Comme chien et chat

De tous les adversaires que Tokine avait pu affronter, le réveil était certainement le plus redoutable. La jeune femme n’a jamais été une personne que l’on peut qualifier de « matinale ». Petite, son grand frère devait la tirer du lit pour qu’elle se rende à l’Académie. Une fois genin, les entraînements de plus en plus tôt ne changeaient rien à sa routine. Après quelques lancers de shurikens, elle finissait toujours par s’endormir dans un coin d’herbe. Malheureusement pour elle, les missions devinrent une partie prenante de sa vie de kunoichi et elle n’eut d’autre choix que de s’adapter à leurs horaires. Qu’est-ce qu’elle haïssait ces missions matinales ! Elles lui donnaient envie, chaque fois, de jeter son alarme par la fenêtre. C’était encore le cas ce matin-là...

Elle avait reçu l’ordre de mission la vieille : accompagnée d’un autre genin, elle devait réussir à retrouver le chat perdu d’un riche dignitaire du clan Chikara. Ils avaient choisi deux ninjas du même clan parce qu’ils comptaient sur leur connaissance du quartier. L’un était spécialisé au corps à corps, l’autre au ninjutsu. Un duo presque parfait pour exécuter une telle tâche.

Sur le chemin vers le point de rendez-vous, elle relut le rapport que l’intendance de l’Hokage lui avait transmis. Selon plusieurs sources croisées, la cible, un chat sans poils de couleur rousse, aurait été vue à plusieurs reprises près du domaine du chef du clan. Il fallait donc agir avec précaution et minutie pour ne pas déranger la tranquillité de ce coin du quartier Chikara hautement sécurisé.

Elle devait rejoindre Seiji devant l’armurerie. Bien qu’ils n’aient jamais été proches, les deux Genin se connaissaient de l’académie. Elle savait qu’il était un petit rigolo et elle se doutait que cela n’avait pas changé depuis toutes ces années... Après tout, elle-même était restée la petite intello qu’il avait pu connaître.

Tokine ne fut pas surprise d’être la première arrivée. Elle fut toutefois agacée de constater le retard de son coéquipier. Décidément, cela commençait mal. Si Seiji mettait à mal la mission, elle n’hésiterait pas à le recadrer.

Encore sous les bras de morphées je me noie dans mes rêves les plus érotiques. Les courbes par milliers me font baver de plaisir et j'accompagne ce doux moment de petits grognements sensuels. Le sommeil éternel qu'est appelé la mort n'est peut-être pas si mal après tout….

Entre deux courbes prononcées un chat apparaît. Que fait-il ici ? À ma connaissance, je n'ai aucun attirance pour les animaux. Je ne suis pas ce que l'on appelle communément un zoophile et je n'ai en aucun cas l'intention de le devenir ! L'idée de l'être me fis discrètement rire.
Soudain, d'un mouvement vif, le chat bondit sur mon visage. Les griffes sortis, prêt à découper l'écorce qui me sert de peau…. Vulnerant omnes, ultima necat.


J'ouvris les yeux. Le cœur battant. Des gouttes de sueur ruisselèrent le long de mon dos tel l'eau de la cascade. Je me redressa. Quelle heure était-il ? Je me souviens de m'être écroulé de fatigue mais après ? Les cheveux en bataille, je jeta un discret coup d'œil à la seule fenêtre présente dans ma chambre. Dehors, l'aube pointant le bout de son nez m'obligea à froncer les sourcils face à cette source infinie de lumière.
Il devait être 7h00 tout au plus me dis-je. Que faisais-je debout à cette heure là ?

Las, je me dirigea vers la salle de bain déterminé à sortir de cet état comateux dans lequel j'étais. Faisant couler l'eau froide je repensa à ce rêve interrompu par...un chat ? Tandis que je frottais mes cheveux sous le tendre arôme citron du shampoing je réfléchissais. Un chat….ça me disait quelque chose…Quand avais je entendu ce mot ?

