Une lueur dans les yeux.

Allongé au fond de mon lit, la lumière de l'aube me réveille peu à peu. Alors que j'ouvre les yeux, une vive douleur me lascine, j'ai comme l'impression que ceux-ci brûlent. Mon premier réflexe est de les refermer et de presser mes paumes contre mes paupières.
Cela faisait déjà deux jours depuis cette nuit là. J'étais passé proche de la mort, pourtant à mon réveil quelque chose avait changé.
Je tente de garder mes yeux ouvert tant bien que mal. Je me lève de mon lit pour me diriger dans ma salle de bain. Je me rince rapidement le visage avant de placer mes mains sur le contour de l'évier, je m'observe dans le miroir. Mes pupilles, auparavant vertes luaient aujourd'hui d'un violet unique. Je me fixe durant quelques secondes, la douleur semble s'atténuer au fil du temps, mais elle est toujours présente.
Je ne comprenais pas pourquoi ma pupille était devenue différente. En premier lieu, je pensais que j'avais enfin éveillé le pouvoir clanique Kitto. Mais cette théorie me semblait peu probante, est-il possible de passer autant de temps avant de la développer ? Je n'avais pas assez d'informations à ce propos.

Je décida de plancher sur le sujet à l'aide des livres présent chez moi. J'en possédais une bonne centaine, mais j'avais peu étudié le dôjutsu Kitto, si bien qu'aucun de mes ouvrages n'en parlait.
Après deux heures de recherches ma curiosité n'était pas satisfaite. Mais il y avait un lieu dans lequel je pourrais trouver des réponses. La bibliothèque. Si un livre n'était pas présent chez moi il le serait sûrement là-bas. Décidé, je pris une vingtaine de minute pour me préparer. Il était presque dix heures lorsque j'équipais mon écharpe et ouvris finalement la porte de chez moi.

L'ambiance matinale de Konoha était apaisante, l'air frais de l'hiver, les passants et marchands emmitouflés dans des vêtements chauds. Je marchais, passant à travers les étals d'une rue. Tout semblait aller pour le mieux dans notre quartier, je saluais au passage un marchand chez qui je passais souvent. Au départ il me salua comme tout les autres jours, mais je ne puis m'empêcher de remarquer son visage interloqué. Mon regard était-il si différent ? J'avais encore du mal à réaliser, je passa mon chemin continuant vers ma destination.

Une dizaine de minutes plus tard j'arrivais enfin. Je m'empressa d'aller retrouver la chaleur d'un intérieur. Je n'avais pas mis les pieds ici depuis longtemps, je préférais le confort de mon domicile à celui d'une bibliothèque publique.
Je me retrouvais là, devant des milliers d'ouvrages. Je ne savais par où commencer, tellement de références étaient entreposées ici.
Je me décidais à commencer par la catégorie des maladies rare, je n'excluais aucune possibilité, j'en pris quelques-uns. Puis, avec mes livres sous les bras je me dirige vers les livres parlant du dôjutsu des Kitto.
Je cherchais pendant quelques minutes, rien, jusqu'à ce que je trouve un vieux livre poussiéreux. Je tirais celui-ci de son étagère, faisant voler par la même occasion les années de poussières coincés ici.

ATCHOUUUM

Mon éternuement si soudain me surpris moi même, si bien que j'en fis tomber tout les livres que je portais. Je regarde autour de moi et je vois que la plupart des gens présent ici me regardent. C'était quoi le problème ? N'avait-ils jamais vu quelqu'un éternuer ?
Gêné, je passais la main dans mes cheveux.



Dis-je tout bas. Je m'abaissais afin de récupérer les bouquins que j'avais fais tombé. Je me relève après quelques seconde et tombe nez à nez avec un autre homme, je recule d'un pas, légèrement surpris.



Mon regard croisa le sien, je me demandais ce que cet homme me voulait. Il allait me réclamer un peu de silence ?

Le temps file entre mes doigt. Le ruisseau de la vie, tel le sablier du temps qu'il me reste dans ce bas monde. Depuis combien de temps suis-je ici ? Mes yeux défile machinalement sur ces centaines de pages et ces milliers de mots. Suis-je vraiment à ce que je fais à cet instant même, ou ne suis-je plus que l'ombre de moi même, enfermé dans une habitude de lecture qui conforte mon âme face à un quotidien que je n'arrive pas à bien maitriser.

En y repensant, je ne suis pas sur de pouvoir résumer ce que je lis depuis des heures. Je suis dans un état d'hypnose poussant mon corps à lire encore et encore comme por me maintenir en vie, pour me donner une raison d'exister, une certaine contenance vis à vis d'une société qui n'a que faire des inutiles et des solitaires.

Ma main est posée sur l'entre-deux page, pour maintenir l'ouvrage ouvert. Cet ouvrage que je lis depuis maintenant plus d'une heure, et qui viendra s'ajouter à la pile de bouquins terminés qui trône sur le coté de la table en bois.

