Ta main, presque au niveau de son fessier, tu te réjouis déjà de la tournure des événements. Ce n'est pas dans ton attitude d'avoir ce genre de comportement, mais il faut dire que le matin ne te réussit pas. Fatigué, tu n'as point envie de t'embarrasser sur des techniques de drague et tu préfères passer directement à l'étape supérieure. Fermant les yeux d'excitation, tu attends le moment fatidique avec convoitise et tu en viens presque à compter les millisecondes dans ta tête. Seulement, rouvrant les yeux en pensant avoir touché ton saint-graal, tu te rends compte que la vérité est tout autre. Le postérieur a disparu, tu ressens une violente douleur à ton bras gauche et ta tête est écrasée contre la table où quelques minutes plutôt se trouvait la chose que tu convoitais. Avec peine, tu tournes les yeux pour voir le visage de ton ravisseur dont il semblerait que les belles formes lui appartiennent. Tu as du mal à reprendre tes esprits et la fatigue ne t'aide pas, c'est un visage flou que tu rencontres puis après quelques secondes à le dévisager, les traits s'accentuent pour former le visage….. de ton
dôno?
Hein ??? Malgré la douleur qui te tenaille le bras, tu tournes la tête des deux côtés et tu te rends à l'évidence que vous êtes seul dans la pièce. Soupirant, tu te dis qu'il faudra peut-être qu'un jour, tu apprennes à différencier le postérieur d'un homme et celui d'une femme. Nullement gêné, tu es obligé de reconnaître que la vitesse de ton dôno est stupéfiante : qui aurait pensé qu'un médecin aurait d'aussi bons réflexes ?
Dévisageant de nouveau l'homme au cheveu bleu, tu l'entends, fidèle à lui-même, ses mises en garde vis-à-vis de ton comportement. Cela ne t'as nullement manqué et tu te rappelles de la lourdeur du médecin.
Faisant la sourde oreille, tu lui réponds en souriant malgré la douleur qui te tenaille le bras :
« Oh, c'est vous dôno ?! Qui aurait pu penser que ce beau fessier vous appartenait ?! En tous cas, c'est gentil de m'accueillir avec bienveillance. J'aimerais vous rendre la pareille en vous serrant la main, mais je crois qu'il y a un léger souci… »
D'un mouvement du menton en direction de ton bras, il relâche la pression et enfin libre de son étreinte, tu t'étires.
Après quelques mouvements de bras, tu sens le lourd regard du dôno se poser sur toi. Un regard cachant une once de déception que toi, Seiji ne remarques pas, car tu es bien trop préoccupé à regarder les divers outils rangés dans la petite mallette posée sur la table. L'écoutant une fois de plus te faire la morale, tu constates non sans lâcher un petit sourire, sa remarque vis-à-vis de la ponctualité dont tu as fait preuve ce matin. Au moins, penses-tu, ce médecin a beau être lourd et moralisateur, il sait tout de même reconnaître les efforts des autres. Peut-être même qu'à la fin des deux semaines, tu réussiras à remonter un peu dans son estime.... Enfin, à vrai dire, tu t'en fous un peu de ce qu'il peut penser de toi… Mais c'est ton dôno et tu sais que même si tu ne l'apprécies guère il est préférable de ne pas s'en faire un ennemi. Surtout si tu veux revoir un jour ton bandeau…
Ne préférant pas soulever le fait que c'est la première fois que tu agis de cette sorte, tu lui attrapes le bras avant qu'il sorte de la pièce. D'un regard suppliant, tu lui demandes de ta voix fatiguée :
« Vous n'auriez pas un peu de café ? Je n'ai pas eu le temps de prendre de petit-déjeuner ce matin... »
Attendant quelques secondes sa réponse, tu te crois bon de rajouter :
Et puis quittant enfin la salle, tu le talonnes dans les longs couloirs toujours aussi lugubres de l'hôpital. Curieux de connaître l'absence de lumières, tu lui demandes directement :
« Dîtes, pourquoi il n'y a aucune lumière d'allumé ? Vous savez, c'est dangereux... On pourrait se blesser en tombant par terre. »
Lâchant un petit rire, qui dans le silence pesant du couloir résonne inlassablement, tu ajoutes :
« Se faire mal dans un hôpital, ce serait vraiment le comble non ? Ahahaha....Ahahah...Argh ! ….Aïe! »
Dans une succession d'onomatopées, tu te retrouves de nouveau par terre, au même endroit où quelques minutes plutôt tu avais chuté.
Te retenant de lâcher un juron en la présence du dôno, tu jurerais que ce dernier, malgré la pénombre qui vous entoure, rigole de ton sort. Décidément, ce n'est pas ton jour…. Et dire que les deux prochaines semaines seront comme ça….
Tu soupires et te relevant, tu le vois te tendre les diverses armes qui te protégeront de la crasse que tu devras affronter. Néanmoins, tu constates que ton bouclier : les gants, manquent à l'appel. Sans l'interrompre, tu l'écoutes te donner les instructions et les consignes qui régiront à partir de maintenant ta vie, et ceux pour deux semaines. Puis finissant, sa phrase, tu le regardes d'un œil suspicieux et appréhensif, à la réponse qu'il te donnera, tu lui demandes :
« Je n'ai pas de gants ? »
Récupérant par la suite le plan de l'hôpital et toutes les informations qu'il contient, tu fais la sourde oreille face à sa mise en garde concernant les infirmières. L'irou Jutsu ? Poison ? Incapable de me sauver ? Bien que tu ne le crois pas vraiment, tu te dis qu'il est peut-être préférable de ne pas approcher les demoiselles du service. On ne sait jamais avec ces médecins et infirmières, ils cachent bien leur jeu et la clé de bras que t'as infligé le dôno te le confirme.
Cependant, s'il y a bien une chose qui t'interpelle, c'est la mention d'un sous-sol. Tu ignorais que l'hôpital accueillait des recherches scientifiques et malgré l'interdiction formelle du dôno tu ne peux t'empêcher de noter l'information dans un coin de ta tête. Ta curiosité n'est que trop grand et tu imagines déjà les découvertes que tu pourras y faire : des monstres verts, des humains avec des tentacules, des plantes ninjas…. Pas de doute, il faut vraiment que tu ais voir ça, ne serait-ce qu'une fois durant ton séjour. Et puis au point où tu en es, tu ne pourras pas descendre plus bas de toute façon…
Émergeant de tes pensées, tu te tournes vers l'homme aux cheveux bleus.
« Non, c'est bon, je saurais me débrouiller. Par contre, si j'ai un problème, je peux vous trouver où ? »