Sapristi ! La mission ! Sortant précipitamment de la douche je mis mes vêtements sans même prendre le temps de m'essuyer. J'avais complétement oublié cette banal commission dont j'avais demandé la veille même à l'Hokagay. Ce dernier s'était d'ailleurs bien moqué de moi puisque l'ordre de mission donné stipulé que je devais retrouvé un chat perdu...pff…super…

Passant par le salon pour rejoindre la porte d'entré, j'aperçois la silhouette de mon père enseveli sous une monticule de bouteilles de bière. À moitié conscient je l'entend dire d'une voix grave rongée par l'alcool :

N'ayant pas la force de finir sa phrase il se rendort. Sacrée papa…


Je ne sais pas quelle heure il est mais le temps presse. Je suis retard. Courant au dessus des toits des maisons je me dirigea vers le point de ralliement : l'armurier. N'ayant pas lu entièrement l'ordre de mission, je n'avais aucune idée de l'identité de mon coéquipier. J'espérais qu'au moins ce dernier serait bon délire et cool. Je ne supporterai pas qu'en plus de devoir chercher un chat devoir me taper un rabat joie ou quelqu'un de coincé. Ce serait la goutte qui fait déborder le vase. Allons bon, on verra bien soupirais-je.


Arrivé sur les lieux je pus enfin voir à qui j'avais à faire. Qu'elle ne fut pas ma surprise de voir que mon coéquipier ou plutôt ma coéquipière était… Tokine. Sur tout les Genins que je pouvais tomber il avait fallut que ça soit elle ! Bien que plus âgé que moi, j'avais eu la chance (ou la malchance) de la côtoyer à plusieurs cours commun à l'académie. Toujours au premier rang, elle collectionnait bonnes notes sur bonnes notes. Je me rappelle qu'elle était aussi détesté pour cette raison car les professeurs la prenait souvent en exemple de réussite :"Tokine par là", "Tokine par ci", "Regardez Tokine"... Je faisais parti de ses élèves qui n'en avaient strictement rien à faire. Pas de haine, pas de rancœur, pas de jalousie. Non. Rien. Chacun fait sa vie après tout…

Descendant du toit je peux voir à sa mine contrariée que je suis effectivement en retard. Gloups… Si en plus d'avoir des caractères opposés elle est en colère contre moi, je sens que la matinée ne va pas être une partie de plaisir. Je peux toujours essayer de mentir mais il n'y a qu'à voir mais cheveux mouillés et pas peigné pour comprendre que je viens de me réveiller. On va jouer la carte de l'honnêteté.

Gêné, je souris et bredouille :


N'étant pas ici pour prendre de ses nouvelles je me reprend :

Seiji finit par apparaître, les yeux encore gonflés et les cheveux ébouriffés. Déjà qu’il était en retard, il aurait pu au moins être présentable ! Dans la rue la plus huppée du quartier Chikara, qu’est-ce que penseraient les hauts responsables du clan si ils voyaient un genin aussi peu apprêté pour sa mission ? Tokine ne voulait pas être associé à un tel tire-au-flanc. Elle avait bien trop d’ambition pour hériter de cette réputation.

Le garçon qui lui faisait face n’était pourtant pas moche, bien au contraire. Tokine savait même, d’après ses propres amies, qu’il était très apprécié de la gente féminine. Derrière son air innocent et son regard joueur, le Chikara était en réalité un vrai fuck boy. Encore un genin qui jouait de son statut pour draguer les files... Un comportement qui exaspérait Tokine.

Il finit par ouvrir la bouche et tout ce qu’il pu dire exécra la jeune femme. Elle ne put retenir ses émotions et finit par abattre son poing droit sur le crâne du garçon.



La matinée allait être longue si Tokine devait se traîner un boulet comme lui. Elle se força à un petit exercice de respiration pour retrouver son calme.



Elle sortit l’objet de sa poche et l’agita devant les yeux de Seiji. Le grelot produisait un bruit métallique.

