Une fin précipitée

Les yeux crevés et dorénavant recouverts d'un voile noirâtre, la femme n'était plus que l'ombre de celle qu'elle était par le passé. La Okasan, bien trop désireuse de toucher le soleil, s'était burlesquement brûlée les ailes. Au fond, elle ne s'était pas battue pour la gloire et la renommée, mais pour sa propre vengeance, mais aussi pour celle de son ancienne enseignante. Au fond, Asae le savait plus que Kazuko, la haine n'engendrait nullement de bonnes choses, mais la tentation fut si grande qu'elle fut incapable de ne pas tenter quelque chose. Hattori Kazuna... Cette perfide vipère était l'instauratrice de tout cela... La Miwaku le savait, elle méritait la mort. Elle s'était trahie et pire encore, elle venait de mettre en danger son propre clan. Malgré tout, personne ne pouvait imaginer le mal profond qui grandissait en cette femme... Celui d'avoir eu l'occasion de voir sa propre mort et de ne pas avoir pu échapper au Destin.

Enfermée dans une cage, la femme était dans un bâtiment sombre où elle boudait poliment son repas. Assise, elle se tenait droite comme si elle souhaitait préserver le peu d'honneur et de dignité lui restant. Affable et à fleur de peau, elle soupira en entendant la porte s'ouvrir. Des gardes indiquèrent au visiteur que la cheffe du clan Miwaku était bien ici. Baissant la tête, elle prit alors la parole :


Tenir le titre de Okasan si peu de temps sans même avoir pu s'occuper des enfants Hattori, c'était une véritable honte. Asae s'était perdu dans son désir de vengeance en visant bêtement Hattori Shizuka... Celle-ci n'y était pour rien, le problème n'était que Kazuna.. Du moins, était-ce vraiment le problème ? Asae comprit alors que le monde tournait en rond depuis le départ et qu'elle n'était qu'une simple pièce sur un échiquier encore plus grand. Cette vision... Sa première vision... Était-elle plus qu'un simple mauvais songe ? La femme se mit alors à cracher du sang au sol, elle tenta d'empêcher ceci, mais elle en fut incapable. Le garde dit alors qu'il allait se retirer. Asae leva sa tête pour faire face à la prétendue position de son homologue :

Plus le garde éloignait Kazuko du Gouverneur en direction de la "traitresse" et plus la tension montait au fond d'elle-même. Ce sentiment de malaise. Pas à pas, elle atteignait ce lieu et se préparait mentalement à la confrontation verbale. Son souhait n'était que paix, mais comment quémander la paix auprès d'une condamnée après un acte de traitrise ? Si elle pouvait comprendre ses agissements, ce que l'Okasan ressentait à l'intérieur. Elle ignorait tout de son passé, de sa douleur et du sacrifice qu'elle endurait depuis tout ce temps d'absence, de silence laissant les siens dans l'incertitude et le doute. Deux autres gardes se trouvaient à cette entrée et confirmait la détention d'Asae-chan... La jeune Miwaku à la chevelure rose entrait dans la pièce en entendait le grognement de sa confrère devenue aveugle après cette mésaventure.
L'Okasan pensait faire face à ma Sensei, mais elle se trompait de personnage. La compassion et la tristesse me rongeaient de l'intérieur en voyant celle qui était autre fois une disciple hors paire enfermée dans une cage comme un animal prêt pour l'abattoir. La sainte vierge s'agenouillait en face, tendant sa main pour saisir celle de la femme qu'elle idolâtrait dans le temps.






Dans le plus grand calme et un silence qui en disait long de la situation, Kazuko collait son front contre les barreaux, les larmes chaudes coulants sur ses joues et la gorge nouée. Espérant que l'aveugle ne s'en rendrait pas compte. Elle devait rester forte et se doutait que la discussion s'avérait difficile de la part de la Miwaku plus âgée. Le contraire serait plutôt supprenant.

La femme s'en rendait dorénavant compte, la vie n'était qu'une poursuite du destin. Sans s'en rendre compte, elle venait de vouer sa vie à faire de mauvais choix. Pire encore, elle venait de cracher sur la mémoire de celle qu'elle aimait tant. Miwaku Chihiro... Cette femme si souriante n'était dorénavant qu'un corps en terre et la Okasan actuelle ne tarderait pas à la rejoindre. Tâtant des mains pour ressentir la présence de la jeune femme, elle finit par toucher l'une de ses mains.


Celle-ci semblait sans importance pour de nombreux individus, mais une Miwaku savait mieux que quiconque qu'elle était une preuve envers les autres vieilles femmes du clan. Les trois vieilles du conseil étaient impartiales et elle élirait une nouvelle Okasan si la perle ne revenait pas. Asae prit du temps avant de répondre en tentant de voir le visage de la femme de ses deux yeux blancs... Elle baissa la tête...


