Vision particulière

Le temps semble être bien clair aujourd'hui, l'air est frais comme le sol d'ailleurs. C'est dans ces moments là que je regrette un peu de ne pas mettre de chaussures pour marcher tout de même. Mais ce n'est pas une petite brise qui va me faire reculer, je ne serai jamais à la hauteur si je viens à changer de manière de faire à chaque petite adversité. J'avais déjà suffisamment de complication comme ça, mais je suis tout aussi capable que les autres et je ne vais pas me gêner pour le leur prouver. Papa et maman voulaient absolument que je sorte avec ma canne, mais pour quoi faire? Si je dois intercepter un malfrat en pleine fuite, je ne vais pas lui courir après en tâtonnant le sol. Je ne vois pas le monde de la même façon qu'eux, je suis presque la déception de la famille à ce stade. Mais que voulez-vous? Un jour vous parlerez de moi comme d'une figure emblématique du village, je ne laisserai personne me dire le contraire ! Enfin, ce sera pour plus tard, car je suis paumée pour le moment ! C'est un coin du village que je ne fréquente jamais et je n'ai aucun moyen de me repérer.



J'entends bien les gens marcher autour de moi et ils ne semblent pas trop se soucier de ce que je fais, c'est bien de ne pas me prendre en pitié, mais un minimum de considération ne ferait pas de mal ! J'ai clairement l'air perdue là quand même. Je souffle sur ma frange un peu trop longue et laissant apparaître mes yeux vides.



Il semblerait que j'ai parlée un peu plus fort que d'ordinaire, je sens quelqu'un se rapprocher de moi et me retourne avant qu'elle ne m'interpelle. Au parfum, je dirais une femme.

Le vendeur chez qui tu devais faire une livraison te remercie avant de te lancer un petit sac contenant quelques yens. Tu ne lui fais pas perdre plus de temps et tu le remercies avant de t'en aller, le devoir accompli.
Aaaaah encore un boulot ennuyeux de terminé te dis-tu. Par ce temps il n'était nullement agréable de travailler dehors, encore moins quand tu devais transporter des caisses d'un bout à l'autre de Konoha. Tu détachas ton sabre que tu avais accroché à ton dos pour le reprendre dans ta main comme à ton habitude. Puis tu descends dans les rues du village. Quel autre mission sans intérêt pouvais-tu faire aujourd'hui ? Soudainement, loin devant toi tu aperçois une jeune fille. Elle se déplace lentement, elle semble chercher quelque chose. Tu t'approches d'elle puis au même moment tu l'entends se demander où est le poste de mission. Tu comptes alors lui répondre, mais à peine eus-tu le temps d'ouvrir la bouche qu'elle se retourne vers toi. Mais elle ne te regarde pas directement dans les yeux, non son regard est vague. Puis tu remarques également la couleur de ses pupilles, elles sont d'une pâleur rare. Dès cet instant tu comprends que la jeune femme est aveugle. Oh c'est déjà trop pour ton petit coeur, une si jeune fille déjà privée de sa vue, la vie savait parfois se montrer cruelle, trop cruelle.



Lui dis-tu, souriante, avant de te rappeler que tes sourires ne servent à rien, tu ne l'amadoueras pas comme ça. Pas grave au moins l'aideras-tu à trouver son chemin. Les autres gens semblaient n'en avoir rien à faire. Ils étaient probablement déjà trop occupés par leur tâches quotidiennes pour "s'embêter" d'une jeune fille aveugle et perdue.

Aussi étrange que ça puisse paraître, je la regarde de bas en haut pour mieux la “voir”, elle ne dégage pas d’aura particulièrement agressive ce qui est un bon point. J’ai l’impression que mon regard l’a pris de cours et qu’elle ne voyait pas trop comment réagir. J’arrive à percevoir un sourire dans la manière dont elle s’exprime, elle n’avait probablement pas l’intention de me balader d’un bout à l’autre de la ville pour son amusement au moins, enfin, j’espère.


J’aurais préféré m’y rendre seule, mais il faut dire que je ne vais pas pouvoir me repérer dans ce coin du village avant de l’avoir parcouru de long en large en m’imprégnant des personnes le côtoyant. C’était ma petite méthode personnelle de repérage dans cet immense village.



