Voilà quelques instants que je suis cette femme au travers des couloirs de la demeure de Kittodono. Rien ici ne transpire l'orgueil et l'opulence, comme si cet endroit avait été aménagé de la sorte à ne rien laisser transparaitre. Les décorations étaient sobres, les bibelots et autres petites statuettes si peu nombreuses semblaient avoir été placées là plus par convention et nécessité que par réel intérêt et gout. Rien d'extravagant en somme.
Provenant du fond de la cour je distingue des bruits et sons qui s'amplifient au fur et à mesure de ma marche. Toujours guidé par la femme, je perçois des bruits de coups, de bois martelé, de sac de sable embroché tel un tanneur qui prépare la peau de sa chasse. Je peux également entendre les gémissements d'un homme qui, surement s'entraine.
Ma réflexion est correcte. Une seconde plus tard, derrière une porte coulissante je débarque sur la cour intérieure. Le même soleil de plomb qu'auparavant règne en ces lieux. Pourtant le froid de l'hivers agresse encore nos corps peu vêtus. Lui encore moins que moi. Torse nu au milieu de son jardin d'entrainement de fortune, je peux voir la chaleur de son corps s'embué dans le froid de l'hivers. La condensation de sa sueur créer une sorte d'aura autour de sa peau fumante. Chacune de ses respirations déploie et laisse une trainée de fumée émanant de sa bouche.
« Désole de vous dérangé durant votre entrainement, Kazumori-dono, mais cet homme souhaite s’entretenir avec vous d’un sujet qu’il dit urgent et privé. Je sais que c’est votre journée de repos, mais cela me semblait important. »
L'homme s'arrête, et lui répond. En un tour de main il a fait déguerpir l'ensemble des protagonistes qui se trouvaient autour de nous une seconde plus tôt. Ce qui en dit long sur l'autorité qu'il exerce en ces lieux. Nous sommes seuls. Lui et moi, mais ce dernier ne daigne pas arrêter son entrainement pour autant et me fait signe de parler pendant qu'il continue de maltraiter ses pauvres comparses d'entraînement faits de bois et de sable. Je m'avance, et m'incline rapidement. Je n'ai pas le sens et la connaissance des normes sociales et je le sais. Je préfère donc expédier rapidement cette partie et enchainer.
« Bonjour Kazumori-sama, je me prénomme Uzumaki Hoshi. »
Je m'adosse au pilier de bois du petit péristyle à coté de moi. Pliant ma jambe, je l'observe poursuivre son entrainement. Je constate rapidement que l'homme n'est pas un débutant en matière de Taijutsu. Chaque coup est précis, mesuré et serait létale contre un corps fait de chaire et de sang. Son corps laisse à penser qu'il est un peu plus âgé que moi mais bien meilleur dans cet art Ninja que j'ai depuis bien trop longtemps laissé de côté. Entre deux coups percutants sur un mannequin, je trouve un ouverture pour entamer notre conversation. Je dois être convaincant et saisir son intérêt rapidement.
« Si je me permets de vous déranger aujourd'hui c'est pour vous rapporter une affaire inquiétante. »
Je glisse la main dans ma poche, attrape une des cigarettes se trouvant dans mon paquet. Par politesse, je lui demande son approbation pour l'allumer. Faire bonne impression ne pourra que renforcer le message que je m'apprête à lui faire passer.
Redressant mon menton, je lève les yeux au ciel, m'apprêtant à commencer ma tirade. Ce soleil de plomb qui s'abat sur Konoha aujourd'hui m'oblige à plisser les yeux légèrement, puis détourner le regard de celui ci.
« Il se trouve qu'au gré de mes rencontres, *je marque une pause* j'ai découvert qu'un certain du clan Kitto, s'apprête à défier l'autorité du village et commettre un acte possiblement néfaste pour ce dernier. »
Je me tourne vers lui, en employant une voix calme presque dramatique. Ai-je piqué sa curiosité ? nous allons vite le savoir. J'enchaine.
« Je suis conscient des efforts que vous faites pour replacer le clan Kitto au centre des affaires du village. Le travail que vous mettez en oeuvre pour redorer l'image de votre clan et lui rendre son rayonnement d'antan est un exemple pour nous tous. »
Un léger sourire à peine perceptible se dessine sur mon visage. Et d'un ton faussement triste, presque ironique j'ajoute :
« Je suis sûr qu'un homme de votre renommée serait désappointé d'apprendre qu'un de se subornés pourrait nuire à cette entreprise, à l'image de votre clan et mettrait tout en oeuvre pour éviter une telle déconvenue au clan Kitto en entier. C'est pourquoi j'ai cru bon de venir vous voir. »
La première phase de notre entrevue est donc mise en place. La situation est décrite, les enjeux qu'elle génère sont légèrement évoqués. Juste assez pour éveillé son intérêt vis à vis de mon discours. J'attend maintenant de voir sa réaction pour passer à la phase numéro deux de mon plan et entamer les négociations.