Kazuko était sûrement au courant, la Okasan s'était faite kidnappée pendant plusieurs mois par des sbires des masques rouges. Durant ce laps de temps, la femme s'était fait prendre une main et crever un œil... Quand elle fut sauvée par Genichi, elle tua un masque rouge en lui enfonçant ses doigts dans sa gorge... Elle avala sa salive.


Au fond d'elle, Asae avait déjà plus ou moins la réponse... Elle repensa à cette énorme cité d'or aperçue lors de son rêve lorsqu'elle était jeune... Pourquoi ? Qu'était-ce ? Le monde devait-il réellement finir ainsi ?

Kazuko prise par l'empathie du destin qui attendait sa comparse resserait l'étreinte de sa main. Elle voulait sauver son "amie d'enfance", sauver le peu de Dame Chihiro qui existait encore en ce bas monde. Son sang se glacait en entendant les paroles de l'Okasan.








Si elle avait su... Si elle avait pu... Était-ce réellement trop tard pour changer le destin tragique de cette pauvre femme ? Ne pouvait-elle rien faire pour empêcher que la vie d'Asie ne lui soit arrachée ?


Les larmes silencieuses continuaient à couler à flots, les lèvres se pinçant et grimaçante de douleur intérieure. La jeune Miwaku se refusait l'idée de perdre celle qui souffrait depuis trop longtemps dans le silence et le secret.

La jeune se mit à tousser du sang sur son Kimono blanc. Le gouverneur n'avait pas été idiot en lui proposant cette tenue, elle permettait de mettre en évidence la fin de cette femme.


Soudainement, elle retira sa main droite, laissant apparaître la perle dans la main de Kazuko. Depuis le départ, la femme savait que le meilleur moyen de rattraper son erreur était cette femme... Elle reprit :


Elle débarrassa le sang encore visible sur ses lèvres via sa main droite. Sa main gauche touchait encore celles de sa comparse.



La femme leva la tête pour faire mine de regarder la demoiselle, ancien réflexe du temps où elle pouvait voir.

Après cette grande leçon de ne jamais rester seul pour affronter de multiples péripéties et de souhaiter sa requête, l'ancienne Okasan donnait la perle à la jeune Kazuko qui ne se sentait pas digne de devoir prendre de lourdes responsabilités...


Kazuko se refusait l'idée de voir son amie six pieds sous terre. Elle devait faire preuve d'inventivité et de sagesse pour tenter de lui retirer la corde qui se serrait autour de son cou. Asae-chan savait beaucoup de choses et la jeune Miwaku ne savait rien. Mais bien sûr !


Tant que la Miwaku prisonnière vivait, elle gardait cette espoir de pouvoir la sortir de là et de lui reléguer les premiers soins nécessaires dont elle avait besoin.




Kazuko frictionnait la main gauche d'Asae en voulant lui dire qu'elle était là pour elle maintenant, elle ne la laisserait pas tomber et devait agir très vite. Son cœur lui dictait sa conduite et elle se persuadait que c'était le mieux.


Fixant la perle maudite de ses pupilles violettes, la sainte vierge se demandait jusqu'où elle pouvait aller avec ses nouvelles fonctions ? Déterminée comme toujours, elle reprenait toujours dans un grand sérieux. Ce qu'elle disait n'était pas des paroles en l'air.


Comment ? Elle avait son idée en tête, il ne fallait plus qu'espérer que sa requête lui soit accordée. Passant ses yeux de la perle à la femme enfermée et de la femme à la porte de sortie, elle faisait sa demande particulière aux gardiens qui étaient encore de l'autre côté de cette même porte.


D'un ton clair et fort.

Le garde fit attendre la jeune femme pendant 20 longues minutes, le gouverneur n'arriva qu'après sa courte discussion avec Uzumaki Kimino. La jeune Miwaku était de retour et elle semblait exiger une seconde audience. L'homme n'était pas stupide, ceci était forcément lié à Miwaku Asae. Il rentra dans la salle avec un air dans un premier temps énervé qui s'adoucit en deux secondes. La réunion se fit dans une salle jointe à l'actuelle geôle de l'ancienne Okasan. La Miwaku emprisonnée n'était pas ici, mais elle n'était pas bien loin.


La phrase était interrogative, Asae n'était pas morte d'après les gardes et ce n'était pas une si mauvaise chose, mais pourquoi exiger un entretien dans un tel cas ?

Après vingt minutes d'attente dans les geôles de la femme, Borodari finissait par arriver, très agacé le regard sévère. Mais celui-ci s'adoucissait très rapidement.


Il parlait de transférer dame Asae dans une geôle beaucoup plus "propice". Les battements du cœur de la jeune femme s'accélérait, car elle n'avait pas pour habitude de demander aussi souvent une requête en sachant qu'elle pouvait elle aussi recevoir un châtiment. Elle était prête à courir le risque.


Kazuko voulait épargner le plus longtemps possible la vie tragique de la jeune femme et espérait ne pas mettre l'homme encore plus en colère de ce qu'il avait l'air en arrivant dans la pièce.


