Le soûlard passait tant bien que mal son bras par-dessus tes épaules. Son odeur, mélange d'alcool et de transpiration te revenait aux narines, pour autant, tu ne grimaças pas, tu avais vécu pire que cela par le passé. Laissant l'homme se servir de toi comme d'une canne lui offrant un semblant de stabilité, vous commenciez à avancer. Doucement, puisque tous les deux pas en avant, ton acolyte trouvait le moyen d'en faire un en arrière. Et alors que celui-ci avoua comprendre que tu étais actuellement en pleine patrouille pour l'Empire, celui-ci trouva le moyen de perdre l'équilibre, plus que d'habitude et termina sa course le nez écrasé dans la poussière du sol. Tu le regardas, se retourner afin de s'allonger sur le dos. Du sang commençait à couler de l'une de ses narines alors que le dessous d'un de ses deux yeux commençait déjà à prendre la couleur bleu violet, de quiconque prenait un choc violent à la figure.
Tu parlais dans ta barbe, sans pour autant tenter de cacher le propos que tu venais de tenir. À tes yeux, cet homme faisait honte aux valeurs Kumojin. Et pour l'homme que tu étais, rien ne te semblait pire que cela, d'autant plus lorsqu'un tel comportement venait d'un membre appartenant au clan fort du village. Quelle image cet homme aurait donné à ton Empire si celui-ci avait croisé un marchand dans un tel état ? Tu le fixais, alors que le sang s'écoulait jusqu'à son menton. Tu disposais dans ta poche arrière d'un kit de soin, pour autant, tu n'estimais pas que cet homme le méritait. Alors, avec négligence, tu attrapas l'homme sans la moindre douceur par le col avant de l'aider à se remettre sur pied.
« Cesse de faire honte à notre Empire, Hattori ! »
Tu passais alors à ton tour, ton bras par-dessus son épaule, afin de le forcer à rester debout et diriger ses pas maladroits. Aucun doute, cette fois-ci, tu ne le laisserais pas retomber à nouveau. Malgré la honte que t'inspirait cet homme, tu t'interrogeais sur les raisons qui l'avaient poussé à se mettre dans un tel état d'ébriété, seul, aux milieux des montagnes. Alors, conscient que la route pouvait encore prendre un long moment au vu de l'allure que t'imposais le Hattori, tu allais lui demander.
« Pourquoi ? Pourquoi ne vous respecter pas plus que cela ? Il existe forcément une raison pour qu'un homme se ridiculise ainsi de la sorte... »