Entre chat et chien

** Toc Toc Toc **

Face à la porte de Chikara Oni, Shimazu attendait patiemment une réponse. Il n'était pas ici pour faire connaissance avec l'homme, il ne le connaissait malheureusement que trop bien... Il avait juste eu vent de son désir d'être professeur au sein de l'académie et en tant qu'ancien directeur à l'académie, il s'était fortement intéressé à cette volonté.


Le Uzumaki vivait relativement tranquillement depuis plusieurs jours malgré plusieurs grosses discussions sur la table. Il s'était notamment concentré sur l'exigence de Kitto Keisan... Comme à son habitude, celui-ci se terrait dans un silence long et insipide depuis que Azukiyo avait clôturé la discussion au sujet du titre de Hokage.

Oni était reconnu comme un homme aiment particulièrement les femmes, Shimazu se mit à rougir en estimant qu'il était potentiellement en train de gêner le Chikara... Il est clair que taper à la porte d'une personne en fin de soirée n'était pas quelque chose de commun. Mais, le chef du clan Uzumaki étant très demandé, il n'avait que peu de temps pour lui.

Allongé sur mon canapé, les dernières paroles du Hokage raisonnait toujours en moi. Devais-je me remettre en question ? Est-ce qu'être moi n'était tout simplement pas une bonne chose ? Fallait-il jouer un rôle comme beaucoup dans ce village. Ma tête dans le vide, mes yeux fixé au plafond, je réfléchissais beaucoup sur mon avenir dans ce village. Je ne pouvais même pas faire ce qui enflammé mon cœur depuis peu. Comme une loque sur mon canapé, avachi, ce dernier avait pris les formes de mon corps démontrant déjà une longue période sans bouger.

Mon esprit se torturait. De la colère envers Azukiyo, même si je ne pouvais le blâmer d'avoir pris cette décision. J'avais pu être maladroit ces derniers temps, mais j'étais fidèle à ce village, et s'il fallait outre passer certaines règles pour le sauver alors je me devais de le faire. Un jour ou l'autre, on était toujours dans l'obligation de refuser un ordre ou de faire le contraire. Je ne savais pas quoi faire désormais, mais un bruit répétait se fit entendre. La dernière fois qu'on était venu me voir à cette heure-si une rousse qu'on surnommait la dame de fer se tenait derrière cette porte. Je n'attendais pas de femme, mais je me levais après quelques secondes pour ouvrir la porte.

Une belle chevelure rousse d'une brillance exceptionnelle, un léger décolleté de kimono..; Putain c'est un homme ! J'avais envie de claquer la porte au nez, mais je fis un sourire et dit à Shimazu :



Laissant la porte ouverte, l'homme rentrait alors dans ma demeure. Je me pressais d'aller vers ma cuisine pour m'adresser de nouveau à l'Uzumaki :



Sortant quelques verres ou tasses, seul le bruit des chocs se faisaient entendre. J'attendais une réponse de Shimazu. Je lui montrais d'un geste d'aller sur le petit canapé en attendant. Que me voulait-il ? Ces temps-si, je côtoyais beaucoup les grosses têtes de Konoha.

Shimazu ne connaissait que trop peu ce Chikara, il savait pourtant que celui-ci était reconnu comme étant quelqu'un de jovial et qu'il savait prendre des risques en mission. L'homme au bob était un Shinobi de confiance et il semblait particulièrement sociable, bien plus que de nombreux membres de son clan... S'inclinant suite aux dires de son interlocuteur, le roux s'excusa de sa présence aussi tardive via une courbette. Le senseï de Kanashisa prit place sur un le canapé dans le plus grand des silences. Il décida ensuite de répondre au blond :


Une boutade, l'homme était effectivement marié à Chikara Tsubasa.


