La belle et la bête

Il était une fois.., dans le pays du feu, à l'intérieur d'une sombre et fleurie forêt, se trouvait un petit chalet de bois verni duquel la fumée s'échappait comme du creux d'un volcan. A l'extérieur ce doux fumet se dégageait qui attirait les narines les plus délicates et faisait vibrer les estomacs. A l'intérieur de cette maison se trouvait un grand homme, seul, il avait une barbe mal rasée, des yeux ténébreux ainsi qu'une chevelure assortie à ses yeux. Pourtant, vêtu de lourds vêtements de cuirs survolé d'une courte cape de soie rouge, il préparait de doux mets, mélangeait les senteurs ainsi que les épices comme un maître.

D'un œil averti ce dernier découpait des gousses d'ail, un petit peu de persil saupoudré d'une pointe de poudre de cumin. La couleur de ce bouillon était rouge, à l'intérieur, des légumes de premières qualités, au dessus de la marmite, aux abords des flammes se trouvait le corps terreux d'un porc sauvage fraîchement chassé. Tout cela semblait être un festin qui se préparait, un bip raisonna dans l'esprit du grand bonhomme, et prenant ses gants de fourrure il attrapa les plats chauds, la marmite ainsi que le pic sur lequel rôtissait le porc et le mis en tranche dans son assiette, en prenant soin de découpé les meilleures part et de ne pas gâcher.

A peine à table, la préparation avait été longue, mais l'ogre qui résidait ici absorba ces mets en moins d'1/4 d'heure. Faisant son petit rototo après le repas le gros bonhomme se décida enfin de sortir de sa maison. Aujourd'hui il était censé recevoir une jeune femme ninja du nom Uzumaki, du moins c'est ce qu'il avait cru comprendre. Cette jeune femme était censé lui parler de sa présence au village et de son importance. Raito étant le paysan le plus productif des contrés avoisinantes de Konoha, il était bien normal que le gouvernement s'intéresse à ce mystérieux personnage qui ne nécessitait pas de main d'oeuvre, quel était son secret devaient-ils penser.

L'heure de la visite approchait et le géant était à l'heure, les poils brossés, la barbe hérissé, la cape déchiré de la plus belle des manières il attendait la jeune femme une rose rouge à la main, quand allait-elle arriver ?

Aujourd'hui, il fallait qu'elle aille voir Raito Kitto. Un homme robuste de réputation ... particulière. Un gros mangeur qu'elle avait déjà croisé maintes fois. La junin quitta le village sans hâte, prenant son temps de marcher pour une fois. Ce rendez-vous n'étais ni urgent ni vital. Pour une fois.

Une odeur salivante guidait la jeune femme. De plus en plus intense, elle finit par en découvrir l'origine : un petit chalet de bois au milieu de la forêt. Loin de tout les commérages et les ennuis de Konoha, le paysan semblait vivre tranquillement en autarcie. La rouquine s'arrêta à quelques pas du logis pour l'observer. Le calme semblait être le mot maître du lieu. Un endroit paisible où vivre. Pendant un instant, la jeune femme se détendit.

Finalement elle s'approcha, fit le tour de la maison et vit Raito. Le colosse était étrangement vêtu. Il avait troqué sa massue contre une rose, son armure contre une cape et tout semblait indiquer qu'il avait essayé de se brosser les cheveux. Un peu surprise, la jeune femme se força à continuer son chemin jusqu'à lui.



Elle lui fit un petit sourire, à la fois pour être polie mais aussi pour cacher sa gêne et ajouta en plaisanta à moitié :

La rose à la main, comme une cœur mit dans le noyau d'une fleur, l'homme se tient, genoux à terre, face à la femme devant laquelle il se tenait, une main sur son vrai cœur. Comme un flocon de neige le grand homme vint caresser la main de la jeune femme qu'il avait d'un assaut délicat saisi. Les yeux plongeant dans les siens, l'homme contemplait la profondeur de l'âme de cette délicate demoiselle. Tel le chevalier ayant trouvé sa damoiselle l'homme bien vêtu faisait révérence et présentait la pureté de son âme par de doux mots bien manipulé pour la première fois depuis bien trop longtemps :



Elle l'avait complimenté sur sa façon de recevoir, son sourire laissait le bel homme d'un jour d'un léger goût fruité qui embellissait sa vie d'une once d'amour. Ses mains étaient rudes, comme celles d'un paysan et d'un guerrier. Son visage l'était aussi. Son corps était légèrement velu et ses muscles saillant étaient aussi imposant qu'une montagne se dressant sur ses fondations. La jeune belle était face à une véritable bête, l'histoire se déroulera-t-elle comme dans un conte ?

Le colosse était à présent agenouillé devant la rouquine. Les joues de celle-ci virèrent à la même couleur que ses cheveux. Jamais un homme ne s'était accroupit de la sorte devant elle. Kazami se demanda s'il faisait ça avec toutes les femmes ou juste avec elle. Question classique que toute femme se posait fasse à une réaction aussi démesurée d'un homme.