-" Pfffff "

C'est d'un profond ennuis. Les tactiques militaires sont pourtant des sujets qui d'habitude me passionnent, mais celui-ci n'est pas écrit avec intellect et donc me repousse petit à petit. Les grands héros des temps jadis ont beaucoup à nous apprendre, dans la mesure ou leurs exploits sont retranscrits de manière intelligible et dépeints dans une contexte sociétaire et culturelle propres à leur actions. Ici ce n'est pas le cas. Il est temps pour moi de faire une pause et d'aller retrouver le temps d'un instant la lumière du jour. Chaleur salvatrice qui réchauffera mon âme meurtrie par une quotidien monotone et lugubre. Une cigarette déjà portée à ma bouche, je me lève et me dirige vers la sortie.

ATCHOUUUM

Un perturbant éternuement viens chahuter le silence de plomb qui règne en ces lieux. Un silence que j'apprécie tout particulièrement. C'est dans un vacarme assourdissant que je me retourne dans la direction de l'élément perturbateur pour y voir cette personne faisant tomber l'ensemble de ses livres au sol. Il, ou elle d'ailleurs, j'avoue ne pas réussir à distinguer le sexe de cet être, doté qui plus est de cheveux longs et d'un visage que je peux qualifier d'androgyne.

En ces lieux ou règne le silence, l'entraide n'est pas reine. Les seuls regards qui se posent sur les perturbateurs sont ceux du jugement et du dédains. C'est regards, je les connais et je sais à quel point ils peuvent être source de malaise. Dans un élan de bonté, ou parce qu'elle se trouve entre ma cigarette et moi, je me dirige vers cette personne, pour l'aider à ramasser sa collecte et faire fuir les regards insoutenables qui pèsent sur elle.



J'aime à dire que je peux juger une personne seulement en connaissant les oeuvres culturelles auxquelles elle porte de l'intérêt. Je parcours donc rapidement d'un coup d'oeil habile les livres qu'elle tient dans ses bras. Malheureusement la pénombre des lieux m'empêche de vraiment distinguer à quoi et à qui j'ai à faire.



Par convention sociale mon ton est amicale et mon visage souriant. Toute personne qui prend du temps pour se plonger dans une lecture quelconque mérite mon respect. Si tant est que mon respect vaille quelque chose, à mes yeux et surtout aux leurs. Habilement, je passe à côté de lui ou de elle, et me dirige vers la porte d'entrée de la bibliothèque pour obtenir cinq minutes de répit sur le perron. Pourtant une question me taraude, et je ne peux me l'enlever de la tête. Je me retourne, et me gratte la tête pour appuyer le côté gênant de ma question.

Cet homme, qui faisait une taille équivalente à la mienne, s'adressa à moi après m'avoir aidé à ramasser mes livres. Sur le moment je ne su que répondre à l'homme souriant, alors regardant la table qu'il m'avait indiqué je me contentais de simple.



Il repartit alors, je resta quelques seconde à l'observer. Je n'avais pas réellement compris de le but, était-ce là de la politesse ? Ou simplement car je me trouvais sur son chemin ? Dans les deux cas c'était aimable de sa part, mais j'étais trop concentré dans mon objectif pour prendre le temps discuter. J'espérais qu'il n'y voyait pas là une quelconque impolitesse de ma part.
"Hmpf, tant pis" me disait-je en haussant les épaules. Je me retourna moi aussi, en direction d'une table libre. Mais à peine ai-je eu le temps de faire deux pas que l'homme s'adressa à nouveau à moi. Je me retourne vers lui qui n'était finalement pas sortis, et sa question fût étonnante...
Elle ne manqua d'ailleurs pas de me faire rire, alors esquissant un sourire, je répondis à l'homme qui semblait gêné de sa question.



Je mis ma main devant ma bouche pour masquer mon rire, puis toujours souriant, je fis quelques pas vers lui, puis tenant mes livres contre ma poitrine je poursuivis :



Je plaisantais sur cette situation qui était pour le moins originale, qui venait demander à un inconnu s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme ? Et si j'avais été une femme ? Il m'aurait proposé un verre ? Ou peut-être que ce sont les hommes qui l'intéressent...
Je me faisais rire tout seul, si bien que je décida d'amorcer la conversation avec l'homme à la barbiche.

La situation est quelque peu cocasse. Je viens de remettre en doute la féminité d'une femme ou pire encore la masculinité d'un homme. Je sais pertinemment qu'il y a certains codes sociaux avec lesquels il ne faut pas jouer. Mais je ne considère pas ma question comme déplacée, il s'agit juste là d'éclaircir un point de détail qui aurait pu embrumer mes pensées durant un certains temps, en plus d'installer un sentiment de malaise dans une relation amicale qui n'était pas encore fondée. Quelles piètres interactions nous pourrions avoir lui-elle et moi en basant nos échanges sur des fondements douteux et fallacieux.



Cette réponse me fait sourire, et un semblant de réaction peu se voir sur la commissure de mes lèvres. J'ai à faire ici à une personne vive d'esprit, habile et réactive, capable de prendre en main une situation qui pourrait paraître invraisemblable pour la retourner contre son interlocuteur. Une seule réponse me vient en tête à cet instant. Je préfère la vérité sans nul doute.



