Après l'effort...

Quatre individus étaient en route vers le village de Konoha. Le bruit de leurs pas faisaient craquer les branches, ils se déplaçaient d'arbre en arbre avec une vivacité tonitruante, leur rythme semblait effréné. Puis, au fil du temps, l'un des Ninjas se détacha du groupe, visiblement fatigué de son voyage. Lorsqu'ils purent enfin entrevoir les gigantesques portes de KonohaGakure, l'homme était à une bonne centaine de mètres de ses compères. Ces derniers arrivèrent à l'entrée du village, attendant patiemment l'arrivée du dernier qui finit finalement par les rejoindre, rampant au sol, la gueule crachant une quantité phénoménale de salive gluante...



Sayan ne menait pas une vie très saine. Un vieil ermite avait un jour décrit les trois interdits du Ninja : les femmes, l'alcool et l'argent. Ce vieil ermite devait se retourner dans sa tombe lorsqu'il voyait la vie de Shinobi que menait le Chikara. Sa condition physique était nulle et ses performances en mission s'en ressentaient bien évidemment. Il avait été un véritable boulet durant cette mission, plus particulièrement pour l'un de ses collègue.

Sayan se redressa, se maintenant debout grâce à la force de ses bras reposant une pression sur ses genoux desquels émanaient d'assourdissants claquements. Il était dans la force de l'âge, pourtant l'on aurait dit l'un de ces anciens du village qui ennuyaient tout le monde avec leurs contes d'une autre époque.

Le Chikara n'avait pas arrêté de se plaindre grossièrement durant toute la mission. Et les gros mots, Sumika n'aimait pas trop ça. Pourtant, elle aussi était plutôt épuisée. Elle prit une grande inspiration et s'approcha du Chikara dont les genoux craquaient.



Elle lui donna une tape amicale sur l'épaule et s'adressa à toute l'équipe.

Reprenant difficilement son souffle, Sayan mit sa main dans sa sacoche se trouvant au niveau de sa ceinture. L'on pouvait distinguer qu'il y cherchait visiblement quelque chose, jusqu'à ce qu'il ne parvienne finalement à poser ses doigts sur son paquet de cigarettes. Il en prit une, l'alluma avant de la porter à sa bouche. Le meilleur moment pour en fumer une était soit après un repas, soit après un effort considérable, ce qui était le cas en ce moment présent. Sumika, Chuunin de Konoha et compagnon de Sayan durant cette mission, se mit à féliciter chacun des membres de l'équipe. Le Chikara ne porta pas grande attention à ces dires, il avait déjà à l'idée de rejoindre son lit le plus rapidement possible. Mais un lit, ça ne s'occupait pas seul. Alors il fixa Sumika durant plusieurs secondes, de haut en bas, plongé dans une profonde réflexion. Les deux autres Shinobis n'allaient plus tarder, c'était à eux que revenait l'honneur de faire le rapport de mission aux hautes instances. Alors, sans dire un mot, n'esquissant qu'un simple geste de la main, ils se mirent en direction de la tour rouge. Il n'en fallut pas plus à Sayan pour faire ses propositions indécentes à Sumika.

La proposition de Sayan était inattendue. Alors que Sumika suivait le shinobi en pensant se rendre jusqu'à la tour des Hokage, lui, il pensait à aller se rafraichir...Quoi, comme ça, là !? Sans vêtements de bain ?



Sumika n'avait pas vu dans la proposition de son collègue une quelconque proposition indécente. Elle était quand même très fatiguée et s'imaginer des choses perverses était au dessus de ses forces et de son caractère. Sans n'y voir aucun mal, elle donna une tape au cul du chuunin pour lui faire signe d'avancer.

Sayan se demanda tout d'abord s'il s'agissait d'ironie. Mais il s'avéra que plus les secondes défilaient, plus son rêve était à portée de ses doigts. Elle avait dit oui. Elle avait dit oui. ELLE A DIT OUI pensa Sayan qui recracha l'entièreté de la fumée qu'il venait d'inhaler, choqué par la réponse de son interlocutrice. Il se reprit vite, ne laissant transparaître aucune émotion. Intérieurement, son coeur battait au point que l'on pouvait se demander si le Chikara n'allait pas être frappé d'un arrêt cardiaque. Il se frottait les mains. Puis, cerise sur le gâteau, elle lui tapota légèrement le fessier, ce qui eu pour don de sérieusement enflammer Sayan ! Des étoiles brillaient de mille feux dans son regard qui avait pris un air sournois.



Répondit-il à Sumika, l'air détendu et serein. Les deux Konohajins se mirent à marcher en direction des appartements du clan Chikara où se trouvait la demeure de Sayan. Au bout de quelques minutes de marche durant lesquelles le silence semblait pesant pour lui, il décida de briser ce dernier, ne se laissant pas d'avantage submerger par l'adrénaline qui le rongeait tant.



Ô Sayan n'était pas du tout du genre à s'attacher à qui que ce soit. C'était un pervers, rien de plus. Toutefois il préférait être mis au courant d'une quelconque relation que pourrait entretenir Sumika avec un autre membre du village. Il avait suffisamment de problèmes à devoir gérer pour se mettre encore plus dans le pétrin.

Sumika crut comprendre que son collègue de mission avait un petit penchant pour elle. Elle se sentit rougir quand elle l'entendit parler de sentiments et d'amour. Ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait d'un gars comme lui.



