Blanc comme neige

Bien qu’il soit agréable de voir les gens s’intéresser à ton clan pour autre chose que vous pointer du doigt, tu ne comprends pas vraiment l'intérêt de Kyoko de tous vous rencontrer. Hormis le fait d’être curieuse peut-être… Il n’y avait rien de particulier chez vous qui puisse sortir de l’ordinaire, la seule et unique chose qui vous différencie d’un villageois lambda de Konoha était votre chevelure opaline. Tu n’avais de puissance clanique, tu tenais parfois à peine debout, tu ne sais pas vraiment ce que racontait les légendes, mais vous n’étiez pas si redoutable et ne comprenais pas pourquoi certaines personnes vous regardent de travers. Si des enfants les terrifient, ce village n’est pas prêt pour une quelconque guerre à l’avenir. Tu hausse les épaules en attrapant ta tasse. Et chose promise, chose dûe, Yuki faisait encore la tête parce que tu avais précisé à haute voix que vous ne faisiez pas partie de la même famille. Elle était encore peut-être trop jeune pour comprendre que le fait de porter le même nom de clan ne signifiait pas partager le même sang. Tu restais bien souvent insensible à ses appels quand elle cherchait à te poser en figure fraternelle. Ta vision du clan était différente, tu tenais à eux car ils étaient ton dernier lien avec Kiri, mais tu ne comprenais pas vraiment l’intérêt de s’inventer un lien de parenté fictif pour combler le vide.



Ton humour restait toujours bien noir, un cynisme des plus déroutant par moment. Tu lances des blagues sans rire par la suite, un fait bien malaisant que tu ne te prive pas d’apprécier pour autant. Elle t’expliquera vivre avec sa famille, rien d’étonnant jusqu’à là. Mais tu comprends déjà un peu plus sa personnalité en voyant qu’elle aime quand il y a de “l’animation”. Une chose que tu fuis sans mal pour être au calme. Une pensée te traverse l’esprit et tu te dis que vos affinités étaient vraiment à vos images; aussi ardente que le feu et calme comme l’eau.



Tu entends les premières gouttes de pluie taper la fenêtre et pour une raison inconnue, cela te fait plaisir. Tu es rapidement sorti de ta courte méditation quand elle s’exclame d’avoir oubliée le linge et te met son portefeuille entre les mains. Tu n’as pas le temps de réagir qu’elle est déjà sortie. Tu soupire et secoue la tête avant de le ranger dans ta poche interne et finir ta boisson. Tu pars ensuite payer l’addition avec ton argent et sors en compagnie de ta cousine bien silencieuse.