J'ai enfin ma réponse, j'ai donc à faire à un homme. L'un ou l'autre ne change d'ailleurs absolument rien à la situation. Mais au moins je suis fixé, et vais pouvoir m'éviter de rentrer dans ce cercle vicieux et tumultueux de malaises et de questionnements.



A l'écouter parler, j'essaye et j'arrive à sentir les indices de masculinité dissimulés dans le fond de sa voix. Elle est douce, et pourrait très bien appartenir à une femme en faisant la gymnastique inverse. Les autres deviennent toujours ce dont on s'imagine qu'ils sont. Je peux le faire devenir homme ou femme, cela n'est qu'une projection mentale que je m'autorise et me force à élaborer.



J'ai vraiment besoin d'avoir une pause, un répis. Les mots, les lettres, les pages défilent encore sous mes yeux à l'instant même. J'ai besoin d'aérer mon esprit pour pouvoir, de plus belle me replonger dans ce monde onirique et fantasque qu'est celui de la lecture. Je sors le paquet de cigarette de ma poche, et d'un geste quelque peu incertains, lui démontre habilement que si il le souhaite, il peut prendre une des mes cigarettes.



Je tourne les talons, agitant dans mon dos le paquet pour l'inciter à me suivre et me rejoindre sur le perron de la bibliothèque. Sans me retourner je lui lance ceci :



Je continu d'avancer vers la sortie. Je ferme les yeux un instant. A ce même moment on peut lire une sourire béant sur mon visage. J'aime bien cet homme, il semble faire partie de ceux assez intelligent pour être dotés d'un sens de l'humour à toute épreuve. Une rencontre qui je l'espère tiendra les promesses qu'elle semble annoncer.



Je pousse la porte de la bibliothèque déjà entre-ouverte et pénètre à l'extérieur, sur le perron. Le froid glacial de l'hivers vient enlacer mon corps qui se raidit. C'est exactement de ça que j'ai besoin. Une coupure dans ma journée d'ermite, qui me rappelle d'une bien agréable façon qu'est celle du froid, à quel monde j'appartiens. Ma cigarette est allumée, j'inhale ma première bouffée. Un moment magique, divin.

Tiens donc, j'avais fais la rencontre d'un fin lecteur apparemment. Du moins je le comprenais ainsi, quel autre genre de personne passerait ses journées dans une bibliothèque ? Ainsi cela explique sa curiosité, les rats de bibliothèque ont fortement tendance à avoir un naturel curieux, cela va dans l'ordre des choses. Mais je me demandais quel plaisir pouvait-on ressentir à passer ses journées à lire ? Moi même, je ne me considérais pas comme un fervent lecteur, je ne lisais que ce qui pouvait m'apporter quelque chose. Pourtant, la plupart de ces gens ici, y compris cet homme sont capable d'avaler plusieurs ouvrages en une journée.
Cela faisait-il d'eux des personnes plus intelligente ? Oui, si vous associez la culture à l'intelligence c'est tout à fait acceptable.

Pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui sont dérangées par le moindre bruit. Bruit qui les sort de leur monde onirique, un monde où peut-être se sentent-ils plus à leur place ? Mais qu'en est-il de leur existence une fois de retour dans notre monde ? Le peu de tact que possédait cet homme reflétait son inexpérience d'un point de vue social. Car oui, on n'aborde pas quelqu'un en lui demandant son sexe.

Mais bon, je m'égarais dans mes pensées, si bien que je n'avais même pas écouté ce qu'il venait de me dire. Je repris mes esprits lorsqu'il m'incita à remettre en question autre chose que ma coupe de cheveux. Je baissa la tête rapidement pour regarder mes vêtements, qu'est-ce qui clochait chez moi ? Je ne comprenais pas ce qu'il entendait par là, puis qui était-il pour me juger sans me connaître ?

Je n'eus le temps de lui répondre que celui-ci m'empressa de le rejoindre dehors. Bien, je n'étais pas venu pour taper la causette avec un inconnu sentant le tabac, mais allons bon... J'aurais tout le temps de mettre mes recherches à plus tard...
Je le rejoignis dans le froid glacial, je regretta instantanément de ne pas être resté à l'intérieur. Remettant mon écharpe, je m'adosse contre le mur, observant l'homme inhaler sa première bouffée. Je ne puis m'empêcher de lui faire une remarque.



Je faisais référence à sa cigarette, j'avais horreur des fumeurs, enfin plus de l'odeur que cela infligeait aux autres que les fumeurs eux même.
Je me tenais donc à quelques mètres de lui, l'observant apprécier sa cigarette.



J'allais droit au but, je n'avais pas besoin de perdre plus de temps, ça aurait été pour moi une aubaine que cet homme s'y connaisse, mais ces sujets ne sont pas forcément grand public. On ne s'était toujours pas présenté l'un à l'autre, puisqu'il semblait être hors des codes sociaux, je ne voyais pas pourquoi je devrais l'être moi aussi. Puis, une discussion concise est tout aussi appréciable.