Elle réfléchit un peu et crut comprendre là où Sayan voulait en venir avec ses sources chaudes ou sa douche.

Ah un enfoiré de Kitto pensa Sayan. Mais rien de bien concret, continua-t-il. Il perçut alors la situation comme une porte non pas grande ouverte, mais plutôt comme sur le point de se fermer. Il fallait se hâter, comme si sa survie en dépendait. Sumika était encore célibataire, c'était une occasion rêvée. Sayan répondit à la Kitto d'une manière qui le caractérisait bien.



Son rire raisonnait totalement faux. Il faisait semblant de taquiner Sumika, mais il n'en était rien, et cela pu se confirmer au regard intéressé qu'il porta le temps d'un milli seconde de manière abrupt à la jeune femme.



Gentleman ? Finalement, il était drôle ce Sayan. Bien des adjectifs pouvait qualifier cet emmerdeur, enfoiré d'idiot, mais il n'était certainement pas un " gentleman ". Et inexorablement, sa nature le rattrapa.



Lança-t-il, d'un ton ironique, mais ses paroles étaient forgées d'un désir véritable.
Les deux continuaient leur route vers les appartements de Sayan, ils n'étaient plus qu'à quelques minutes de leur destination finale.

Sumika était flattée mais la dernière phrase du chuunin la piqua un peu dans sa toute petite fierté. Comme si c'était elle qui avait penser à se doucher avec lui... En fait, oui, elle y avait bien penser mais pas de manière dont il le sous-entendait.



Elle lui montra alors sa main recouverte d'un chakra bleuté très tranchant. C'était juste pour lui faire comprendre qu'il rêvait debout si il croyait vraiment pouvoir profiter d'une douche avec elle. Elle sourit simplement puis annula sa technique.

La réponse de la jeune femme vint noyer tous les espoirs de Sayan, du moins presque tous. Sumika avait répliqué avec franchise et elle ne semblait pas être sur la même longueur d'onde que le Chikara. Toutefois, il était de nature plutôt borné et ce n'était pas cette simple menace de la part de Sumika qui allait le décourager. Il préféré garder le silence face aux dires de la demoiselle.

Ils arrivèrent finalement devant les appartements de Sayan. Celui-ci ouvrit la porte. C'était à peine rangé, par-ci par là trainaient deux trois bricoles, mais dans l'ensemble, l'appartement était plutôt présentable. Sayan invita Sumika à rentrer avant de lui pointer du doigt la salle de bain.

La kunoichi aux cheveux tressés était entrée dans les appartements de son collègue. Elle ne put s’empêcher de jeter un œil rapide sur l'ensemble de la pièce. C'était plutôt présentable, bien plus que ce ne l'était chez elle-même. Sayan lui indiqua ensuite l'emplacement de la salle de bain. Avant de s'y rendre, elle se tourna vers lui.



Et elle se dirigea jusqu'à la salle de bain qui était elle aussi, très présentable. Elle claqua la mort derrière elle, se déshabilla, régla la température de la douche avant de se mettre sous l'eau. Comme à chaque "bain" après une mission, elle frissonna de bien-être tellement cela lui faisait le plus grand bien. Tous ses muscles se relâchèrent un à un pendant qu'elle commençait à se savonner.

Quelque chose à boire... Sayan se hâta dans la cuisine, ouvrant son frigo et chercha des yeux sa bouteille de Sake. Rien de mieux qu'un petit verre après une mission aussi longue et éprouvante. Il servit deux verres avant de les placer sur un plateau qu'il amena jusqu'à la table sur séjour. Il s'approcha ensuite de la porte qui donnait sur la salle de bain avant de lancer :



Il se retourna ensuite afin d'atteindre son canapé lorsqu'une idée plutôt perverse lui traversa l'esprit. Pourtant, il n'hésita pas une seule seconde. Il tourna les talons et se dirigea de nouveau vers la salle de bain. Il s'agenouilla devant la porte avant de poser son regard au travers de la serrure. Le tout, accompagné d'un ricanement sournois. Bordel, on y voit rien, pensa-t-il. La buée due à l'utilisation d'une eau certainement bouillante lui masquait la vue. Toutefois, il put déceler les quelques courbes de la jeune femme, cette vue le fit saliver. Il hésita à plusieurs reprises, allait-il empoigner la porte ? Tandis qu'il était en pleine réflexion, une douleur à l'arrière de sa cuisse droite lui fit perdre l'équilibre. Foutue Crampe ! Son genou frappa la porte. Le mal était fait, sans doute Sumika allait-elle se rendre compte que Sayan était juste derrière ou peut-être allait-il avoir une chance remarquable ! Mais rien n'était moins sûr...

Sayan proposait du saké. Pourquoi pas ? Sumika n'avait rien contre un verre d'alcool de temps en temps, encore moins quand il s'agissait d'en partager un verre avec quelqu'un d'aussi sympathique que ce chuunin. Tout en se frottant le corps, Sumika pensait à ce compagnon de mission plutôt singulier. C'était un gars qui avait de nombreux défauts mais qui d'une certaine manière, se voulait être plutôt charmant et sympathique quand on commençait à le découvrir un peu plus.

La kunoichi sursauta dans sa douche en entendant quelque chose claquer dans la porte. Elle cacha ses atouts féminins avec ses mains, par réflexe et cria à l'encontre de celui qu'elle pensait être derrière la porte.