[FB An -4 ]Beat them all

Chaud. Gluant. Étrange. Et terriblement douloureux. Que s'était-il passé ? Ce nuage de poussière, encore... Et puis...

Cet homme avait fait exploser son bélier pour s'armer d'une dizaine d'excroissances osseuses, il voulait le transpercer comme une passoire. C'est ce qu'il avait vu. Oui, il lui était rentré dedans sans la moindre hésitation, paré de ces pics lisses qui suintaient désormais de sang. Quelque chose lui brulait au niveau de la gorge, la douleur s'étendait du menton jusqu'au pectoral comme un poison qui se répandait et détruisait cellule après cellule. Il ne réalisa pas tout de suite l'ampleur des dégâts, passant alors nonchalamment la main à l'endroit endolori, sentant un liquide rouge lui recouvrir abondamment les doigts qui s'enfonçaient dans l'ouverture créée par l'une des cornes de ce type. C'était peu profond mais il grimaça. Comme si le fait de connaître l'importance de la blessure venait d'autoriser la dispersion de ce sentiment appeler douleur. Il exerça une pression sur sa plaie, plus forte, plus forte, appréciant cette souffrance tant qu'elle restait supportable. Plus les secondes défileraient et plus ça se ressentirait dans son corps. Son Sensei, qui avait observé la scène de combat au loin, sembla inquiet. Zetsu grimaça, grogna, se tordit légèrement sur lui-même en se rappelant bien qu'il l'avait voulu, qu'il devait l'assumer et que, une fois ce stade de simple douleur dépassée, il atteindrait un sentiment tout contraire, le paroxysme du plaisir. Mais avant, il fallait vaincre cette douleur. Il aurait pu utiliser le Teikou et reprendre le combat. Mais non. Hors de question. Après avoir poussé un grognement bestial, le Grand reprit ses esprits et, la main toujours sur la blessure se recula de quelques pas.

Le combat n'était pas fini et ce sang, le sien, ne faisait que l'exciter davantage. Il tenta de retirer sa main une première fois mais l'air frais semblait mordre sa chair à vif. Poisse. Tant pis, il avait bien assez d'une main pour éclater ce prétentieux. Ou sinon il allait devoir respecter les autres.

Et puis merde !
Dans un effort qui lui parut momentanément surhumain, il décrocha sa main de son corps et la secoua pour la purger grossièrement de ce sang qui s'y agglutinait. Son fouet -ne l'oublions pas- toujours dans sa seconde main, il bondit en avant et s'en servit une nouvelle fois, visant cette fois-ci l'homme dans son ensemble une fois, puis une seconde, pourfendant l'air avec sa colonne aux vertèbres acérées.

        Recouvrant la vue petit à petit, et reprenant ses esprits, mouvementés par la violence de l'action, le Kaguya vit son opposant badigeonné de sang, la chair à nue au niveau de la gorge, légèrement, mais assez pour entrevoir des amas dégoulinants le long du torse.
Alors qu'il allait lui demander si tout allait bien ,il leva une nouvelle fois son fouet pour bondir. Stupéfait, Okami n'esquiva qu'à la dernière seconde ce qui lui valu une entaille sous la cage thoracique. Son chakra commençant à toucher le fond, il ne lui restait qu'une solution, non pas pour gagner ce duel, mais pour éviter à Zetsu d'engager sa vie en se battant pour sa fierté.

« Regarde ta gorge, taré ! T'es en train de claqué ! Mais arrêtes, bon sang ! »

        Son adversaire bien décidé à continuer l'affrontement allait sans doute attaquer à nouveau, il fallait le bloqué.
        Toujours en possession de ses armatures extérieures, le Loup se jeta sur lui en appliquant les signes de ses mains pour le Suiyuuben no Jutsu, en tentant l'attaque frontale, il pensait déstabiliser son adversaire qui ne pourrait pas parer les fils venant derrière lui, de l'eau recouvrant la pièce, dont plusieurs fils se dirigeaient vers son cou quant à d'autres ses bras et jambes. Peut-être la douleur de sa gorge le calmerait.
        Priant pour que Zetsu ne fasse pas la bêtise de l'embrocher, il mit ses bras devant lui, dont les excroissance osseuse pourrait peut-être dévier le fouet tendu vers lui.

        Que faisait les spectateurs, pourquoi n'arrêtait t-il pas le combat ? Certes nous étions des guerriers robustes, mais s'entretuer à l'entraînement était pour le moins... stupide.

Pendant sa course, ses pas firent des "flop flop" et s'arrêtèrent net au bout de 3 petites secondes... le dénouement approchait.

La douleur lui lancinait, chaque mouvement de tête même minime lui faisait payer son inconscience. Il aurait dû stopper le combat, il aurait dû crier à la pause, abandonner ou reporter ce combat avant de partir trop loin mais non. Il ne se plaindrait pas, il ne dévoilerait jamais sa faiblesse ainsi. Ses tripes lui criaient de continuer le duel et d'en sortir vainqueur.
Mais sous ses beaux airs, le grand dadais douillait et ses gestes pourtant habituels devenaient bien plus maladroits, lui donnant un net handicap pour la suite des événements.