Je tourne vite fait la tête et pose mes pieds bien à plat sur le sol pour tenter de mieux percevoir les environs. Je tends un peu l’oreille et j’entends un semblant de commerce sur ma droite, je perçois l’odeur d’un restaurant pas très loin par la même occasion, j’en prends note et me concentre un peu plus pour percevoir la personne en face de moi qui attend probablement que j’arrête d’être une bête curieuse.


Je lui tends ma main rocailleuse en souriant pour la saluer proprement.


Je lui laisse le temps de se présenter avant de reprendre rapidement.

Tu n'avais jamais rencontré une personne si jeune atteinte de cécité jusqu'à aujourd'hui. Cela t'intriguais, comment cette jeune femme ressentais le monde ? Comment imaginais-t-elle le village et les gens qui l'entourent ? Tu exprimais beaucoup plus de respect à son égard que de pitié. Malgré son handicap elle semblait toujours d'attaque pour être une Kunoïchi et il aurait été irrespectueux de ta part de faire le lien entre les deux. Non tu préféras la traiter comme ton égale.



Ça n'était pas vraiment le moment de te plaindre Kyoko, au moins ton village était en paix pour le moment. Envoyer les genins en missions n'était apparemment pas nécessaire ces temps-ci. A moins que ce soit toi qu'on ne veuilles pas y envoyer, mais il n'y arrivait aucune raison à cela, si ? Tandis que tu réfléchissais, tu voyais la jeune fille agir de manière " étrange " à tes yeux. Mais comment pouvais-tu juger une personne avec un handicap que tu n'avais jamais vécu. Non c'était probablement sa manière à elle de s'orienter. Tu voulais lui proposer de lui tenir la main, mais une nouvelle fois tu avais l'impression de faire preuve d'un énorme irrespect envers elle qui semblait déterminée à se débrouiller seule. Puis tes soupçons se confirment, c'est bien sa manière à elle de comprendre le monde qui l'entoure, puis celle-ci se présente à toi. Une jeune Chikara du nom de Mirai.



Tandis que tu ouvres la marches, tu ne peux pas t'empêcher de te poser tout un temps de question. Tu es curieuse Kyoko, bien trop, surtout avec des personnes que tu ne connais pas. Mais c'était toi tout craché, il était difficile pour toi de te retenir de lui poser des questions... Si bien qu'après une minute de silence tu l'ouvres finalement.



Tiens, donc, maintenant tu fais celle qui pose des questions sans réfléchir ? Si je ne te connaissais pas aussi bien je dirais que tu es grosse hypocrite ! Mais la vérité c'était que tu étais extrêmement empathique, et tu souhaitais mieux comprendre comment elle le vivait. Restais à savoir comment la jeune Mirai prendrait ta question. Elle n'avait pas l'air d'être une jeune fille désagréable, puis tu faisais attention au ton que tu utilisais pour paraître la plus douce possible. Pourtant ce genre de question un peu trop directes pouvaient avoir tendance à en vexer certains.

Bien sympathique de sa part de m’expliquer ce qu’il m’est possible de faire, je suis limité dans les choix, mais je pense que je n’aurais pas vraiment de problèmes pour trouver chaussures à mon pied. Enfin, façon de parler, pas pratique de repérer la texture du sol avec ces horreurs. Les missions sont vraiment de bas étage, mais je ne vais pas avoir le choix, je le sens déjà venir. Elle a bien raison, j’ai hâte de monter en grade, mais ça ne sera pas avant un petit moment, j’ai au moins deux an à tirer avec ce genre de petites tâches qui servent uniquement à se faire bien voir et faire ce qui devrait être normal.





Je rigole souvent avec ce genre de blague et j’espère qu’elle ne va pas faire comme beaucoup et juste faire semblant de rire. C’est déprimant de voir les gens s’apitoyer sur une chose aussi futile. Je ne vois pas, mais la vie n’est pas plus mal. Je la vois autrement.
Elle s’appelle Kyoko, un joli prénom. En tout cas, elle m’a l’air d’être plutôt serviable, ce n’est pas si commun d’avoir une personne venir me tendre la main aussi facilement, j’ai tendance à devoir patienter un bon moment dans mon quartier. Ils savent que je peine à me localiser, mais ne se battent pas pour me dire quand je pars dans la direction opposée. Enfin bref, ma récente promotion semble être évidente à ses yeux, est-ce que j’ai l’air si jeune que ça ? Je ne sais pas vraiment à quoi ressemble les gens sortant de l’académie après tout.