Nous sommes là sur la terrasse en bois de la bibliothèque. Presque sur ma terrasse finalement. Un endroit ou je me sens à l'aise, ou j'ai l'impression d'être à ma place. Parfois je me demande si cette place je l'ai choisi, ou si c'est la société qui m'a insidieusement invité à la prendre. Je comprend rapidement que je n'ai pas à faire à un fumeur. La distance physique qu'il place entre nous me le prouve. Je peux presque sentir le dégout sur son visage à me voir inhaler la fumée du tabac qui remplie mes poumons. A vouloir libérer mon âme, je tue mon corps à petit feu mais qu'importe, elle me maintient éveillé et vif. Enfin je crois. Je range rapidement le paquet de cigarette dans ma poche ne voulant pas importuné ma nouvelle amie. Enfin mon nouvelle amie. Ma gymnastique cérébrale n'est pas encore au point et je peine à imposer à mon esprit que cette personne est un homme, ne pouvant me défaire de cette première impression que j'ai eu plus tôt. Je souris, peu importe qui il est.



Des menaces ? J'avais cru comprendre qu'il était doté d'un sens de l'humour et de la répartie développé et voilà qu'a présent il me menace. A joué sur la féminité d'un homme, le retour du bâton peut être inattendu. C'est avec un peu de déception que j'inhale une fois de plus une énième bouffée de tabac en plongeant mon regard sur le mégot. Ou alors fait-il référence à la cigarette ? Ce qui expliquerai son dégout omniprésent pour la chose depuis que nous sommes dehors.



Voilà donc l'objet de sa visite, sa motivation. Effectivement ce n'est pas un habitué des lieux. D'une part je ne l'ai jamais vu ici, et de l'autre il pourrait facilement localiser les livres qu'il cherche. Nous, rats de bibliothèque sommes souvent relégués au rang de gratte-papier par la société. Notre solitude bien qu'elle puisse être volontaire nous incite à nous écarter des hommes et à créer des relations inexpliquées avec le monde des lettres. Ces relations bien que différentes sont toutes aussi importantes pour notre survie et notre santé mentale. Elles nous permettent de maintenir à raison notre esprit, conserver un semblant de lien social bien qu'inerte. J'ai, avec chaque couloir de cet endroit un lien particulier qui me lie à lui, chaque étagère agit sur moi comme une fenêtre agit sur le monde. Je peux entrevoir et comprendre.



Je plonge ma main dans l'autre poche de ma grande cape. Avec tout la dextérité qui me caractérise, je dévisse le bouchon de cette fiole en verre que je porte toujours avec moi. Ma meilleure amie, mon âme soeur. Celle sur qui je pourrai toujours compter dans les moments difficiles. Elle est là, disposée habilement sur mon index, que je ressors rapidement de ma poche. Je l'apporte d'un geste précis proche de ma narine et inspire.

Plus rien.

Le néant.

Je porte mes yeux au ciel, et laisse cette sensation si agréable m'envahir. Quelle douce agonie que de sentir mon corps m'échapper. Le froid n'est plus là, le vent n'existe plus, le bruit, les gens, tout disparait le temps d'un instant. Parenthèse divine dans le tumulte d'un quotidien brumeux. Beaucoup d'homme sont tombés au pieds des femmes, j'ai trouvé la mienne. Celle qui a pris mon coeur et qui un jour, inéluctablement le réduira en miette. Doucement je reviens à moi, mes sens me regagnent. Les fourmis dans le fond de mes yeux s'apaisent et ma vue se précise.



Je m'adosse à la rambarde de la terrasse. Portant une nouvelle fois la cigarette à ma bouche.

Plus les minutes s'écoulaient en compagnie de cet homme, plus je me disais que j'avais affaire à un curieux personnage. Alors celui-ci souhaitait mourir ? Je m'abstenais de lui demander ce qui l'empêchait de sauter d'un pont. En fait, ses mots ne manquèrent pas de me faire soupirer, tarder à lui rendre visite, sérieusement ?



Alors que je lui parlais, l'homme sortit une fiole. J'observais, curieux à propos de ce que pouvait être ce contenant. Je n'eu pas besoin de demander, que son geste suivant répondit tout de suite à ma question. Sa réaction après avoir inhaler je ne sais quel connerie me donna des frissons. Voir un homme perdre conscience de lui même pendant quelques secondes et ce par sa propre volonté. J'avais de la peine pour lui, cet homme n'était au final qu'un vulgaire camé.
Je soupirais, je m'apprêtais à partir et ignorer cet énergumène mais c'est alors qu'il revint finalement à lui, il me proposait son aide ? J'avais un doute, devais-je partir ou rester et écouter ce que cet homme savait ? Il semblait être une perte de temps, une autre âme perdue, la joie de vivre retirée. J'avais pitié, cette même pitié me poussa à lui en dire plus.