Oui, la jeune Miwaku parlait bien de ce don maudit qui ne touchait que les femmes de son clan. Ce don qui autrefois était utilisé par l'empire et qui était oublié depuis un certains moments par la majorité des habitants de Kumo. Un don que Kazuko n'oubliait pas elle qui faisait souvent des crises, des migraines accompagnés la plupart du temps d'horribles images. Elle montrait la perle qu'elle tenait en main.


Elle espérait et priait le plus qu'elle pouvait intérieurement.

L'homme n'en revenait pas, Miwaku Asae possédait-elle la capacité de modeler l'esprit de son entourage ? Cette jeune femme semblait plus propre à décider et il n'hésitait nullement à exiger tout en demander poliment. Cette attitude fit sourire le chef de la citadelle, il ne pouvait qu'approuver une telle manière de procéder.


Il prit place sur une petite chaise de bois.

La Miwaku s'inclinait avec le plus grand respect lorsque Borodari, prenant place sur une chose en bois lui proposait de rester ici. Ce sera dans tous les cas à court terme, car Asae n'était pas la seule que Kazuko devait guider vers l'espoir de pouvoir être libre à nouveau. Un soulagement de savoir que son amie pouvait encore avoir la chance d'être vivante. En revanche un autre problème allait subvenir, probablement. Hidemi étant la victime principale de cette attaque surprise ne l'entendrait certainement pas de la même oreille. La première chose que l'on apprenait au Miwaku était un visage neutre dénué de sentiments et d'émotions et la seconde celle de bien manier les mots pour arriver à ses fins. Mais pour la sainte vierge tout cela se faisait naturellement, décidant d'être honnête avec ceux qui lui paraissaient fiable et malhonnête avec ceux qui l'étaient moins.






Les larmes précédemment coulées, étaient sèches sur le visage de la jeune femme. Cet homme était une lumière à ses yeux, il faisait beaucoup preuve de clémence et de compassion. Elle s'avançait vers l'homme lui saisissant avec ses deux mains l'une des siennes avant d'ajouter avec un grand sourire:


Après avoir terminer de faire sa demande de requête et reprenant d'un air un peu plus neutre, elle continuait dans sa lancer.


Kazuko ne voulait pas abuser de cet homme et encore de laisser quelqu'un d'autre soigner sa comparse. Après ce second échange, elle devait encore affronter le regard de sa Sensei et lui expliquait sa vision des choses. Elle ne souhaitait pas la décevoir en agissant de la sorte et avait une idée de comment lui exposer la situation de son point de vue. Bien qu'elle possédait dorénavant le titre d'Okasan, la jeune femme n'en restait pas moins qu'une esclave aux yeux de ses hommes et de ses femmes qui prenaient ce qu'ils voulaient. Que ce soit par la force ou par la stratégie diplomatique.

Le simple fait de garder la Okasan au sein de la citadelle était une réussite, le gouverneur ne pouvait cependant pas s'en féliciter, car le plan ne ne venait pas de lui.


L'homme le savait mieux que quiconque, il devait avancer avec l'Empire pour accomplir ses objectifs. Du moins, dans un premier temps. Le belliqueux s'était chargé d'accomplir une militarisation du monde civil tout en promettant une régulation du monde militaire ninja. Il le savait plus que quiconque, un utilisateur du Chakra était dangereux. C'est pour cette unique raison qu'il comptait bien changer le monde. Bien évidemment, ce changement prendrait du temps, mais le point rupture entre le passé et l'avenir était imminent.


L'homme était sérieux, il connaissait bien les Hattori. Bien qu'éduquée, il savait que Hidemi était une femme droite et pouvait s'avérer dangereuse en cas de désaccord.

La Miwaku était à la fois satisfaite qu'une vie pouvait être épargner et soigner, mais également désolée lorsque Hidetakadan mentionnait le fait que ses soldats pouvaient panser les plaies même sans chakra. Ce n'était absolument pas ce à quoi la jeune femme pensait et au vu du ton grave employé, elle se doutait avoir toucher un point sensible de l'homme. Il congédiait la jeune Kazuko à rejoindre sa Sensei, Hidemi Hattori pour lui expliquer d'elle même son choix.


S'inclinant une seconde fois pour montrer qu'elle était attentive au moindre mot de son locuteur.






Il était important de savoir où retrouver ce père de famille afin d'en apprendre plus sur son univers et ce qui l'entourait. Avant toute chose, la jeune Okasan se devait de discuter avec sa Sensei. A peine soufflait-elle de soulagement pour Asae que l'angoisse la gagnait aussitôt ! Comment cette échange allait-il se faire ? Quelle réaction Hidemi aura-t-elle envers sa mi élève, mi esclave ? C'était après une élégante révérence que la jeune femme sortait de la pièce après l'ouverture de la porte par les gardes de Borodari, la tête haute et le visage neutre.