En la suivant, j’ai l’impression que quelque chose la dérange, je me doute du sujet à vrai dire, ce n’est pas tous les jours qu’elle croisera un aveugle cherchant à être shinobi, la plupart du temps, ils le deviennent en cours de carrière par le biais d’une blessure. C’est au moins ce que j’ai cru comprendre. Commencer directement avec l’handicape n’est pas vraiment n’est pas le plus simple, mais j’ai bien l’intention d’y arriver. Je sais que j’en suis capable. Elle semble se décider à mettre le doigt sur le sujet qui la perturbe. J’avais raison de croire que c’était ma cécité qui la titillait.



Je rigole d’un air un peu embarrassée.

La petite blague de la jeune Mirai fait clairement son effet, en vérité tu te retiens vraiment de rire. Mais tu apprécies énormément autant d'auto dérision chez quelqu'un, d'autant plus lorsque cette personne souffre d'un réel handicap. Ça te permettait d'être toi même. Tu laisses malgré tout s'échapper un rire. Aussitôt tu te sens gênée de te permettre de rire.



Tu espérais ne pas la vexer, néanmoins elle avait elle même amené ça sur le ton de la blague, il t'en fallait peu pour rire ou sourire, et ce genre d'humour n'y faisait pas exception. Tu continues de marcher légèrement devant elle, amusée par son comportement plutôt unique. Elle t'explique alors qu'elle vient d'être promue, mais elle t'explique aussi comment elle vit cette cécité, comment elle s'en sort. Tu apprenais avec intérêt le mode de vie de la jeune fille, qui par ailleurs semblait posséder des talents de senseurs, une aubaine dans son cas.



Tu continues souriante, malgré qu'elle ne puisse le voir tu espérais qu'elle ressente cette aura bienveillante. Tu te sentais légèrement coupable de pouvoir vivre ta vie pleinement quand d'autres n'auraient jamais cette chance. Cela étant tu te montrais de plus en plus curieuse, puis elle semblait ouverte à la discussion alors tu amenas tranquillement tes autres questions le temps de la route...



Tu souhaitais savoir comment elle ressentait ce monde. Mais saurait-elle placer des mots sur les choses qui l'entourent ? Il était difficile de décrire des choses que l'on avait jamais vu, mais tu te doutais qu'elle devait avoir une imagination sans pareil et une très bonne mémoire finalement. Sa perte de la vue lui avait sans doute permis d'améliorer ses autres sens, tu étais décidément bourrée de questions à lui poser. Mais tu y allais doucement, tu n'avais nul envie de la brusquer avec des tonnes de questions en même temps.

Ma petite blague semble avoir fait son effet, je l’entends rire et je ne me gêne pas pour le faire. Il y a un éléphant dans la pièce alors autant en parler, ce n’est pas comme si j’avais un bouton sur le visage et qu’il était gênant d’en parler. J’ai littéralement une incapacité à voir le monde qui m’entoure, je pense très sincèrement être au courant après 12 ans dans le noir.



Je ne dirais pas que c’est si dingue, j’apprends à bouger dans le monde. Le côté senseur s’est développé avec le temps, mais ça m’arrange tout de même pas mal de pouvoir voir avec ma tête je suppose, mon instinct peut-être ? Je ne sais pas trop ce que c’est, mais sans cette faculté, je serais encore en train de tourner en rond dans mon jardin.



J’avais du mal à croire qu’aucun shinobi ne soit touché par ce handicap. Ce n’est pas comme si une blessure de guerre n’était jamais arrivée. Après, il faut dire que c’est différent, je vis depuis le début dans le noir, eux perde tous leur repère en une fraction de seconde et abandonne leur métier. C’est dommage pour eux, mais je vais m’arranger pour prouver qu’il n’y a pas de limites pour être un bon ninja capable de protéger son village. Perdre un bras, une jambe ou la vue, c’est un détail. Je ne vois rien, mais j’ai le mérite d’avoir une super audition et odorat. J’ai une faculté à ressentir les choses à même les vibrations du sol. C’est encore brouillon, mais ce n’est pas donné à tous de pouvoir utiliser des sens de cette manière. Ils se focalisent trop sur leur vision, l’instinct reste au repos pour la majorité d’entre eux.


Je me concentre et laisse mon ressenti prendre place, comment je peux décrire les choses comme je les vois ?