Je m'approcha lentement de lui, un geste était bien plus rapide que des mots. Une fois proche, je le regarda dans les yeux, il pouvait clairement voir les miens. Ils n'étaient plus comme les autres, leur teinte était différente, et cette lueur violette je n'en avais jamais vu de tel. C'était arrivé ce soir là, je me suis réveillé comme ça. Je n'ai aucune connaissance à ce sujet, peut-être suis-je malade après être resté si longtemps dans la glace ? Je me questionne toujours, et c'est pour ça que je suis ici.
Pointant du doigt mes yeux, je m'adresse à cet homme d'une voix sérieuse



J'avais laissé mes bouquins à l'intérieur, je n'avais pas beaucoup de pistes. Je lui fis un signe de la tête pour lui dire de rentrer.
Je repris mes bouquins, puis nous allions nous installer à la table qu'il possédait déjà. J'étalais les quelques ouvrages que j'avais récupéré.



Je regarda à nouveau l'homme, je soupira, ne pas connaître son nom m'agaçait. Je le regarda et me présenta :



Sa chevelure ne mentait pas, ils étaient facilement reconnaissable. Il me tardait de savoir si cet homme allait pouvoir être utile, où s'il n'était qu'un simple gars paumé dans une bibliothèque...

D'un coup d'un seul, elle s'approche de moi sur la terrasse puis projette son visage contre le mien. Que me veut-elle ? espère-t-elle une embrassade ? Moi qui ne suis que le fantôme de moi même j'ai réussi à attirer une femme auprès de moi ? Je me mord discrètement la langue. C'est un homme... J'ai déjà oublié, ou peut être que je ne veux pas l'admettre. Je dois me forcer à l'avenir à ne jamais faire l'erreur et confondre. Le fourmillement dans ma tête s'apaise et petit à petit je retrouve la sensation des extrémités de mon corps. D'abord mes oreilles, puis mes doigts et enfin mon nez, qui m'irrite.



Je plonge mon regard dans le sien et comprendre sans difficulté de quoi il veut parler. Ses yeux luisent d'un rose nacré. Leur profondeur infinie est catalysée par cette couleur qui emplie ses pupilles. J'observe encore et encore et m'imprègne de son regard, que je ne pourrai surement jamais oublier.

Je n'ai pas réellement le temps de finir ma cigarette qu'il me fait signe de rentrer. Ma pause aura donc était de courte durée. J'écrase mon mégot encore fumant contre le poteau en bois, a l'endroit exacte ou j'écrase l'ensemble de mes mégots depuis plus de 10 ans déjà. Un jour ce pilier de bois prendra feu à cause de moi. Il emboite le pas et je le suis, déambulant discrètement dans les couloirs de la bibliothèque jusqu'à ma table, qui visiblement est devenue la notre sans que je m'en rende compte.



Me lance-il en disposant l'ensemble de sa collecte sur mon bureau. Quelques ouvrages de médecine et d'autres d'histoires des lignées de la ville. Rien de bien transcendant mais nous avons là les basiques. Ils seront les fondement de notre recherche. En deux temps trois mouvements sans avoir mon mot à dire je me retrouve à être son allié dans ses recherche. Ai-je réellement mieux à faire de ma journée de toutes façons ? Je connais ces lieux par coeur et pourrais surement lui faire gagner un temps précieux.



Je parcours la bibliothèque de regard, réfléchissant déjà à l'ensemble des oeuvres auxquelles nous aurons besoin. Je parcours mentalement les allées, visualisant les étagères, sélectionnant livre par livre, tranche par tranche. Bien que je n'ai pas tout lu ici, pas encore du moins, j'ai quand même mes repères.



J'attrape sur mon bureau un bout de papier et un stylo. Puis griffonne quelques lignes à peine lisibles. Je me redresse et lui tend.



Puis je m'installe sur la chaise en face de ma table. J'attrape et attire à côté de moi une autre vide qui lui sera attribuée à son retour. Puis je me plonge dans les oeuvre qu'il a déposer au préalable sur mon bureau et commence ma recherche en quête d'indices. Je me retourne une dernière fois vers lui avant qu'il parte à la recherche des oeuvres demandées.



Je me mords les lèvres, afin de retenir mon rire. Mais c'est trop tard, mon visage se tord et se déforme.



Puis l'air encore enjoué, c'est avec un sourire affiché que je me retourne en face de mon bureau pour me plonger cette fois véritablement à la recherche d'indice. J'attendrai quelques seconde qu'il soit parti pour demander de l'aide à mon amie.

Hoshi... Hoshi. J'étais sûr d'avoir déjà vu ce nom quelque part, je ne parvenais cependant pas à me souvenir précisément dans quelles circonstances. Bref, ça importait peu. L'Uzumaki brode quelques mots sur un papier qu'il me tend. Ses références à peine lisible ne manque pas de feindre un sourire.