La junin bafouilla donc :



Elle le laissa prendre sa main en guise de bienvenue puis se recoiffa un peu par réflexe et fit, d'une voie pas très assurée :



Cette situation la mettait à la fois mal à l'aise et à la fois cela lui donnait l'impression d'être une magnifique femme, ce qui était un splendide compliment. Kazami s'éclaircit la gorge et continua :



Elle lui fit un petit sourire timide pour le remercier et inclina la tête à son tour en signe de respect.

La main posé sur le cœur le jeune homme prenait sa voix a pleine gorge et se mit à chanter de douces paroles aussi délicates que la fourrure d'un chaton. La folie l'avait prit, il prenait cette invité pour la détentrice de son cœur. Faisant apparaître une petite guitare de bois conçue de l'endroit où était habituellement rangée son épée, le grand homme se poussait à la chansonnette, et quelle voix.

Sa voix ne ressemblait pas à ce qu'on pouvait penser au premier abord, au contraire sa voix avait une légère douceur derrière toutes ces fréquences basses qui la parsemait. Les paroles continuaient et le grand homme ne voulait pas s'arrêter, malgré la gêne sûrement beaucoup trop élevée de la jeune demoiselle, mais il ne faut jamais arrêter un homme en plein élan.

Le gros homme chantait à voix pleine, ce qu'il n'avait jamais fait devant personne, allant même jusqu'à se racler la gorge dans des aigus très haut que seul très peu d'hommes pouvaient aller chercher.

Au final à la fin de la musique, l'homme se releva comme la jeune femme l'avait demandé à de nombreuses reprises, et remontant sur ses deux mètres, il s'abaissa légèrement pour ne pas être trop loin de la distance de gêne de la jeune femme et lui demanda d'une voix tout à fait bien trop douce pour avoir été prononcé par une telle créature.

Raito ne se revela pas tout de suite. Il se mit à chanter. Kazami n'imaginait pas le colosse capable de faire une telle chose. Impressionnée, la jeune femme écouta ses paroles sur l'air de guitare. Elle se demanda alors pourquoi cet homme faisait-il tout cela pour elle, c'était vraiment déroutant. Lorsqu'il eut finit, il se leva enfin.



Elle lui fit un petit sourire et continua :



La rouquine avait peur d'une réponse telle que "j'accueille tout mes invités de cette façon". Mais soudain, elle se rappela sa mission. Ne s'en était-elle pas éloignée ? Elle, Kazami Uzumaki, la plus obéissante des shinobi ? Comment cet homme avait-il réussis à dévier la jeune femme de ses objectifs ?

Derrière ce paysan il semblait se cacher une douceur palpitante. Kazami ne l'aurait jamais imaginée. D'ailleurs, elle pensait que même si elle racontait ça à Konoha, personne ne la croirait.

La jeune femme croisait le regard de l'homme, ce dernier semblait lire en elle comme dans un livre ouvert. A l'aide des ténèbres cachés au plus profond de son regard le gros bonhomme savait qu'elle avait, elle aussi, fait face à ce dilemme, cette épée de Damoclès placé au dessus de la tête, cet ultimatum. Il se voyait en elle, et son reflet bizarrement lui plaisait, le reflet dans son regard était bien plus beau que celui que Raito affrontait tout les jours dans son miroir, c'est pourquoi il avait chanté sa sérénade, après pourquoi avait-il amené la guitare,... Vous savez lorsqu'on ne voit plus de femmes durant un certain temps, un homme peut commencer à croire en l'âme-sœur à chaque nouvelle rencontre.



L'homme se retournait, gêné par la phrase qu'il venait de formuler. A vrai dire moi-même, narrateur, je ne comprend pas ses gestes. Pourquoi était-il si timide avec cette femme alors qu'il était si familier et impoli avec le reste de l'humanité. Peut-être avait-il découvert une partie de son cœur depuis trop longtemps oubliée.

Le temps d'attente était devenu la pire souffrance, le gros gaillard attendait une réponse, quelconque, de la femme. Un rejet serait rassurant, très rassurant. Une hésitation serait terrible, trop terrible et dans l'infime cas où elle comprendrait les paroles du gaillard, ce dernier ne préférait pas imaginer ce moment-là, il préférait attendre, préférait souffrir un peu plus.

Sa Belle ? Kazami fit un petit sourire. Elle prit la main du géant dans les siennes. De grandes mains rudes dans de petites mains fines.



Après une petite caresse amicale sur la main du géant, elle la lâcha et fit plus sérieusement :



Décidément, ils s'étaient tout les deux fourvoyé sur l'identité de la personne qu'ils avaient en face. Cette rencontre était des plus intéressante. Kazami se demandait si elle allait pouvoir lui parler de ce pourquoi elle était venue ou pas.

