Ambassadrice Mitsuna

La discussion avec Momo fut enrichissante et il avait raison que tu devais mettre tes sentiments de côtés. Tu ne pouvais faire sans rire quand tu le voyais assommer un alligator d’un simple coup avant de l’achever. Il était vraiment puissant et il en était conscient. Ces quelques heures passées avec lui, a permis de créer un lien qui le fera grandir au sein de notre nation. On rentrai à la cité et tu ne manques pas de le saluer avant de te diriger vers ta demeure où Chihiro devait se trouver. Il était temps de lui demander une tâche assez conséquente pour la continuité de notre tranquillité.

Tu devais simplement être franc en lui exposant les risques et les enjeux de tout cela. Au final, Same n’était qu’un détail qu’il fallait mieux oublier et changer la donne entre nos deux camps le plus rapidement possible. Un traité de paix avec Konoha voir une alliance nous assumerait encore plus de chance de ne pas nous faire attaquer par Kumo qui chassait les nôtres des qu’il le pouvait. Il fallait à protéger de cela au lieu de massacrer les humains comme tu le faisais il y a encore quelques semaines. Ça ne te menait à rien et ça ne guérissait pas ta blessure pour autant.

Tu arrivais enfin devant ta demeure et tu y voyais de la lumière. Tu restais un moment là à observer Chihiro par la fenêtre. Tu ne voulais plus qu’elle souffre. Mais nos destins étaient de diriger notre peuple et pour cela, il fallait prendre des risques. Tu entrais dans la maison et tu t’assieds dans un fauteuil tout en la regardant.



Tu avais un air grave.



Tu soupirais tout de même à cette idée.

La journée fut longue et pesante pour l'écarlate. À l'abri dans ce nouveau foyer, elle n'avait pas pu s'empêcher de penser à l'avenir et de douter de ses décisions. Avait-elle fait le bon choix ? Cette cité, était-elle la bonne destination pour ses fidèles ? Ne les avait-elle pas condamnés à la guerre et au désespoir. Bien sûr, une part d'elle gardait espoir, elle se raccrochait aux paroles de son amant et à son plan ambitieux. Toutefois, il restait tant d'inconnu, de travail à faire. La Matriarche éprouva alors le poids des responsabilités. Ce douloureux rappel lui fit remémorer le massacre de sa tribu. À l'époque aussi, le destin de ses proches dépendait d'elle. Pourquoi devait-elle toujours jouer les guides... Le monde était si cruel avec elle. À la lueur des flammes, la belle à la peau rubis se laissait emporter par de vielles chimères. Le cœur lourd, elle attendait patiemment son futur époux : lui seul pouvait chasser les nuages qui assombrissaient son âme.

Heureusement pour Chihiro, l'orque massif ne tarda pas à pénétrer dans la demeure conjugale. Il semblait à la fois soulagé et tourmenté. Son regard dissimulait lui aussi son lot de tourments. Alors, en bonne maîtresse de maison, elle accueillit son aimée par de douces caresses et quelques baisers.



Un léger rire ponctua cette intervention. Cependant, Iroji continua son sombre exposé. Au fil de ses paroles, l'ancienne conseillère comprit que sa destinée s'imposait une nouvelle fois à elle. Elle prit alors ses distances avec son partenaire, et observa tristement l'horizon à travers la fenêtre.



Plus la jeune femme parlait, plus l'émotion et la peur résonnait dans sa voix. Bientôt, de sourds sanglots teintèrent ces confidences d'une intense mélancolie. À force de revivre les mêmes expériences, la nymphe aquatique maudissait son sang et commença à regretter son idylle. Peut-être qu'à force de côtoyer cet homme, lui aussi verrait son futur se ternir.

Elle voulait rencontrer Momo, ça te faisait sourire. Tu te demandais ce que pouvais donner une telle rencontre surtout qu’il était assez maladroit. Ça pourra se faire très prochainement.



Tu la vois s’éloigner de toi afin de regarder par la fenêtre. Tu te doutais bien que ce que tu lui demandais, c’était des plus risqué, mais tu n’avais pas le choix, il n’y avait qu’elle pour faire ce genre de tâche. Elle tenait à ce que tu sois franc sur ces chances de survie et tu comprenais ces craintes. Tu aurais voulu trouver une autre solution.



Tu la rejoins et tu regardes dans la même direction que elle et tu la prends dans tes bras.



Tu lui souriais.