Il s'installa, bouquinant les livres que j'avais déjà sélectionné pendant qu'il m'attendrait bien sagement. Non mais attends une seconde, il ne serait pas plus rapide que LUI aille les chercher et moi rester ici ? " Orh peu importe " me dis-je en haussant les épaules, vu l'état du drogué il se serait sûrement perdu au milieu des allées et ça nous aurait pris la journée. Alors que je partais, il ne manqua pas de me notifier mon apparence féminine, cette fois-ci à cause des mes yeux. Je m'arrêta net, j'hésita à lui balancer un livre à travers la figure, mais je me ravisa, leva ma main droite puis je lui fis mon plus joli doigt avant de reprendre mes pas.

Je défilais alors à nouveau travers les allées à la recherche des différents ouvrages qu'il m'avait écrit sur ce bout de papier. Un peu moins d'une dizaine de minutes plus tard, j'avais trouvé tant bien que mal presque tout les livres, certains étaient manquant, probablement empruntés.
J'arrivais doucement derrière Hoshi, à le voir de dos comme ça il semblait presque endormi, je déposa alors violemment les six ou septs ouvrages juste à côté de sa main dont il se servait pour soutenir sa tête.



Lui dis-je avant de prendre place à côté de lui, je ne pu m'empêcher de remarquer ses pupilles dilattées, il avait encore consommé entre temps ?



Lui assénais-je d'un regard désaprobateur. Le soucis avec les drogués reste leur imprévisibilité, pouvais-je faire confiance à cet homme ? De la confiance pour quoi me demanderez-vous ? Tout simplement, j'avais la sensation que ces livres ne nous seraient d'aucune utilité.
Alors que je m'apprêtais à continuer, une douleur lascinante me pris au crane.
Je mis alors mes deux mains sur ma tête comme pour contenir cette douleur si soudaine. Tout à coup j'entends une voix. Cette voix je la connais, je l'ai entendu l'autre nuit déjà. C'est elle ? Encore ? Ses mots semble résonner à nouveau dans ma tête, mais ils sont flous. Je crois en discerner quelques uns : impossible, sacrifice, arme
Cela n'a aucun sens, pourtant je suis certain d'avoir déjà entendu ces mots, cette intonation.
Je reviens à moi, la tête baissée, le regard vide, la douleur à disparu. Du sang s'échappe de l'une de mes narines, je passe ma main pour essuyer et m'en rendre compte. Je fixe ma main quelques secondes avant de relever la tête vers Hoshi, il venait d'assister à cela sans comprendre.

Ma remarque a fait mouche. J'affiche encore ce sourire de fierté sur mon visage et ne parvient pas à le dissimuler. Enivrer par mon amie, je n'ai qu'un faible contrôle sur mes muscles, mon corps et donc par extension sur mes expressions. Le dos tourné, penché dans mes livres je distingue vaguement dans le flou de mon champ de vision son geste. Par déduction je suppose qu'il s'agit d'un joli doigt, bien tendu, dressé vers le ciel. Je murmure à cet instant ceci : " Voyons ce n'est pas digne d'une femme ça mon cher Uzume ". Devant l'immensité de mon humour ravageur, mon nez me pique de rire. Je le pince légèrement et laisse expirer discrètement mon rire par la bouche, dans un petit souffle léger.

Je reprend rapidement mon sérieux. Mon nouvel ami a enfin disparu dans le dédale de la bibliothèque à la recherche des oeuvres demandées. Le geste est rapide et vif. Main, Poche, Amie, Narine.

Ici tout est blanc, au milieu du rien je ne suis personne.

Mon champ de vision s'éclaire une seconde plus tard. Mes poumons se libèrent, mon corps s'alourdit et se détend. Péniblement je pose mes bras sur la table, d'un geste lourd et mal assuré. Je sens ce picotement habituel dans le fond de mes yeux, ma bouche s'assèche. J'ai faim. Telle une posture d'écolier ou de gratte-papier je me penche en avant, sur les livres. Vais-je réussir à trouver une piste à l'intérieur de ces derniers ?
Avec mon doigts, je parcours les différents sommaires des oeuvres à la recherche du titre qui me fera tiquer. Mais rien ne vient.

Quelques minutes passent, et je reste bredouille, sans une once d'indice qui pourrait nous aider. J'ai bien ce livre, marqué en page, que j'ai mis de côté qui nous raconte l'histoire et l'évolution des traitements liés aux infections oculaires. Ma plénitude est troublée l'instant d'après pas un vacarme assourdissant. Mon nouvel ami aux yeux de biche jette les ouvrages qu'il à pu trouver dans la bibliothèque sur la table de bois. D'un ton accusateur il insinue lourdement que je ne suis qu'un drogué, esclave d'un mélange qui amorphe mon corps et paralyse mon âme.



Logiquement mes yeux se posent discrètement sur la poche de ma cape, ou je peux apercevoir à travers le tissu la forme de la fiole de verre qui contient mon amie. Elle me rassure et m'apaise. Un long soupire et j'enchaine.



En l'appelant ainsi j'espère une fois de plus toucher la corde sensible de sa fragile féminité afin de détourner la conversation au maximum. L'idée pour moi d'étaler ma vie à un ou une inconnue à propos de mes tourments, mes doutes et mes faiblesses ne me sied guerre. En attrapant le bouquin que j'avais marqué à la page sur le côté je répond à sa question initiale et lui lance.