Pour dire vrai, l'homme s'obligeait à passer plusieurs heures avec sa femme et son enfant en début de soirée. L'homme se mit alors à sourire :


L'homme ne rigolait pas vraiment, les Konohajins étaient généralement des individus préférant le pratique à l'ergonomique. Oni semblait différer de la moyenne.


Le Uzumaki soupira.

L'Uzumaki semblait plutôt sympathique également et il me donnait ces gouts en matière de femme. Je répondis directement après pour surenchérir :



J'étais un grand dragueur mais un échec avec les femmes. J'avais eu quelques conquêtes bien évidemment, mais cela n'était jamais sérieux. Shimazu semblait totalement débordé par les évènements et je pouvais m'en douter au vu des circonstances actuelles. Les hauts gradés devaient certainement avoir beaucoup d'administratif à gérer.



Je terminais ma phrase en baissant les yeux au sol, d'une voix plutôt basse et triste. J'allais me retirer pour l'instant de certain choix ou de certaines réunions tant que je n'aurais pas le pouvoir pour y faire face. J'étais en colère contre le Hokage, mais parce qu'il avait raison. J'éprouvais une sorte de frustration vis à vis de mon aide pour le village et de la récompense que j'avais pu recevoir en retour. Mes efforts avaient été vain.

Kitto Keisan ? Mon meilleur ami... Depuis cette réunion, je n'avais eu aucune nouvelles également. Je devais le voir dans les jours suivant cette réunion mais je n'avais pas eu de nouvelle. Avait-il une raison de ce silence ? Je le connaissais que trop bien. Il y avait forcement une raison. Que devais-je répondre face à l'Uzumaki ? Mentir pour faire gagner du temps et m'enfoncer moi aussi dans un mensonges ? Lui dire la vérité sur le fait que je n'avais pas eu de visite de sa part ? Il me fallait également des réponses avant de donner une réponse alors je pris la parole pour répondre à l'Uzumaki à la grande chevelure rousse :



J'allais pouvoir gagner quelques jours afin de voir ce qu'il se tramait. Il était plutôt du genre solitaire. Que cherchai-il à faire ? Voulait-il confronter Mako seul ? Ou cherchait-il autre chose ? J'espérais que Shimazu accepte ma requête. Mais s'il était venu me voir, c'est qu'il savait que je pouvais être l'un des seuls à pouvoir le contacter. Arrivant avec mon verre d'eau et quelques glaçons je posais cela sur la table basse devant Shimazu avant de m'asseoir à ces côtés et dire :



Prenant mon verre d'eau également et me refusant le thé si tard afin de bien dormir, je pris une gorgée avant de redire :



Cela se voyait, entre tristesse et joie d'en parler, cette voie était faites pour moi, j'en étais presque sûr. Que pouvait m'apporter Shimazu, l'ancien directeur de l'académie...

Verre à la main, Shimazu se contenta de hocher la tête sur la discussion au sujet de Kitto Keisan. Bien que particulièrement habile des mots, le Uzumaki savait qu'il était souvent nécessaire de se taire afin de mieux entendre les complaintes des uns et des autres. Malgré tout, il avala son eau de travers en entendant le nom de Uzumaki Mokusei... Oni aurait pu éviter de le citer, cet homme était décidément soit trop gentil et simplet soit sarcastique... Le chef de son clan ne doutait absolument pas des manières de procéder du Chikara, mais il semblait plus anxieux vis à vis de son implication politique. L'ancien professeur à l'académie le savait mieux que quiconque, il n'était pas aisé d'être politicien tout en tentant d'aider ses semblables.


Il reprit sa respiration, se mit à boire une gorgée de son verre et reprit :


Le père de Chikara Kano était un homme exigeant et dangereux, il savait se faire entendre et il n'était pas du genre à cacher ses idéaux. Influent dans son clan, son élection pourrait s'avérer particulièrement problématique. Le roux se mit à soupirer en rependant à ce retour en force de la radicalité Chikara.