Le géant se retournait au doux son de la voix de la jeune femme qui, après sa réponse, devenait la gentille briseuse de cœur. En effet, elle ne refusait les avances du gros bonhomme qu'en remettant la faute sur elle-même. Et bizarrement cela sembla rassurer le grand homme, tout en le heurtant bien sûr. Ce dernier avait redouté bien trop de temps le jour où il aurait à dire ça à une femme, aujourd'hui que c'était fait il comprenait enfin que les femmes n'étaient pas faciles et qu'il n'était sûrement pas fait pour les choses compliquées.



Il était gêné, il était touché, mais au moins il avait eu sa réponse. Regardant la jeune femme une nouvelle fois ce dernier ressentit toute la beauté de ses traits mais la noirceur de son âme. Elle était en effet comme lui, un déchet de la société, une meurtrière, alors pourquoi portait-elle encore le bandeau de Konoha. Raito ne pu jamais vivre avec son meurtre, il ne put jamais se revoir, les mains tâchées de sang, le pied derrière la ligne. Non. C'était trop dur. Mais cette question, la bête n'hésita pas à la poser, maintenant qu'elle l'avait rejeté, peut-être se sentirait-elle assez coupable du mal-être du grand afin de lui dire la vérité.



Le grand homme faisait attention à ses paroles, il ne voulait pas trop la vexer, il voulait sa réponse. Peut-être que Konoha n'était finalement pas si terrible avec les meurtriers, peut-être avait-il une nouvelle chance dans ce village. Peut-être pourrait-il revivre le rêve de sa vie et devenir un ninja au service du village. Mais il ne fallait pas trop rêver, Raito avait commis un meurtre bien trop atroce afin d'être si facilement pardonné. La justice n'était pas si tendre avec les meurtriers.

Raito fit une remarque qui surpris la jeune femme (encore). Il n'était vraiment pas qu'un gros balourd en fait... Il posa une question que personne avant lui n'avait osé demander à la junin. Celle-ci prit le temps de réfléchir avant de répondre.



Ses parles étaient plus dures et tranchées que ses pensées. En vérité, elle se sentait toujours coupable. Mais même en refaisant 50 fois la scène dans sa tête, elle ne trouvait pas d'autres issues que celle qu'elle avait prise.
Raito disait trouver une similitude entre eux. Kazami n'en voyait pas vraiment, ce pourquoi elle demanda :



Le ton de sa voix était doux, elle ne voulait pas brutaliser l'intimité du paysan. Peut-être ne voudrait-il pas en parler.

Raito sentait dans la réponse de la jeune femme que son crime n'était pas le même que celui qu'il avait commis, en effet lui avait fait un meurtre terrible, il n'avait pas hésité à massacré, un massacre si terrible que le jeune homme tenta d'oublié très longtemps son passé, il tenta d'oublier les conséquences de ses actes, ne pouvant oublier les cris des enfants, les larmes de la jeune femme ainsi que les supplication de cet homme qu'il avait toujours appelé "père".

Son crime n'était pas de même envergure. L'une avait soit disant "sauvé son village" en tuant un homme, la montagne, lui, avait simplement tué afin de se sentir mieux, afin d'enlever une charge qui lui pesait trop sur les épaules, il avait seulement cédé, perdu toute humanité et franchit cette ligne...



Les phrases de Raito étaient simples, il se parlait en quelque sorte à lui-même, il se sentait coupable, encore et toujours. Comment avait-il pu enlever la vie d'autrui, pourquoi n'avait-il pas laissé sa famille se racheter auprès de lui ? Pourquoi avoir fait ce choix ? Finalement il attendait sa réponse afin de peut-être trouver une réponse à ses maux, mais l'espoir l'avait depuis bien trop longtemps quitté à ce propos.

Las de souffrir Raito avait à l'époque choisit d'oublier ce qu'il avait fait, d'oublier les meurtris, d'oublier le meurtre, de vivre tel un amnésique sans passé et satisfait de ne plus le posséder. Pourtant, à chaque rencontre où ces ténèbres envahissaient les yeux des protagonistes le jeune meurtrier ne cessait de revenir à l'esprit de la montagne et de le lacérer de souvenirs les plus douloureux.

Finalement Raito n'espérait pas seulement connaître l'Amour grâce à cette rencontre, peut-être trouverait-il le remède, peut-être pourrait-il un jour refermer ses cicatrices......

Raito ne semblait pas vouloir éclaircir la curiosité de Kazami. Il expliqua simplement que ses moeurs étaient terribles. La jeune femme n'osa pas insister.



Ne comprenait-il pas que le sacrifice n'était pas cet homme mort mais bien elle ? Au moins lui reposait en paix ... Alors qu'elle, elle vivait milles tourments. Mais personne ne le voyait comme ça. Tout le monde était aveuglé par les faits au lieu de regarder plus loin. Cela l'exaspéra et elle avait la soudaine envie de s'en aller. De fuir cette discussion qui ne menait à rien.

Sa voix claqua dans l'air :



Elle le toisa du regard puis continua :