Il faudrait que nous en sachions plus sur ces yeux. Sur les ressentit que cela lui procure. Depuis l'apparition de cette couleur a-t-il ressentit des douleurs ou toutes autres formes de gène physique. Il faudrait peut être que nous creusions de ce côté là.



A bien en juger par son état physique, il semble très peu probable qu'il s'agisse d'une maladie ou d'une infection. La couleur des yeux qu'il me présente est belle, fluide et délicate. Rien à voir avec les amoncellements de pus ou de croutes que j'ai pu voir sous forme de croquis peu assurés dans les bouquins que j'ai parcouru précédemment. Si il était victime de quelconque démangeaisons, il m'en aurait surement fait part. Ou j'aurai du moins pu distinguer qu'il se grattait de manière récurrente.

Je commence délicatement à trier les ouvrages qu'il a déposé par catégorie. L'organisation est primordiale durant une recherche d'indice, d'autant plus dans quand ces derniers se trouvent dans des oeuvres pouvant contenir jusqu'à mille pages. Un des livres orientant son propos sur l'élévation et l'évolution des Dojutsu à Konoha interpelle mon oeil à la lecture du sommaire. Il y demeure en effet un chapitre qui traitre de des yeux Kitto. Comme si ce livre m'appartenait, je plis le bord de page pour marquer une cassure et pouvoir y revenir plus tard. Dans mon champ de vision extérieur je sens qui mon acolyte se trémousse de façon étrange. Je tourne la tête lentement, pour ne pas offusquer mon cerveau fragile toujours éprit d'amour pour mon amie. Je fixe mon interlocuteur quelques secondes, un peu abasourdie par la vision qu'il m'offre. Sa main ensanglanté camoufle sa narine d'ou ruisselle un léger torrent rouge d'hémoglobine. J'ai de nombreuses fois assister à ce genre de situations. Je comprend parfaitement de quoi il en retourne et comprend très vite que je ne suis pas le seul à m'aider d'une amie pour affronter un quotidien parfois trop brusque. J'ai par le passé moi même était victime de ce genre de saignement après une prise un peu trop violente. Je sors un mouchoir immaculé de mon autre poche et lui tend, afin qu'il se nettoie et dans le but de ne pas tâcher les livres disposés devant nous. Un instant plus tard, je sors ma fiole. Visiblement je suis avec quelqu'un qui me comprend et je n'ai donc pas besoin de dissimuler le petit bocal de poudre qui m'accompagne partout. Amicalement je lui tend pour qu'il se serve. On à tous besoin d'une bonne amie.

Tout pendant que je m'essuyais avec son mouchoir gentiment proposé, je regardais du coin de l'œil les différentes pages qu'il avait laissé ouverte. Regardant rapidement les croquis je voyais que rien n'était semblable à ma propre pupille. Je rapprochais le livre traitant des Dôjutsu Kitto tout en écoutant Hoshi se demander pourquoi les probabilités me semblaient faibles quant à celui-ci. Tout en feuilletant l'ouvrage je lui réponds calmement.



Je sortis mon nez du bouquin, redressant la tête et regardant l'Uzumaki dans les yeux.



J'étais formel, ces deux pupilles n'avaient rien à voir. Une maladie semblait aussi peu probable. Je restais sur la théorie du Dôjutsu, mais pourquoi et comment ? Je me suis réveillé comme ça après avoir perdu connaissance il y a quelques nuits, cette même nuit où je suis certain qu'Elle m'a parlé. Je peine à me souvenir correctement de ses mots, ils sont pourtant toujours dans mon esprit, comme si les lettres de ses mots se baladaient devant mes yeux sans pour autant pouvoir en former un complet... Une sensation étrange, je croyais devenir fou.
Mais si je voyais juste, tout cela était arrivé pour une bonne raison. Elle est toujours avec moi, je l'ai abandonné mais Elle ne l'a pas fait, au contraire Elle m'a fait don de ceci.
Ces pupilles avaient forcément une utilité, mais du fait de leur rareté, impossible d'en trouver une mention dans ces livres.
Il me restait une dernière idée. J'hésitais à en parler à cet Uzumaki, je n'avais aucune confiance en ce dernier. Pourtant, avoir quelqu'un pour surveiller mes arrières ne serait pas de trop...
Je fixa à nouveau Hoshi dans les yeux, d'un regard assuré et d'une voix sérieuse je lui adresse quelques mots :



Je regardais autour de moi afin de m'assurer que personne n'était trop proche pour entendre mes prochains mots :



Lui qui passait le plus clair de son temps ici, il avait déjà du le remarquer. Cette pièce à l'étage devant laquelle se trouvait constamment deux gardes. Aucun accès par l'extérieur, aucune fenêtre, juste une porte d'entrée et de sortie. Il était impossible pour des shinobis lambda d'y pénétrer, mais là-bas je pourrais y trouver mes réponses.
L'affront des règles ne me faisait pas peur, je souhaitais juste savoir s'il en était de même pour l'Uzumaki.

