" Le quartier des vices ". C'était un drôle de nom... Nul besoin d'être une lumière pour comprendre ce qui se trouvait là-bas, à y repenser, tu avais bien remarquée ces femmes, maintenant tu savais pourquoi elles se trouvaient là. C'était un lieu dans lequel la marchandise était humaine, ça ne te choquait pas plus que ça, néanmoins que tout un quartier y soit alloué... c'était inquiétant. Tu avais une autre image de l'Empire Hattori, une nation dans laquelle le plaisir et la joie n'avait pas lieu d'être, qu'ils n'étaient que des combattants sans âme. Quoi de plus anormal, dès ta naissance déjà vous étiez sous le joug de Kumo, les sacrifices ayant eu lieux ne jouaient en pas en leur faveur non plus. Alors tu voyais en eux une nation de guerrier, rien de plus. La vérité était que ce village était bien plus civilisé que le tien, et bien plus peuplé.
Peu importe, c'était ton foyer désormais, tu n'étais plus une Kirijin. Néanmoins, Nobuhisa te fit comprendre que ta balade était peut-être un peu... osée. Rien d'étonnant tout bien réfléchi, tu ne pensais pas à mal, cependant il avait raison, vous étiez encore peu intégré au village. Cela expliquait sans doute les regards qui étaient portés sur toi, une chance que le reste de ton corps n'avait pas grand chose à voir avec les Kaguya.
Il accepta de t'accompagner, il était bien aimable, peut-être un peu trop. En vérité c'était son regard qui ne t'inspirait pas confiance, tu avais l'impression qu'il était prêt à égorger quelqu'un au moindre maux. Habituellement tu te serais fiée à ta première intuition et tu aurais coupée court à cette conversation, mais là tu n'avais pas vraiment le choix. De plus, ses dires suivant ne jouèrent pas en sa faveur, il parlait d'un homme lui ressemblant, un dénommé Raiko et te conseillait de ne pas le fréquenter. C'était une bien étrange manière d'aborder la chose... Tu essaies d'afficher un léger sourire pour cacher ton malaise actuel, tu tentes néanmoins d'afficher ta gratitude en parlant d'une voix plus confiante avec lui.
« C'est noté. Je vous remercie de votre aide, Nobuhisa.
Je vous suis de près. »
Tu commences alors à le suivre dès qu'il te fait signe. Derrière lui tu observes sa démarche, il marchait lentement, voulant probablement te laisser le temps de prendre tes repères. Mais tu étais plus focalisée sur ses cheveux, " le résidu d'un viol " disait-il, sa mère était-elle une Kaguya ? Ou peut-être une Gaikotsu ? Tu n'avais jamais croisé de personnes avec cette couleur à l'extérieur de ton clan, ça t'intriguait fortement. Lui portait le nom de Miwaku, pourtant il semblait se déplacer dans cette ville comme si elle lui appartenait, sans oublier le fait qu'il se fasse passer pour un Hattori, tu pensais que les Miwaku étaient les bon toutous des Hattori, pourtant, lui semblait posséder une certaine confiance en lui, il n'avait rien d'un esclave tel que le racontait les rumeurs. Ton avis sur Kumo et la vie que menait les Kumojins semblait de plus en plus faux.
En plus de t'accompagner, Nobuhisa en profite pour te présenter le village, c'était d'autant plus aimable de sa part, tu l'écoutais donc avec attention, tournant la tête chaque fois qu'il pointait une direction du doigt. Ce village était définitivement immense, et en faire le tour te prendrait un moment. Néanmoins tu devais te méfier des endroits dans lesquelles tu mettais les pieds, même si les Kaguya étaient intégrés à Kumo, il ne laisse aucun doute que vous n'accéderiez pas facilement à tout les recoins du village. Il continue à parler encore et encore, ça te fait beaucoup d'informations d'un coup à encaisser, tu te contentais de le suivre en écoutant des minutes durant.
Tu gardais le regard sur les endroits qu'il te présentait, puis à un moment tu te rends compte qu'il t'observe avec une certaine insistance, comme s'il t'étudiait, un nouveau point au compteur des comportements étrange. Tu ne dis rien sur le moment, tu fais comme si de rien était, puis il te compare à Kyota. Il était vrai, vos physiques n'avaient rien de semblable avec les Kaguya lambda, si ce n'est vos cheveux, vous n'aviez pas l'air de grands combattants. Néanmoins votre psychologie elle... avant de devenir ce que tu es aujourd'hui, tu étais impassible aux émotions, dénuée d'une quelconque pitié envers tes adversaires. Les combats n'avaient qu'un seul but : la mort de tes opposants. C'était quelque chose de difficile à percevoir si l'on te jugeait par ton physique, mais c'était un atout pour toi. Tu ne comptes plus le nombre de fois où l'on t'avait prise pour une femme faible avant de comprendre la vérité. C'était ironique de voir que tu désormais tu étais cette femme faible. De plus, tu ne laissais pas voir tes marques, depuis ta sortie de prison tu portais constamment une veste aux manches longues, elle servait à cacher les traces de ton passage en prison. Ces bleus finiraient par disparaître, néanmoins les cicatrices qui ornent le reste de ton corps ne le seront jamais. Ton dos, ton cou, ton abdomen et même ta poitrine étaient remplis de cicatrices. Ton corps nu était le récit d'une vie de combattante, puis, d'une femme battue. Mais, ça n'était pas quelque chose que les gens pouvaient voir, ça n'avait d'ailleurs jamais été le cas, toi seule savait à quoi ressemblait ton corps.
« Hmm... Je vous invite à passer 4 ans dans des geôles sans avoir de repas réguliers. »
Tu pousses un léger soupir, même ici on ne te trouvait que de maigres ressemblance avec les tiens.
« Si vous tenez à tout savoir, ma mère est une Kaguya. Mon père lui... Je n'en ai aucune idée.
Donc non, je ne suis pas une pure Kaguya, et si vous voulez en savoir encore plus, je ne suis pas capable de faire joujou avec mes os. »
Tu t'exprimais avec une aisance étonnante. Peut-être avais-tu un semblant de confiance en cet homme finalement, inconsciemment ton côté objet fragile disparaît, ta voix est claire et tes yeux expriment une certaine confiance en toi, bien loin du portrait que tu affichais jusqu'ici.
« Je peux d'ailleurs vous retourner la remarque.
Vous n'êtes pas une figure très imposante non plus, si vous me le permettez. »