a arraché aux mains de ma mère. Pourquoi ? Simplement car malgré suite à son brillant entrainement, j'étais incapable de réaliser le moindre sceau provenant de la famille Uzumaki. Le puissant Gokoro ne pouvait tolérer une telle médiocrité, il avait donc décidé de me refiler à des gens qui avaient une dette envers lui. Une sacrée dette pensais-je pour devoir s'occuper d'un être humain durant tout près de douze ans. Donc oui, vous comprendrez que ces gens, les Nomadistes, comme on aime les appeler, moi, je les appelais ma famille, car il s'agissait pour moi, dans mon esprit, de ce qui se devait de ressembler le plus à un esprit de famille. S'aimer, s'entre-aider, veiller les uns sur les autres, s'inquiéter, voilà tous là des gestes et des sentiments qui pour moi, définissait une vraie famille. Mais je suis encore jeune et j'ai donc encore peu de vécu, je ne peux donc pas m'imaginer qu'il y a un endos à cette médaille et que peut-être, oui peut-être, le geste posé par Uzumaki Gokoro ce jours-là, relevait de l'amour pour moi. Il s'agissait-là d'une pensée qui m'accompagnait quotidiennement, pourquoi, pourquoi?

Le vent froid des bancs de neige de Yuki frappait contre mon visage à chacun de mes pas, alors que je progressais sur mon chemin. Depuis toute ces années, le froid de cet endroit ne m'importunait presque plus, ou du moins, je m'y étais habitué en tout cas. Comme à mon habitude, se fut main dans les poches et clope à la gueule que je continuais mon chemin, n'ayant qu'une chose en mon esprit, Konoha. Ce village, j'en avais tellement entendu parlé. Que ce soit par les rares voyageurs qui passaient par nos contrées ou par les ninjas que nous engagions lors des risques trop élevés, je ne pouvais rien y faire, le nom du village de la feuille revenait constamment à mes oreilles. Cet endroit si beau, si pure. On parlait de paysage si vert, que personne ne pouvait se l'imaginer. On parlait d'une République si forte, que tous enviait un tel pouvoir. Pour ma part, bien sur j'avais un certain attachement à ce village de par mon " Père ", mais je devais avouer qu'en tant qu'homme qui aspire à devenir ninja, il était difficile d'envisager offrir sa vie pour une autre patrie. Lors de mon périple dans la toundra, j'y ai entendu de nombreux rugissements différents, le froid et la faim ne m'affectait pas que moi. Cela faisait déjà des semaines que je marchais, campant à droit, à gauche, ne m'établissant que momentanément et simplement. Un abris, et des rations que j'avais apporté pour le voyage. Je savais que ce périple m'affaiblirais considérablement et c'était pourquoi que je m'assurais de ne pas utiliser plus que le nécessaire pour survivre. Il ne fallait pas se voiler la face, il fallait être fou pour parcourir un tel chemin pour rejoindre un village qui possédait tout les droits de vous refuser par la suite.

Lors d'une de mes nuits dans la toundra, je pouvais entendre un cris, un hurlement plutôt, près, très près. Je pouvais reconnaître ce cris, il s'agissait-là de celui du grand ours blanc des contrées de Yuki. Cet espèce pouvait mesurer plus de deux mètres en hauteur et sans parler de son poids. Ayant grandit dans cet environnement, je savais très bien que les ours blancs de Yuki, une fois qu'ils vous avaient sentis, ils ne vous lâchaient plus du museau. Heureusement, ces grosses bêtes sont plutôt comment dire, solitaire. Je l'ai donc attendu, attendu et attendu de nouveau, jusqu'à ce qu'il se pointe finalement le bout du nez. À ce moment-là, je n'en avais fais qu'une bouchée, appliquant à la perfection les enseignements reçus de la part de mon Chef, Dakai. Après avoir dépecé l'ours, j'avais coupé et placé la viande dans un grand bloc de glace que j'avais sculpté comme récipient, afin de garder la viande au frais, prévoyant mon arrivé dans les terres désolées d'ici un jours ou deux. Suite à cette épopée, je me suis remis en route, fier de mon coup, mon premier défi était relevé avec brio.

Comme je le croyais, le bloc de glace fonctionnait à merveille dans cette toundra, mais du moment que j'approchais les terres désolées, la chaleur augmentait et le bloc ne pouvait résister. Je me suis donc arrêté dans un endroit que je jugeais sécuritaire à la tombée de la nuit, il s'agissait, me semblait-il, d'un village abandonné, démolit. Sans le savoir, j'étais au village de Matsumoto. La faim me grugeait de l'intérieur, les rations étaient bien, mais que trop peu suffisante. Je devais avoir marché près de 750 kilomètres et malgré le rigoureux entrainement que j'ai subis depuis mon enfance, mon corps avait bien naturellement des limites. J'étais en manque de protéine et de fer. J'ai trouvé un endroit sûr et j'y ai fais un feu afin de cuire ma viande d'ours qui, heureusement pour moi, était encore ce qu'on pouvait qualifiée de '' fraîche ''. Je me suis endormis après un merveilleux festin, le premier vrai repas que j'engloutissais depuis des lunes, le goût de la viande me semblait si loin dans mon souvenir, alors que non en réalité. Demain, je me mettrai de nouveau en route afin de continuer mon chemin vers mon but, le village de Konoha. Mais avant, je savais bien grâce à ma carte, qu'un autre grand défi m'attendait, l'extrême contraire de ce que j'avais vécu jusqu'à présent, la chaleur aride du désert de Kaze.

Publié le 05 Décembre 2020 vers 06h