Uzume semble ne pas être réceptif à mon invitation le concernant. Moi qui pensais avoir trouver une personne qui subissait la même addiction que moi, une personne qui pouvait me comprendre, moi et mon monde. Pourtant ce dernier ne semble pas prêter attention à ma petite fiole de verre que je lui tend pourtant amicalement. Il feuillette minutieusement le livre que je lui ai indiqué un peu plus tôt.

D'un sentiment apaisé je l'écoute me raconter les origines de son lignage. Il m'explique alors qu'il n'est pas un Kitto pure race et que par conséquent il soit peu probable qu'il ait développé le Dôjutsu endémique au clan Kitto. J'en viens alors à me poser de nombreuses questions. Est-il possible que la pupille clanique se transmette sans que les deux parents ne soient de sang pur ? Peut-être que cette pupille est une caractéristique héréditaire pouvant être transmise soit par le père soit pas la mère. Ou bien il se pourrait-il que le mode de transmission ne soit pas du tout ce que l'on pense ou ce que l'on sait sur le sujet à l'heure actuelle. Une chose est sûre, nous pouvions rayer l'hypothèse qu'il s'agisse d'une maladie. Je décide d'écarter totalement cette théorie car comme je le pensais déjà, sa pupille est bien trop pure pour n'être que le résultat d'une vilaine infection.

Je plonge mon regard dans celui de mon acolyte, de manière à pouvoir observer en profondeur et en détail ses yeux. Le voile nacrée rosé qui s'offre à ma vue, m'enivre et me transporte dans un torrent limpide d'émotion et de ressentiments. Je vis dans sa pupille comme un voyage initiatique au plus profond de mon être. Comme figé sur ma chaise, je ne peux détacher mon regard du sien, me laissant transporter dans un vide sans fin.

Mon esprit, tourmenté dans une lancinante agonie, revient soudain à la raison. Le rationnelle reprend le pas sur le voyage statique et onirique dont je viens d'être le héros tourmenté. D'un geste discret je lui indique, en mimant le geste sur mon propre visage, qu'il lui reste un peu de sang séché sur le bord de sa narine droite. En me replongeant cérébralement dans mes recherches, j'affirme intérieurement qu'il à écarté bien trop vite l'hypothèse du Dôjutsu Kitto ou toute forme d'évolution parallèle de ce dernier. C'est une piste que je mets de côté pour le moment et peut être aurai-je plus tard l'occasion de revenir dessus.

Une question étrange de la part du Kitto vient corrompre mes pensées. Ce dernier me demande si je suis un être de confiance. Mon esprit se fige. Voilà un bonne question à laquelle je ne trouve pas forcément de réponse qui soit simple. Cela fait plus de quinze années que je vis comme un ermite, naviguant entre mon lieu de résidence et cette bibliothèque. Il y a maintenant bien longtemps que personne n'a eu recours à ma confiance. Je crois qu'à l'époque je l'étais. Oui, étant enfant l'on disait de moi qui j'étais fidèle et loyale. Mais cette époque est bien loin derrière moi, révolue. Suis-je toujours ce gamin joyeux et solidaire ? Toutes ces questions ravivent en moi des sentiments et souvenirs que j'ai pourtant décidé d'oublier il y a bien longtemps maintenant.



A l'écouter l'homme voulait se rendre dans une pièce à l'étage. Une pièce que les gens d'ici appellent la pièce des écrits interdits. C'était une petit salle au bout du couloir en haut des escaliers, gardée et surveillée en permanence par deux gardes. Une pièce sans fenêtre, sans issue de secours. Un vrai coupe gorge pour quiconque s'y rendait de manière malintentionnée. Ici dans les couloirs de la bibliothèque, le bruit court qu'on y trouverait l'ensemble des secrets de Konoha et du monde. Des secrets si lourds et sombres qu'ils pourraient faire tomber des têtes, trembler des villes et même dissoudre des nations. Je n'avais jamais eu la chance de pénétrer cette pièce pour me plonger dans les récits palpitants qu'elle y contenait. Cette idée ne m'avait d'ailleurs même jamais traversé l'esprit. J'avais déjà tant à faire ici bas, trop de livres s'offraient encore à moi pour que j'éprouve le désir du risque.



En disant cela, ma voix s'aggrave et s'endurcit. Mon visage se pare d'une expression sévère et sérieuse. Bien que mes yeux soient noyés dans le rouge du sang de l'addiction. J'ai appris avec l'expérience à saisir et maintenir mon esprit dans un état d'alerte et à contrecarrer temporairement les effets de celle qui m'accompagne et embellit chaque jour de mon existence. Je sens que le Kitto avait une idée derrière la tête, une idée qui ne me plait guerre. Doté d'un esprit plutôt pragmatique j'avoue ne pas aimer la prise de risques inutiles. Je dois avant toute chose déterminer et comprendre ce qui se cache derrière cette question insolite.