Ça me rappelle juste les quelques fois où je passais à l’hôpital et passais dans les couloirs non loin de la génocidaire. Son chakra n’était en rien rassurant.

Le don de senseur était particulier. Tu ne l'avais personnellement jamais éveillé, néanmoins tu avais déjà étudié le sujet. A défaut de voir le monde de la même manière qu'un être humain lambda, la jeune Mirai se servait de cette capacité pour discerner le chakra à travers le monde et par le même procédé elle parvenait à établir un sorte de plan mental dirons-nous. Cet perspective t'intriguait mais en même temps t'impressionnait. Tu ne pouvais imaginer le nombre d'heures qu'elle avait du passer à tenter de comprendre le monde qui l'entoure.
Tu essayais d'imager ce qu'elle te racontait. C'était compliqué pour toi qui n'avait pas ce don, mais l'exemple des couleurs était parfait. Ton propre chakra était bleu, tu étais capable de le savoir car tu avais la possibilité d'injecter celui-ci dans ton sabre. Cela faisait du sens maintenant avec une telle explication.
Tu appréciais énormément le fait que cette jeune fille ait autant de recul sur la vie à un si jeune âge. Elle n'avait rien à voir avec les autres, elle semblait posséder une certaine maturité, du moins en apparence. Ce handicap avait du la pousser à grandir plus vite que les autres. Il était toutefois intéressant de savoir qu'elle fut capable d'apprendre à se battre malgré la cécité. Tu voyais en elle une jeune fille déterminée à accomplir son devoir malgré son handicap. Et dire qu'elle est sortie en avance de l'académie... Décidément elle avait l'air du genre coriace.



La première fois, tu ne t'arrêtas pas sur cette histoire de couleurs différentes, des chakras plus sombre disait-elle. Mais à y repenser cela t'intrigua. Si c'était le cas c'était probablement ici dans le village... Qui pouvait-elle avoir croisé avec un chakra de ce genre ? Ce n'était pas le genre de spécifités qui étaient étudiés à l'académie. Naît-on avec un chakra différent ? Comme une malformation ? Celui-ci se transforme-t-il à force d'expérience ? Beaucoup de théories pouvaient s'avérer valable, mais ça n'était pas du tout ton domaine, tu n'étais pas assez expérimentée en la matière pour te permettre de prétendre savoir des choses à ce sujet, néanmoins ça restait un curieux mystère.



Il ne fallait pas te lancer sur ce genre de sujet, tu n'aimais pas quand les questions restaient sans réponses. Mais malheureusement la jeune femme n'aurait sans doute rien de plus à te dire à ce sujet. Il te faudrait certainement garder cela dans un coin de ta tête pour le moment. Ta curiosité avait vite tendance à se retourner contre toi dans ce genre de situation.
Vous continuiez vos pas à travers les différentes rues de Konoha, une dizaine de minutes à peine et vous seriez arrivées à destination. Tu marchais à un rythme modéré, ça n'était pas une habitude pour toi qui passait ton temps à courir. Mais tu ne voulais pas non plus marcher trop lentement, cette jeune fille était visiblement apte à se déplacer rapidement sans quoi elle ne serait pas devenue Kunoïchi, tu ne voulais donc pas la faire passer pour plus faible qu'elle ne l'est. En fait tu commençais à faire abstraction de ce "soucis", à peine sortie de l'académie et déjà plus capable que la plupart des habitants du village...

Je continue tranquillement mon chemin sans trop me soucier du reste, ce qui est un peu bête parce que je vais me perdre de nouveau plus tard en repassant sur cette place. Mais j’avais plus envie de discuter que de me repérer à l’heure actuelle et je ne prends même pas conscience de mon manque d’attention, je me focalise simplement sur la présence de la fille qui m’accompagne. Pour une fois que je peux simplement parler sans avoir à trop me soucier de choquer l’assemblée, je ne vais pas me plaindre. Elle saisi assez rapidement le principe de fonctionnement de ma vision en tout cas. Pour ce qui est du chakra, j’avoue que c’est encore un peu floue, je n’ai pas vraiment conscience des couleurs. Je le sais parce qu’il est coutume d’en apprendre un tas de choses au sein du clan, mais je ne peux pas vraiment déterminer une couleur. Il faut toujours que je demande à quelqu’un pour ça.