Dans un sens, si tu devais te sacrifier pour sauver tout un peuple, tu le feras sans hésiter une seule seconde.

Pensive, la Mitsuna cherchait du réconfort dans l'horizon. Toutefois, l'obscurité fut la seule à lui tendre les bras. Devant une telle solitude, le cœur de la belle perdit de son éclat. Peu à peu, et malgré les mots tendres de son époux, la Matriarche se laissa envahir par le doute et la peur. Bien sûr, il serait aisé pour elle de fuir à nouveau, d'abandonner ce foyer naissant et de retrouver une liberté factice. Là, protégée par cette errance vide de sens, elle pourrait se mentir à elle-même et se croire en paix. Pourtant, la vérité était tout autre. Elle n'avait que l'illusion du choix. Le devoir l'appelait et du fait de son rang, elle ne pouvait reculer. Résignée, un lourd soupir quitta ses lèvres.



Malgré l'ardente détermination de la belle hybride, une certaine mélancolie émanait de ses pupilles. Ce rôle de diplomate, elle le redoutait autant qu'elle y excellait. C'était un peu son fardeau éternel.



Le ton et le visage de la rougeoyante devinrent sévère et quelque peu effrayant. C'était comme si une nouvelle personne avait remplacé l'ancienne. Tout en gardant cette allure intimidante, l'écaillée adressa une autre requête à son amant.

Sans aucune hésitation, elle te dit qu’elle ira à Konoha. Elle avait vraiment du courage et de la détermination pour son peuple.



Si il devait y avoir un sacrifice pour notre peuple, ça ne sera pas elle. Tu feras tout ce que tu peux pour préserver ta belle. Tu avais aussi ce rôle de protecteur envers elle et envers ton peuple. Même si tu la savais bien plus forte et peut être même plus forte que toi. Rien que cette idée t’amusait. Elle voulait un terrain vague afin de pouvoir s’entraîner à l’abri des regards et du tiens.



Tu souriais légèrement. Tu la voyais changé. C’était la femme déterminé et forte qui faisait son apparition. Elle voulait que tout soit parfait mais dans ces questions, tu ne voyais qu’une seul et unique chose à faire, être honnête.



Tu prenais à ton tour un air beaucoup plus sombre qu’à ton habitude.



Tu soupirais à nouveau.

Le regard terne et l'âme dans l'eau, la Mitsuna contemplait sa vie avec sévérité. Cette tragédie, trouvait-elle enfin sa fin ? Était-ce son ultime champ du cygne ? Cette mission diplomatique sonnait comme un glas céleste aux oreilles de l'hybride. Avec tendresse, elle fit de nouveau face à l'orque massif. Là, étreinte par son amour, elle déposa ses fines lèvres sur les siennes. Après ce court baiser de retrouvailles, l'ancienne conseillère se dégagea de ses bras pour atteindre la porte de leur demeure.



La voix de la rougeoyante était cinglante et ferme. Aucun doute, ni regret ne la faisait trembler. Elle venait de prendre sa décision et plus rien, ni personne ne pouvait à présent l'arrêter. Sa tâche demanderait une force et une intelligence rare. Pour être certaine d'être à la hauteur de ce moment, Chihiro devait oublier sa candeur et sa bonté d'âme. La paix réclamait d'elle son pire visage, et elle voulait préserver son amant de cette terrible vision.



Instinctivement, l'ardente caressa son ventre avec douceur. L'hésitation la frappa alors, fallait-il lui en parler ? Ou bien, valait-il mieux taire ce détail ? Pensive, elle resta figée quelques instants devant la grande porte.

Chihiro se degage de tes bras et tu la vois se diriger vers la porte de la demeure. Elle comptait aller s’entraîner et tu ne pouvais t’empêcher de sourire quand à ces menaces si elle était dérangé par qui que ce soit. Tu savais très bien qu’elle ne plaisantait pas et que ce moment de tranquillité lui sera accordé sans aucun soucis. Personne n’osera approcher la zone surtout pour mourir d’une telle bêtise.



Sa détermination était sans faille et elle te demandait de faire un rapport concret et complet.



Tu étais bien trop pensif à la suite des événements pour remarquer quoi que ce soit d’autre. Tu devais vite retrouvé’´ver notre chef ou du moins les autres commandants afin de rédiger tout ce qui se passe et de donner ça à Chihiro. Elle en fera que bon usage mais si le chef n’est pas là, tu devras en prendre la responsabilité de l’écriture de ce rapport. Tu n’avais plus qu’à patienter maintenant et tu allais lui laisser le temps qu’il faudra à sa préparation, nous avions encore du temps devant nous surtout que tu n’avais plus aucune nouvelle de qui que ce soit. Ça ne présageait peut être rien de bon mais tu ne voulais pas y penser maintenant.



