Jubilation.
Derrière son éventail, le Bellâtre prenait un incroyable plaisir à voir chacun des Miwaku ici-bas agir comme d’habitude : avec imbécilité. Agir avec un pseudo-zèle impérial, faisant fi des conséquences de leurs actes. Azamuku… Avait-il espoir que l’éphèbe oubli un visage aussi hideux ? Certes, ce dernier avait un bon réseau d’information. Mais la réciproque était également vraie.
« Je pense que mon regard est bien plus éclairé que le votre sur la question, Azamuku. »
Le sourire qui suivit sur le visage de l’éphèbe était assuré. Il n’y avait ni peur, ni ton hautain. Juste une assurance. Quoi qu’il comptât faire à ce lieu, tout semblait aller dans le sens du Bellâtre. Dans son intérêt. Où alors, son jeu d’acteur avait atteint des sommets certains. Une fois que tous furent parti, l’honni du clan Miwaku ne fit rien d’autre qu’un simple sourire au deuxième Hattori.
« Pour le moment, rien. Une cloche sonnera lorsqu’ils seront tous sorti du bâtiment. »
Suite à quoi, le Bellâtre pris une simple mignardise. Une clochette résonna. Ils étaient partis, ils allaient pouvoir discuter.
« Je n’ai aucun attrait personnel à prendre la tête d’un réseau aussi vulgaire que la drogue, Seigneur Ryû. Mais malgré son apparence brutale, ce réseau, plus qu’un autre, est une des branches vitales de la pègre qu’il faut mettre sous contrôle. »
A l’autre question, le Bellâtre fixa la porte de la pièce.
« Maintenir le contrôle de la pègre est une chose.
Maintenir le contrôle du clan Miwaku en est une autre.
Et je n’ai jamais osé me faire offrir telle ambition par mon entourage.
C’est une tâche qu’il revient aux Hattori et à l’Okasan.
Je suis né homme, et fils de notre précédente Okasan.
Elle élevait les enfants royaux.
Mais élever trois enfants, dont deux avec une attente de résultat, pour une seule femme ;
Est un défi bien trop grand, même pour l’Okasan.
Il y a longtemps que je n’ai pas rompu le pain avec mon clan.
Sauf avec ceux si désespérés qu’ils se tournent vers moi en quête d’un avenir meilleur. »
Le Bellâtre sorti alors une longue pipe, qu’il fourra délicatement avec du tabac, avant de l’allumer, et d’en prendre une grande inspiration.
« Toutefois, je les connais plus qu’ils ne le pensent. Cette petite réunion m’a permis de confirmer plusieurs choses. »
« Azamuku constitue bien évidemment un danger, mais il est zélé, ce qui le rend prévisible.
Et probablement contrôlable par la famille impériale. C’est pourquoi il n’agira pas sans accord. La seule épine est qu’il inspire une terreur telle qu’il paralysera de nombreuses personnes. »
« Nobuhisa est impulsif. Il se croit intelligent, ce qui le rend plus bête encore. C’est lui qui nous mettra des bâtons dans les roues le premier. C’est un espion d’un Hattori qui doit déjà faire son rapport. Reste à savoir lequel. »
« Kagero est imbue d’elle-même. Fière. Elle aime admirer son chemin dans un miroir. Elle ne s’abaissera pas à une telle bassesse à moins qu’on le lui force la main. »
« Soishi est peut-être la plus dangereuse. Il est probable qu’elle se mette en contact avec Azamuku. Il suffit de voir l’effet de l’intervention de cet homme sur elle. Et puis, elle a travaillé pour Hattori Kazuna. C’est d’elle, qu’il faut se méfier le plus. »
« Iwata semble être venue ici par pure curiosité, et à simplement subit l’influence d’Azamuku. Elle ne semble pas être impliquée. »
Tu fixas Hattori Ryû.
« Vos sens ne vous trompent pas, Seigneur Ryû. Il s’agit bien d’une horde d’opposant. Reste à voir s’il s’oppose à moi… Où à quelque chose de plus grand. »
L’un comme l’autre, cela revenait au même. Les Miwaku souffrait d’un mal bien plus grand qu’une quelconque maladie. Il souffrait du désir de liberté, de reconnaissance. Et ça, aucun rêve que pouvait vendre le Bellâtre ne pourrait les satisfaire. L’éphèbe se tourna alors vers son amant, qui prit la parole. Toutefois, il fut surpris de voir avec quel ton il s’adressait à lui en présence d’un autre Hattori. Il ne connaissait pas Ryû. Mais si ce dernier se décidait à parler d’une telle relation…
« Effectivement, la conquête du dernier cartel encore indépendant de Kumo devra attendre. La situation est plus explosive que je ne le pensais. »
Le Bellâtre observa la réaction de l’autre Seigneur Hattori, et posa sa main sur celle de son amant. Ils allaient devoir faire vite, et prévenir habilement de ce qu’il se tramait. Le clan Miwaku était visiblement au bord de la révolte. Une simple étincelle, et tout pouvait prendre feu.