Le Uzumaki était plus sérieux que jamais, il décida de boire une autre gorgée pour finalement terminer son verre. Il le posa sur la table et reprit :

Je le savais très bien qu'Azukiyo était à sa place. Cet homme était fort de caractère avec un sens aiguisé de la justice. Son impartialité faisait de lui quelqu’un de respectueux. On ne pouvait que rarement contredire ces choix. Ce jour-là dans le bureau, j'étais vexé de ces mots et en colère. J'étais ben et bien d'accord avec l'Uzumaki buvant ce verre d'eau. L'avoir à la tête du village démontrait une certaine puissance et droiture à toute épreuve. Il avait tout de même parlé de moi à l'Uzumaki. Signe qu'il ne me prenait pas non plus pour un moins que rien. Faisait-il cela pour ce que je pense ou avait-il une autre idée derrière la tête ? J'allais le savoir bien assez tôt.

Chikara Tensai ? Cet homme était un haut gradé de mon clan. C'était un homme qui n'avait pas du tout caché ces intentions contre Mako. Ce jour-là il semblait réellement avec moi. C'est un allié de taille dans ce village. Tout comme moi, je pensais qu'il aimait que Konoha soit en paix. Pourquoi le roux le parlait-il de lui ? Que me demandait-il de faire au juste ? Derrière cette mission qu'il venait de me donner, je comprenais bien d'autres choses. Que je sache ou non s'il veut être chef de clan ou Hokage, qu'est ce que cela changerait ? L'élection était un vote, et peu importe mes efforts, si le clan venait à voté pour cet homme, il y serait à la tête. Cherchait-il à l'éloigner de cette élection ou de truquer ces élections ? Je pris la parole :



J'étais clair dans mes questions, j'attendais une réponse afin d'y voir plus clair sur leur vision de démocratie. Sa prochaine réponse pourrait me plaire comme me répugner. A cette réunion, j'étais assez à leur côté et non pas ce Chikara Tensai, alors nous avions demandé un vote démocratique. Cette mission pouvait sembler tout autre chose. Je repris ensuite :



Buvant une gorgée de mon verre d'eau, le bruit de celui-ci lorsque je le posa donnait le gong pour de nouvelles paroles :



Regardant par la suite Shimazu, il terminait son discours sur un poste de suppléant à l'académie. Ce n'était pas ce que je souhaitais mais j'avais au moins un pied dans l'enceinte alors je me levais du canapé pour tirer une révérence à l'Uzumaki tout en le remerciant :



J'attendais la réponse de l'Uzumaki, mais je savais que son départ se ferait certainement dans la foulée. J'espérais qu'ils veuillent simplement des informations sur les intentions du Chikara, mais au vu des ces dernières paroles, ils ne semblaient pas vouloir que cet homme puisse prendre du galon au sein du clan afin de limiter ces pouvoirs. Est-ce qu'Azukiyo pensait cette même chose de moi ? Voulait-il bloquer les personnes dites incontrôlables afin de pouvoir diriger le village sans problème ou sans opposition à certains de leur choix ? L'avenir nous le dira rapidement. J'écoutais attentivement les dernières paroles de Shimazu tout en finissant mon verre d'eau.

L'homme à sourire puis à rire.


Oni était un homme méfiant et il se plaignait que le Hokage le soit tout autant... Les Chikara agissaient toujours de la chose tandis que les Uzumaki surréagissaient à la moindre entourloupe. Shimazu le savait, Konoha était dans un cycle sans fin où la veille semblait identique au lendemain. Le ninja soupira en repensant à tout cela et considéra qu'il était vigilent de mesurer ses propos vis à vis de la manière de répondre de l'homme. Le Uzumaki se leva alors, il était temps de rentrer.


Shimazu le savait plus que quiconque et il sacrifiait bien plus que ses semblables en acceptant ce sacrifice factice de sa propre sœur.


Sur ce maigre discours, l'homme ferma la porte, disparaissant aussi vite qu'il était venu.