Tu la laissais partir et tu en faisais tout autant, tu avais beaucoup de chose à penser.

Face à l'écoute et à la tendresse de son ami, l'écarlate se rua vers lui telle une jeune fille en fleur. Un long et tendre baiser fut alors échangé, puis une caresse douce sur son beau visage. Sourire aux lèvres, elle plongea une dernière fois ses yeux dans les siens et laissa un murmure délicat s'échapper de ses fines lèvres.



Lentement, tout en maintenant le contact visuel, l'hybride rejoignit la porte de l'habitat. Une fois la main sur la poignée, elle ouvrit la porte avec fracas et disparut avec grâce dans le halo lumineux. Très vite, elle se dirigea avec détermination vers son lieu d'entraînement. Le temps lui manquait et cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas pratiquer les arts guerriers. Après tout, quel était l'intérêt pour une diplomate comme elle de s'exercer au combat, se disait-elle. Malgré les drames, sa naïveté était toujours présente. Même son grand sens des responsabilités ne suffisait pas à la chasser entièrement. Heureusement, cette mission fut un vif rappel de ses obligations. En tant que figure importante des Mitsuna, elle se devait d'avoir une puissance à la hauteur des événements. La moindre faiblesse ou faille pouvait se répercuter sur le collectif, or ceci était tout bonnement inacceptable. Face au fait accompli, la trentenaire tenta de dompter ses pouvoirs et de devenir la leader idéale pour son peuple. À travers le sang et la sueur, elle devait renaître et atteindre les sommets. C'était son devoir en tant que Matriarche et épouse d'un Commandant.

Les jours passèrent et la combattante renoua avec ses origines. À force de brutaliser sa conscience et d'affronter ses peurs, la rougeoyante arriva à mûrir de manière significative. Même son regard, souvent teinté de candeur, avait mué en un œil plus sévère et plus lucide. Quand elle parcourra les mètres qui la séparaient de son foyer, son pas était lui aussi différent. Une détermination et une rigueur nouvelles l'imprégnaient. Qu'avait-elle donc fait pour s'endurcir à ce point ? Iroji, la reconnaîtra-t-elle ? Usé, mais contente de sa transformation, l'ancienne conseillère poussa la porte de son logis.


En plus de cet entraînement, contre toute attente, Chihiro s'était faite accompagnée par un garde pour se rendre à Konoha et négocier la suite dans le plus grand des secrets.

Les jours défilés et tu te demandais ce que pouvait bien faire Chihiro et surtout comment ça se passait au niveau de sa préparation. Heureusement pour toi, le temps passait assez vite avec tout ce que tu faisais pour la cité et tout ce que tu devais gérer en l’absence des autres dirigeants. Ce n’était pas une mince affaire. Tu avais pour habitude d’élaborer des stratégies de guerre et non faire de la paperasse pour répertorier les Mitsuna, fixer qui et où ils vont vivre, gérer les transactions commerciales, faire en sorte de centraliser un quartier pour chaque tribu, un quartier des commerces et ainsi de suite. Tu ne savais plus où donner de la tête et tu étais à la limite de l’épuisement. Il fallait vraiment que tu trouves un moyen de déléguer un peu pour pouvoir te soulager dans tes taches.

Il était assez tard et tu rentres enfin chez toi où tu te laisses tomber dans le fauteuil. Heureusement que ceux-ci sont adaptés à la corpulence des Mitsuna. Tu en profitais pour te servir un verre et ainsi te détendre. Tu avais clairement besoin de repos. Mais il fut de courte durée quand tu entendais la porte s’ouvrir. Si c’était pour régler un problème, tu allais l’envoyer se balader. Tu te levais alors et tu entendais une voie très familière. Il s’agissait de Chihiro ! Tu vas vite vers elle et tu te stoppes un court instant. Quelque chose avait changé en elle, son regard était plus dur et tu voyais quelques séquelles de l’entraînement qu’elle s’était affligé. Tu allais la serrer dans tes bras et tu l’embrassais.



Tu allais jusqu’au salon et tu allais lui chercher de quoi boire et manger.