Et l'autre qui criait d'arrêter le combat... ! Ça l'arrangerait bien, hein ? Mais qu'il rêve !
Un coup dans chaque camp, un festin pour Kenketsu vu le sang qui ne s'arrêtait pas de s'étaler et d'imprégner leurs vêtements. L'heure du dénouement allait sonner. Okami, tout en exécutant ses mudras, opta finalement pour une méthode digne du clan : foncer dans le tas. Un sourire des plus incompréhensibles aux lèvres, Zetsu fila à sa rencontre sans hésiter tandis que son bras préparait de le balayer d'un nouveau coup de colonne. Finalement, il dut se ralentir son pas pour porter correctement son coup et fut pris en tenaille par des cordes aqueuses. La première vint le saisir au niveau du bras, bloquant son coup de fouet. Les autres saisirent respectivement sa jambe droite, le déséquilibrant, sa main tenant le fouet pour le forcer à le lâcher et finalement sa gorge, pour lui faire bien comprendre son état de faiblesse. Bien que ce ne soit que de l'eau, Zetsu sentit les fils lui lacérer un peu plus la chair et sentit ses muscles se raidir en réponse à cette agression. Pris au piège, les dents serrées et grinçantes, il resta quelques secondes à grogner pour contenir sa douleur -ou sa rage- avant de craquer.



Il sentit la pression sur sa gorge devenir plus forte, à moins que ça ne soit qu'une hallucination de sa part. Il eut même la sensation d'un vertige pendant quelques secondes. Merde. Il était vraiment mal barré.

        La technique avait marché, Zetsu se retrouvait bloqué entre les fils d'eau qui l'étranglait petit à petit, son visage reflétant la douleur qu'il maintenait au possible, il lâcha son envie de se libérer avec violence pendant que l'ossature du Loup se rétractait.

« A moins que tu veuille crever, non comme un lâche mais aussi stupidement, tu devrais admettre ta défaite et aller vite te faire soigner. »

        Il s'alluma une cigarette, ça lui avait manquer, le temps que le combat ne se finisse et il se jeta dessus comme la misère sur le pauvre monde, comme si ce simple tube contenait la jeunesse éternelle.
        Le fait de lui demander au début du combat, au delà de lui faire créer une conscience clanique plus propre, avait aussi été énormément axé sur l'humiliation ; et ce grand malade en avait bien besoin.
        Malgré sa victoire quasi-évidente, Okami reconnaissait qu'entre d'autres circonstances, il aurait été brisé par la puissance du Grand.
        Le Kaguya savait également que les membres ne bougerais pas tant que Zetsu n'aurait pas admit qu'il avait perdu, ce qui ne serait pas chose aisée.

Défaite ? Perdu ? Non, il se le refusait, même dans cette position d'impuissance. Une veine apparente sur le front, les sourcils froncés et le visage exprimant parfaitement son ressenti actuel, Zetsu garda le silence pendant un long moment. Ruminait-il ? Ou peut-être qu'il réfléchissait... Son visage colérique se déforma un peu plus et sa gorge exprima toute la nervosité de l'homme dans un rire dément, tordu, et que beaucoup qualifieraient d'exagéré.



Puis, abandonnant momentanément tout signe d'agressivité qu'il avait lors du combat, il tourna -difficilement et non sans râler- sa tête pour regarder son professeur toujours immobile.



Vu la tête du spectateur, la tache serait trop ardue pour ses compétences primaires de soins. On put d'ailleurs l'entendre soupirer d'agacement. Comprenant là qu'il n'était pas particulièrement motivé à se bouger, Zetsu fusilla son adversaire du regard en essayant de lui faire comprendre par télépathie que s'il voulait apprendre la vie, il fallait qu'il le libère quelques secondes. Même si les soins nécessaires à une pareille blessure seraient bien plus importants que ce que notre grand Kaguya pensait.

        Okami regardait son adversaire répandre son sang sur le terrain d'entraînement et s'approcha à nouveau de son adversaire.

« Peu importe que tu l'avoue ou pas, tu t'es battu honorablement et tu es bien trop bon pour que prenne le risque que tu te vide de ton rouge. Va te faire soigner. »

        Il lui tendit la main, le fixant de ces yeux noisettes, perçants, pendant que les fils, après s'être resserrés à nouveau momentanément, se relâche et tombe en de petites flaques grossières au sol.
        Peut-être que Zetsu lui ferait payer ceci, mais il s'en fichait ; il ne voyait pas un perdant en face de lui mais un guerrier, robuste, avec une volonté inébranlable.
        Un jour, avec de la chance, il se battraient côte à côte comme de véritable frères d'armes et pour cela, le Grand devait vivre et apprendre à vivre avec celui qui l'avait surpasser cette fois ci.

En réponse à son regard -ou tout simplement par fair play-, le loup Kaguya relâcha sa proie en s'avançant vers elle. Ressentant ses muscles se tendre et se détendre à loisir et sa gorge se libérer d'une pression désagréable, Zetsu se la massa grossièrement avant de se préoccuper à nouveau de sa gorge qui délivrait un nectar apprécié par les créatures de la nuit. Une main se tendit alors à lui et il lui fallut quelques secondes pour se détourner de l'importance de sa plaie et comprendre la signification de ce signe. Mais allait-il lui serre la main, à lui, qui l'avait ridiculisé ? Ne devait-il pas plus profiter de cette garde baissée pour frapper ?
Non. Zetsu n'était pas un lâche, il attaquait de front et refusait le moindre coup bas. Rougeoyante, sa main s'empara vivement de celle de cet homme dont il ne connaissait même pas le nom pour la recouvrir de cette substance chaude qui constituait un liquide vital.
Sceller dans le sang, comme on dit. Un sourire aux lèvres, un air toujours si présomptueux dans les yeux, Zetsu relâcha la poignée de son adversaire pour se préparer aux soins qui l'attendaient. Il souffrait mais ne détestait pas ça. Pire encore, il savait que lorsque la douleur sera partie, elle lui manquera.



Il avait crié ça, dos à son adversaire, comme un dernier salut. Ou comme l'aveu de sa défaite, camouflée sous une tonne d'arrogance.