Tokine n'avait pas très l'air content… Du moins, je pense que lorsque que l'on abat son poing sur le crâne d'une personne ce n'est pas par gentillesse ou bienveillance. Après toutes ces années elle n'avait pas changé d'un pouce. Toujours aussi droite, ponctuelle et stricte dans sa manière d'agir. Ah bien y réfléchir, il y avait bien une chose qui avait changé : sa force. Elle était devenue bien plus puissante et l'hématome sur mon front le témoignait. Pfff… je sentais que cette mission n'allait pas être des plus amusantes…. Allons bon...peut être c'était elle juste levé du mauvais pied et que cette humeur n'était que passagère.

Me frottant la tête je lui dis rieur :


J'accompagne cette phrase en lui touchant gentiment le biceps. Cela me fait rire. Je sais très bien que ça l'enrage mais un peu d'humour ça ne fait pas de mal de temps en temps. Non ?

Toujours agacé, Tokine me reproche de ne courir qu'après les filles. Comment le savait-elle ? Je ne l'avais jamais dragué de par notre différence d'âge mais aussi de peur de me prendre une gifle. Alors d'où tenait-elle cette information ? Aimer les filles n'empiéter en aucun cas sur ma vie de shinobi à ce que je sache … enfin si un peu mais l'a n'est pas la question. Filtrer c'est de l'art mademoiselle !
Je m'apprêtais à lui sortir mon lot d'argument mais la flemme me rattrapa. Je me contenta d'hausser les épaules en signe d'acquiescement.


Les minutes qui suivirent me parurent très longues. La jeune adulte m'expliqua brièvement en quoi consistait précisément la mission. Rien de bien passionnant à vrai dire. Ne l'écoutant que d'une oreille je me mis à réfléchir. Tokine avait maintenant 17 ans...non 18. Elle avait eu sans aucun doute de très bon résultats à l'académie et j'étais sur que cela n'avait pas changé par la suite. Alors que faisait-elle encore au rang de Genin ? À 18 ans on est au minimum Chûnin. À 18 ans on ne s'amuse pas à chercher un chat dans le village. Peut-être après tout que c'était un choix. Peut-être qu'elle aimait chercher des chats. Cette pensée me fit doucement rire.


Un son clinquant m'interrompit. Reprenant mes esprits je vis Tokine agitait sous mes yeux un grelot. M'annonçant qu'elle le localiserai je poussa un soupir de soulagement. Il faut dire que le pistage n'est pas une de mes spécialités .Toutefois, les mots suivants ne me firent pas plaisir. Allais-je vraiment me mettre à courir derrière un chat à 7h00 du matin ? Voyant le visage fermé de ma coéquipière je compris que je n'avais pas le choix. La décision avait été prise.

D'une voix tendre et d'un clin d'œil charmeur je lui dis :


Bien que Tokine n'était pas un exemple de beauté et qu'elle ne m'attirait pas spécialement. Je ne pouvais m'empêcher de jouer à ce petit jeu amoureux que je faisais avec toutes les filles. Après avec Tokine c'était différent, je ne faisais cela que pour la taquiner et j'espérais au moins ne pas reprendre un deuxième coup sur la tête....

Plus les minutes passaient, moins Tokine avait de patience. Tout semblait l’agacer chez le jeune Chikara, que ce soit ses mauvaises manières, son air pervers ou encore son sourire satisfait. Elle se retenait sérieusement de l’encastrer dans le mur. Pourtant, il était plus jeune qu’elle, ce qui faisait de la genin son aînée. Son comportement était certainement dû à son jeune âge et son inexpérience. Elle devait donc lui montrer l’exemple.

Tokine savait que son coéquipier n’avait pas eu une enfance facile – tout le Clan le savait. Comme la sienne, la vie de Seiji avait été définitivement marquée par la guerre civile qu’avait connu Konoha, celle qui opposa les Uzumaki aux Chikara. Tokine avait perdu son frère, Seiji son père. Non pas que ce dernier était mort, mais on disait qu’après le génocide avorté, il était tombé dans la disgrâce ou la folie, peut-être les deux, et que sa femme avait fini par l’abandonner lui et son fils. Tout cela expliquait certainement le comportent aujourd’hui du garçon. Son besoin d’attention devait être le fruit de la négligence de ses parents.

