L’hiver toucherait bientôt à sa fin, la neige fondait au fur et à mesure des jours, le ciel se faisait bien plus ensoleillé. Il redevenait presque agréable de se promener à l’extérieur. Enfin, pour une bonne partie des gens, toi tu n’en avais rien à faire, tu n’étais pas une frileuse, l’Hiver ne t’empêchait pas de t’entraîner comme le reste de l’année. Ta petite sœur en revanche, elle passait la moitié de l’hiver au lit. Elle tombait malade au simple contact du vent froid sur ses poumons, alors bien souvent elle ne pouvait même pas profiter de la neige avec ses amis, elle restait à la maison, bien au chaud en attendant des temps plus chauds. C’était d’ailleurs bientôt son anniversaire, d’ici deux mois elle aurait 15 ans, elle avait beau vieillir, à tes yeux elle restait une gamine fragile. Vous étiez très proches toutes les deux, elle regrettait souvent de prendre autant de retard à l’académie, elle te prenait comme exemple pour pas mal de choses, mais elle n’avait pas eu la même enfance que toi. Non, elle était presque tout ton contraire en vérité, timide, elle n’aimait pas la violence, et surtout elle avait réellement des amis. Malgré tout elle ne lâcha jamais prise, même quand ses instructeurs lui recommandèrent d’abandonner la vie de kunoïchi, elle les supplia de lui offrir une dernière chance. Son examen approchait à grand bas, ses 15 ans seraient aussi synonyme de réussites, en tout cas tu l’espérais pour elle, mais elle avait fait énormément d’effort, même toi tu prenais le temps de l’entraîner comme tu le pouvais, selon toi elle était prête, mais ton jugement était loin d’être impartial, forcément… Néanmoins, tu lui préparais quelque chose de spécial, tu comptais donc sur sa réussite.
Il devait être aux alentours de quatorze heure lorsque tu pars finalement de chez toi. Toujours ton sabre à la main, tu te mets à courir en direction de l’hôpital. Tu n’étais pas blessée ou quoi que ce soit, tu souhaitais simplement voir quelqu’un. Un quart d’heure plus tard, te voilà enfin arrivée, tout de suite tu te diriges vers l’accueil, tu t’inclines respectueusement devant l’infirmière avant de lui demander gentiment :
« Bonjour, excusez moi, je n’ai aucun rendez-vous mais je souhaiterai voir Takumi-Dono. Serait-ce possible ? »
Tu étais si souriante et rayonnante de joie, on ne pouvait pas te refuser grand-chose, d’un petit signe de la main elle te demande de t’asseoir, puis cette dernière scrute son carnet avant de partir en direction de l’étage. Sûrement allait-elle vérifier si le Chikara-dono était disponible. Tu attendais patiemment dans le grand hall de l’hôpital, tu y passais de moins en moins. A l’époque, alors que tu apprenais encore à manier ton sabre, tu ne coupes même plus le nombre de fois où tu as faillis te découper un doigt toute seule. Aujourd’hui tu y passais surtout après les entraînements un peu trop… musclés, qui soyons honnête, restaient très rares. De plus, tu ne tombais pas très souvent malade, tu étais plutôt résiliente, de fait tu ne voyais pas ton médecin favori si souvent. Enfin, favori, tu appréciais son calme, et surtout, il était clair et concis dans ses propos, nul besoin de tourner pendant des années autour du pot...