Elle me lance une série de questions et j’ai un peu de mal à suivre, mais c’est vrai que les autres clans ne sont pas toujours bien renseignés sur le chakra et ses variants. L’académie se passe bien de donner certains détails tout de même. C’est dommage, mais après tout, peu de personne sont réellement capable d’utiliser le potentiel de ce dit chakra. Enfin, je dis ça, mais je suis en plus de ne rien voir, je suis aussi incapable de manipuler le fameux chakra Chikara, je ne sais même pas pourquoi je m’intéresse à un sujet qui ne me concerne même pas.



C’est un sujet bien plus intéressant qu’il n’y parait, mais peu de recherches sont faites dessus j’ai l’impression. Avec de la chance, je pourrais me rendre utile en étant un détecteur à psychopathe. En parlant de psychopathe, je me demande comment va le type bizarre de l’académie. Il me semble qu’il vit dans le coin comme il est arrivé de je ne sais pas où dans les environs de Kiri. Il n’a pas l’air d’être là, je l’aurais senti avec son aura. Tant pis, une prochaine fois. Je viens à peine de remarquer, mais elle n’a pas l’air de marcher comme un escargot en me tenant le bras pour être sûre que je ne me perde pas, ça fait du bien et je pense que je souris par automatisme. J’espère que ma tête n’est pas trop bizarre.

Tu écoutais attentivement la jeune fille s'expliquer devant toutes tes questions. Elle tente de te faire comprendre sa manière de ressentir les choses, mais en même temps elle doit t'expliquer pour que tu puisses te faire une idée. Ça n'était pas chose aisée mais la jeune Mirai s'exprimait réellement bien pour quelqu'un de son âge. Ses explications paraissaient plutôt clair dans ton esprit. Il manquait malheureusement un élément essentiel : pourquoi ? Seulement, aucune de vous deux n'auraient la réponse de si tôt. Il faudrait demander directement à une personne concernée, mais était-ce de bon augure d'approcher ce genre de personnes ? Bref, tu aurais tout le temps d'y réfléchir plus tard.



Tu finis ta phrase sur le ton de la blague. Pouvais-t-on réellement te faire confiance sous prétexte que ton chakra paraissait pur finalement ? Dans ton cas c'était tout à fait valable, mais qu'en était-il des autres ? Se fier uniquement au chakra te semblait risqué en un sens. Mais bon, tu ne voulais pas mettre ce genre d'idée dans la tête de Mirai alors tu gardas cela pour toi.
Tandis que vous continuiez à marcher, celle-ci toute souriante te demanda ce que tu faisais de tes journées. Elle voulait savoir à quoi ressemblerait son avenir. Que dire ? Tu étais un assez mauvais exemple dans ton cas. Cependant tu commenças par la rassurer quant à ses capacités à devenir Chûnin.



Tu marques une pause avant de pousser un long soupir. C'est vrai Kyoko, raconte lui tes longues et ennuyantes journées qui ne donnent pas du tout envie de devenir Kunoïchi. Manger, entraînement, dormir. Tu sortais rarement avec des "amis" alors tes journées étaient plus ou moins toutes les mêmes.



On pouvait sentir dans ta voix que ça ne t'enchantais pas tant que ça, tu avais l'impression que ta vie avait été mise en pause. Tu avais l'impression de ne plus progresser. Fort heureusement pour toi tu savais manier ton arme et te battre, mais pour le reste sans personne pour te guider... Tu étais bien démunie lorsqu'il s'agissait de t'entraîner seule au ninjutsu.



Tu laissais s'échapper un petit rire gêné, avec du recul ta vie était d'un certain ennui. Toi tu n'y voyais pas vraiment de problème, ton avenir était d'être une Kunoïchi au service du village, les plaisirs de la vie ça n'était pas ta priorité et tu n'y voyais aucun inconvénient, mais ça n'était pas forcément le cas de n'importe quel autre être humain lambda.

Elle m’a l’air vachement enthousiasme cette fille, bon après ce n’est pas un mal. Mais je n’avais pas l’impression que ce soit quelque chose d’aussi extraordinaire. Je ne vois pas autrement, il est normal que je fasse attention au peu de détails que je perçoive. Je me demande si je suis la seule à faire cette petite remarque du coup, je pensais que tous les senseurs pouvaient voir cette nuance. Enfin, ils doivent la voir, mais ne pas y prêter autant d’attention. Je vais éviter de répondre, je crois en ce qui concerne la question que je donne. Ce n’est pas si évident, le chakra de tout le monde est d’une même teinte, forcément, ceux qui diffèrent n’apportent pas spécialement de bonnes nouvelles, mais cette teinte ne représente pas vraiment l’idéologie d’une personne.