Tu ne comptais pas lui poser des questions sur ce qu’elle avait pu faire. Elle t’en parlerait si elle le désirait.



Tu vas chercher un dossier que tu poses sur la table.



Tu en profites pour aller lui préparer un bon bain pour qu’elle puisse se relaxer un peu.



Tu vas vers elle et tu la prends dans tes bras. Tu prends la peine de lui retirer ces vêtements et de la poser délicatement dans le bain.



Tu lui laissais ce moment de détente pour elle. Elle comme toi, tu savais très bien que son départ pour Konoha était proche.

Comme à son habitude, le massif se montra particulièrement prévenant et attentionné. À peine avait-elle franchi le pas de la maison, qu'il s'était déjà lancé dans une parade étonnante. Semblant plein de fougue, il tourna autour de la belle et l'accueilli avec beaucoup d'amour et d'attention. Après un trop court baiser et une étreinte trop légère, l'orque se rua vers la salle d'eau pour préparer un bain à son amante. Chihiro n'arriva même pas à le tempérer et à lui voler un instant tendre. Comme emportée par cet élan chaleureux, la femelle éreintée se contenta d'un léger sourire et d'une docilité rare. Elle n'avait pas la force de lutter, pour le moment, elle devait se contenter de suivre le mouvement. Puis, avant qu'il ne la quitte, elle murmura quelques mots.



De nouveau seule dans l'eau, la belle se mit alors à rêver éveillée, puis à sommeiller. Lentement, son esprit se fondit dans le bassin aqueux et redonna vie à la terrible journée. Très vite, des bruits étranges parvinrent au grand guerrier, des murmures tout d'abord, puis des échos d'un puissant cauchemar. Le passé de l'hybride avait en effet profité de sa faiblesse pour ressurgir avec violence. Le sang, les cris et les combats faisaient rage. Ce n'est que quand la Mitsuna vit son propre cadavre qu'elle sortit de ses songes tragiques.

Là, les yeux hagards, la Matriarche comprit que son rude entraînement avait ravivé son ancienne culpabilité. Néanmoins, elle ne succomba pas à cette émotion. Pas cette fois-ci. Elle l'affronta donc avec calme et quitta le bassin avec détermination. Désormais, elle ne devait plus laisser ses vieux démons la hanter. De plus grandes responsabilités l'attendaient. Changer le passé était futile. Par contre, assurer un futur digne de son peuple, était une nécessité impérieuse. Le pas ferme, et le corps encore nue, la trentenaire rejoignit son amant en silence.

Tu n’avais pas prit la peine d’inavoué un long moment de tendresse avec elle car tu pensais trop au fait de la dureté de son entraînement et tu voulais qu’elle prenne le plus de repos possible et de se relaxer au maximum. Tu pars un peu pour la laisser en paix quelques instants et tu l’entends qu’elle est heureuse de te voir.



Tu en profitais pour te détendre toi aussi quelques instants. Tu pensais à tout ce qui s’était déjà fait et tout ce qui doit être encore fait. Mais tu chassais très vite ces pensées de ton esprit pour profiter du moment que tu auras avec Chihiro. Tu étais épuisé, mais tu ne voulais pas le montrer pour autant. Tu retires ta chemise pour être plus à ton aise. Elle était devenu trop petite, il va falloir aller faire un tour chez un tailleur. Née alors de la curiosité, tu aurais aimé savoir ce que Chihiro s’est fait subir comme entraînement. Tu ne lui poserais pas la question pour autant, c’était a elle seule de décider si oui ou non elle voulait en parler. On a tous le droit à notre jardin secret. Tu sursautais légèrement en entendant Chihiro, elle avait remarqué ta fatigue alors que tu regardais la belle Chihiro qui t’avait temps manqué. Pas la peine de faire semblant que tu es en forme, elle ne te croira pas.



Tu te relevais pour avancer vers elle.



Tu ne comptais plus les heures sauf celle que tu avais dormi.



Tu la prends dans tes bras et tu l’enlèves vers le divan pour la prendre contre toi.



La petite était en train de dormir dans une chambre annexe.



Tu soupirais.

L'homme tentait de s'approcher, mais Chihiro n'était absolument pas d'humeur à bequeter ou à embrasser, elle devait avouer sa traîtrise pour que le peuple Mitsuna puisse enfin vivre en paix.. Elle baissa alors la tête et observa ensuite l'orque avec une certaine honte.



Soudainement, l'orque géant se leva alors...