Mais lorsque le garçon se mit à lui faire du chantage affectif, lui proposant un coup de main contre un bisou, elle sentit tous les muscles de son corps se tendre. Combien d’heures, non, de minutes, allait-elle tenir avant de le tuer ?

Tokine s’approcha de l’oreille du garçon. Elle leva sa main droite et passa ses doigts fins dans la chevelure du garçon. Elle aussi savait plaire aux garçons. Elle finit par lui murmurer quelques mots, laissant alors échapper un léger souffle chaud sur la peau du Chikara :



Elle se tut quelques secondes, le temps que garçon réponde ou laisse jouer son imagination, puis saisit fermement ses cheveux. Elle finit par approcher son genou de son entre-jambe, lui assénant un coup rapide mais fort.

Qui aurait pensé un jour que Tokine tomberait sous mon charme ? Pourtant c'était le cas. J'aurais du m'en douter, aucune demoiselles à ce jour n'avaient résisté à ma beauté et j'en étais bien fier. La jeune adulte ne faisait pas exception à la règle. J'en étais bien ravie. Se faire rejeter d'une fille moi ?! Jamais au grand jamais. Je ne le supporterai pas, cela serait un affront à ma propre personne et à la beauté qui m'habite.

Je ris intérieurement, ce n'était pas la modestie qui t'étouffais mon Seiji ! Mais trêve de plaisanteries, revenons à la réalité car pour le moment elle était bien agréable. Tokine s'étant rapproché de moi je sentis mes poils se redresser. Normalement je prenais toujours les devants mais là il faut dire que je n'avais nullement l'intention d'arrêter les caresses de mon ainé. Mon cerveau m'avait quitté pour ce monde qu'est l'amour. Et, je n'étais pas au bout de mes surprises….

D'une voix sensuelle elle m'invita par la suite à aller plus loin qu'un simple baiser. Je resta sans voix. Voulait-elle vraiment passer à l'acte ? Elle cachait bien son jeu dis donc ! Finalement, la Tokine que je connaissais avait fort changé ! Et pour le mieux !
Dans un coin de ma pensé, je remercia secrètement l'Hokage pour m'avoir donné cette mission. Je m'étais vraisemblablement trompé en pensant qu'elle serait ennuyeuse. Au contraire elle s'avérée être la plus intense que j'ai connu à ce jour.

D'une voix étranglée, presque intelligible je lui répond :


En signe de réponse je perçus du coin de l'œil un mouvement de son genou droit. Vif, presque discret. Je n'eu pas le temps de réagir, pris par la surprise et l'étonnement. Deux secondes s'écoulèrent. Je me sentis tomber. La douleur était bien trop grande pour que je puisse rester debout. Pourquoi avait-elle fallut qu'elle me frappe ici ? Symbole même de l'homme, organisme vital pour la reproduction et toujours présent en couple je nomme les couilles. Oui, oui cette attardée m'avait frappé sans pitié et sans même retenir son coup dans la source même de ma future progéniture.


La moindre des choses s'était de s'excuser. Mais Tokine n'avait pas l'air de s'embarrasser sur les manières. Se penchant vers moi elle me met en garde et me menaça de mort. Malgré la douleur qui me tenaillait je ne pus retenir de m'esclaffer. Partagé entre la peine et le rire je lui fais remarquer, moqueur :


Restant à terre encore 5 bonnes minutes, je me releva, la main dans le caleçon, malaxant ma couille comme si j'avais peur de la perde. Si mon futur fils se retrouve avec une tête déformée je saurais à qui me plaindre en tout cas pensais-je. Cette Tokine a bien de la chance que mes principes m'interdisent de frapper une fille car il y aurait bien longtemps que je lui aurais mis un bon Hai Kick pour lui remettre les idées en place. La fixant dans les yeux, fidèle à mon caractère , je dis le sourire en coin :


Craignant de finir castré j'enchaîna :