Autant parler franchement, je doute avoir une expression autre que blasée actuellement. Les gens n’ont pas l’air d’apprécier les différences et leur tenir tête en ayant un sens en moins ne semble pas plaire. Je rigole encore en pensant aux raclées que je leur ai collées à l’académie. J’aurais donnée cher pour voir leur expression à ces moments-là. Avec de la chance, je les recroiserai un jour et je pourrais leur montrer de nouveau qui est l’alpha.

La voilà qui m’explique l’examen, un type maladroit qui est passé en grade ? Soit il est bon qu’en cas de besoin, soit l’examen à perdu en niveau. Il est vrai que la détermination joue pas mal aussi dans ce genre de situation. Je ne suis pas motivée par l’envie d’aider les autres comme peuvent le faire certains, j’ai l’impression d’être une égoïste en me disant que ma motivation principale est le fait de vouloir prouver mes capacités avant tout autre chose. Sur le chemin, j’en motiverais peut-être un ou deux, mais ce qui me préoccupe, ce n’est pas ce qu’ils vont faire, mais ce que je vais réussir.



Je me contente d’agiter la main pour lui dire qu’il n’y a pas de problème.

Il était certes bon de s'entraîner, mais cela te conférait-il la même expérience que de réels combat ? Tu n'avais pas l'envie qu'une nouvelle guerre éclate, néanmoins tu n'avais presque aucune connaissances des shinobis provenant des autres villages. Tu avais étudié en gros ce qu'il en était mais qu'en serait-il en combat réel ? La théorie et la pratique était deux choses bien différentes. Tu ne reprochais pas spécialement le fait de ne pas pouvoir passer l'examen, néanmoins tu regrettais de devoir te coltiner les mêmes missions ennuyantes chaque jour. Et il était vrai, le départ récent de certaines figures du village pour partir à la poursuite de ce monstre de Gekido ne nous aidait en rien.
Tu avais hésité à l'idée de proposer ton aide pour cette mission, mais qu'en auraient-ils eu à faire d'une simple genin ? Ces histoires ne sont pas les tiennes, si bien que tu avais préféré t'abstenir.



Tu étais plus dans l'optique de souder le village, notamment avec les Gaikotsu qui subissait une certaine discrimination. Envoyer une équipe à la recherche de cet homme risquait peut-être de raviver les tensions entre Uzumaki et Chikara, tu aimais à croire que leur entente était désormais saine. L'on est jamais sûr de rien cependant, et puis si cette mission se soldait par un échec ? Ce serait un énorme coup au moral de notre village... Enfin, tu n'avais rien à redire aux décisions prise en haut lieu de toute façon, tu te contentais d'observer.
La gamine avait certes raison, la vie n'était pas qu'une simple route qu'on se contente de traverser, mais plus un enchaînement d'épreuves, ce qui rendait la vie bien plus compliquée. C'était ta manière de voir les choses, pourtant dans le fond n'aurait-il pas été bon d'avoir un monde sans une quasi obligation de devenir militaire ? Spécifiquement aussi jeune ? Que serais-tu aujourd'hui si le monde fonctionnait autrement ? Tu pouvais rêver, mais c'était bien utopique que de penser qu'une telle chose soit possible. Le monde dans lequel tu vis est bien plus cruel, il ne fallait pas te bercer d'illusion.



Tu t'exprimais sans retenue, baissant les yeux, ta voix était bien plus dure qu'à l'accoutumé. C'était peut-être encore difficile à comprendre pour une fille de son âge mais elle était plus réfléchie que les autres alors tu te permettais d'échanger ton point de vue avec elle. C'était rare que tu fasses montre de tes doutes, mais inconsciemment le fait que cette jeune fille ne puisse pas te voir te fait agir différemment, d'une manière bien plus franche et bien loin de la Kyoko simplement joyeuse. Pas de faux semblants avec elle. Tu ralentissais la marche tandis que vous arriviez presque à votre destination, pour pouvoir profiter un peu plus de la discussion.