Maman où es tu passé ? [SOLO]

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C'était un matin pluvieux. Les gouttes d'eau tombant en un fil continu provoquait un son assourdissant au contact du sol, si bien que Seiji eût peur de mettre ne serait ce le pied dehors. Assis sur son lit, la couverture le recouvrant, il ne se lassait pas de ce paysage à la fois si violent et reposant. Un crayon à la main et son petit carnet dans l'autre, il n'avait pas trouvé la force pour dessiner ce que ses pupilles reflétaient. À vrai dire, tout comme son regard, il se sentait vide. Vide d'émotions. Vide de sens. Vide de tout. C'était comme si la vie l'avait quitté. Son visage mouillé sûrement de par ses larmes trahissait néanmoins ce vide infini. Se soulevant au rythme de sa respiration sifflante, il ne fallait pas être un devin pour y lire la tristesse qui s'émanait de ce visage enfantin. N'importe quel humain foncièrement bon ou non aurait pris l'enfant de huit ans dans ses bras. Et alors accompagné de mots doux l'aurait consolé de cette perte maternelle qu'il avait subie plus tôt dans la matinée. Mais non, ce n'était pas le cas. Seul dans sa chambre avec pour compagnie quatre murs blancs immaculés, il n'y avait aucune trace de réconfort. Le père n'étant toujours pas rentré du bar, Seiji s'enfermait petit à petit dans une solitude profonde. Son géniteur n'avait d'ailleurs pas encore été mis au jus de la disparation de sa femme. Comment réagirait il fasse à cette effroyable nouvelle ? C'était toujours dur de perdre sa femme, mais tout comme les voisins l'affirmaient, ce n'était que la suite logique de son comportement. Ingrats et sans cœur qu'ils étaient ! Ne pensaient-ils donc pas à la victime de cette histoire ? Qui allait s'occuper du jeune enfant maintenant ? Le père ? Sûrement pas ! Ce dernier tout comme il le faisait voilà, quelques mois allaient chavirer d'avantage dans l'alcool. Alors qui ? Personne. Aux yeux de tous ce n'était qu'un accident banal et comme à leurs habitudes pris de remord, les gens rejetteront la faute sur la malchance. Et puis les années passeront et l'histoire de Seiji sombrera dans de l'histoire ancienne. Voilà comment ça se passait ces derniers temps à Konoha. Chacun pour sa paume. L'enfant de huit ans que nous connaissons ne comprenait pas tout cela et peut-être qu'au fond de lui, il gardait l'espoir que ça mère reviendrai et qu'elle était juste parti faire quelques courses un peu plus longues que d'habitude. Peut-être même qu'elle était partie voir un ami ou encore qu'elle avait décidé d'aller se promener dans les parcs avoisinants. Toutes ces suppositions qui rongeaient Seiji et qui pourtant ne pouvaient être vraies. La police avait confirmé le matin même après le signalement que la femme ne se trouvait plus à Konoha. Seiji, attendant à l'office de police, installé sur une chaise en fer, peut agréable pour ses petites fesses avait vu le plus grand de tous qui devait sans aucun doute être le capitaine noté le nom de sa mère sur un registre. Ce dernier avait alors assuré à Seiji que cela les aiderait pour les recherches. En quoi noter le nom de sa mère allait l'aider à la retrouver avait-il pensé sur le moment. Plus tard, il l'avait compris. Il s'en était même terriblement voulu de ne pas l'avoir compris plus tôt. Sa mère était aux yeux de Konoha maintenant une nunekin. Elle avait fui son village et maintenant tracker elle était probablement morte. Mais le petit Seiji, ne le sachant toujours pas restait persuadé que les policiers allait retrouver sa mère et la ramener au village. Alors ce serait dans de larmes de joie et de frayeur que la mère et le fils s'enlaceraient. Maman s'excusera sûrement et me fera peut-être pour se pardonner des Onigiris se disait Seiji toujours le nez collé à la fenêtre. Ce repas si bon et symbole même de l'excellente cuisinière qu'était sa mère, sauraient lui faire sécher les larmes. Oui, c'est ça pensait toujours l'enfant Maman va arriver et nous fêterons son retour !

Ah Seiji si tu savais….

Publié le 10 Avril 2021 vers 23h