« Tu as raison, je suis trop pressé. Rentrons ! »
Je n'étais pas du genre à tourner autour du pot et attendre jusqu'à cette nuit m'agaçait vraiment. J'essayais de contrôler ce mauvais caractère, mais c'était plus fort que moi. Il ne faisait que s'accroître à force d'essayer d'aider mon frère. Je me montrais parfois impatient envers lui. Non pas parce qu'il n'arrivait pas à maîtriser parfaitement l'art ninja, mais parce que je me sentais impuissant. J'étais incapable de le monter vers le haut. En tout cas, pas comme je le voudrais. Je me refusais de croire que j'étais le petit génie de la famille. Kuro n'est pas idiot, il n'est pas faible. C'est le plus fort des shinobis que je connaisse !
Malgré mes avertissements, mon frère ne semblait pas plus inquiet que moi. Ses maux de têtes chroniques m'effrayaient de jour en jour. J'avais peur de le perdre car, sans lui, je ne serais plus le même. Il est celui qui me guide dans la vie, celui qui me tient vers le droit chemin.
Dis-je simplement sur la route de notre maison.
A l'intérieur de la maison familiale, nous étions accueillis par notre mère et notre père. Nous avions beaucoup de chance de les avoir. Beaucoup d'enfants Chikara étaient orphelin depuis le génocide de Gekido. A cette idée, je ne pouvais m'empêcher de grincer des dents. Ces Uzumaki étaient des fils du Diable. Ce Diable c'était lui, Uzumaki Gekido... accompagné de son affreuse femme Uzumaki Kazami. Puisse-t-elle se planter un scalpel pendant une opération ! Tout à coup, j'étais sortie de mes pensées par mon frère. Ses migraines lui avaient donné sommeil.
Alors que mon frère s'était enfin assoupi dans son lit, je m'étais dirigé vers la cuisine. Maman nous avait préparé des bols de riz accompagnés de gyozas au poulet. Je raffolais de ces petits raviolis. Le soir venu, mon appétit refaisait surface comme si le cocon familiale changeait complètement ma façon d'être. La maison était remplie d'amour et de joie de vivre. Comment ne pas s'y sentir bien ? Papa s'entraînait dans a cours parce qu'il partait bientôt en mission. D'ici une semaine je crois, peut-être deux. Nous allions devenir les hommes de la maison avec mon frère. Maman allait avoir besoin de nous. J'avais l'envie irrésistible de rejoindre mon père, mais comme mon frère, je m'endormais sur le canapé du salon. Un long sommeil m'attendait, mais d'instinct j'en avais été extirpé pour rejoindre les deux sœurs à la terrasse aux fleurs.
Deux bonnes heures après notre arrivée à la maison, je réveillais mon frère qui réfléchissait déjà à la manière de mieux maîtriser son don et ses douleurs. Simplement éclairé par la lueur du couloir, j'écoutais attentivement mon frère, essayant de trouver la solution par moi-même, mais j'en étais incapable. De plus, j'avais le sentiment que par ma faute, mon frère se sentait faible et comme un moins que rien. Le poing serré, je luttais pour ne pas pleurer de honte.
« Kuro... je suis incapable de t'aider aujourd'hui, mais je trouverais une solution. Je t'aiderais, je ne veux pas de toi comme une ombre, tu es et tu as toujours été mon égal... oui, nous serons des Genin prometteurs. Nous nous entraînerons et nous trouverons notre voie ! »
C'était mon but. Trouver la voie qui correspondait à chacun, la voie qui ferait de nous le duo parfait. Tout à coup, je reprenais le sourire après le coup de poing de Kuro sur mon épaule. Nos regards s'étaient longuement fixés et je le voyais combatif. Il l'a toujours été.
« HAHA, tu crois que je ne l'avais pas remarqué ? Essaierais-tu de me détrôner de mon statut de génie ? »
J'avais rétorqué de façon ironique. Nous trouvions toujours les mots pour détendre l'atmosphère. Nous avions cette habitude de parler sérieusement puis de balayer les mauvaises pensées par des phrases de ce type.
Je laissais mon frère se préparait pendant que je lisais un livre sur l'art de Chikara. Un livre transmit de génération en génération dans notre famille. Il relate de nombreux faits de nos ancêtres ainsi que certains secrets de notre clan. J'étais si concentré dans ma lecture que j'en avais oublié Kuro qui m'attendait au pas de la porte. D'un seul coup, je me levais de ma chaise en balançant le livre sur mon lit. Je dévalais les escaliers comme si ma vie en dépendait. Une fois proche de lui, je reprenais la tête de notre duo par habitude.
« Allons découvrir ce secret, Kuro ! »
Dis-je le poing levé. Le ciel était magnifique. Les étoiles étaient présentes par millier et la lune à demi-remplie. Nous avions pris la route dans les rues de nos quartiers puis de la terrasse aux fleurs. Sur place, les sœurs nous attendait déjà. Je les saluais d'une légère révérence prouvant tout le respect que j'avais à leur égard.
« Je vais vous paraître direct, mais j'espère en découvrir plus sur votre capacité à communiquer. Dites-nous tout. »
Les sœurs m'analysaient de haut en bas, je croyais voir mon frère.
« Tu ne perds pas de temps, mon enfant. »
Je croisai mes bras.
« Excusez-moi, j'ai longtemps cherché un moyen tel que le vôtre. Comprendre votre mécanisme n'a pas été de tout repos... enfin, pour moi. »
Dis-je gêné. Kuro avait réussi à comprendre en un claquement de doigt alors qu'il m'a fallu plusieurs jours d'analyses avant d'en parler à mon frère.
« Nous allons tout vous expliquer, vous êtes des gamins intéressants. »
D'un geste de la main, les deux sœurs invitaient les deux jumeaux à s'installer à une table proche d'eux.
« Que désire-vous boire ? »
Je ne répondais pas. Honnêtement, j'attendais que mon frère prenne le relais...