Tu avais quitté les geôles de Kumo depuis un petit moment maintenant. Néanmoins, tu ne quittais pas très souvent ton logement, pour ainsi dire, jamais. La seule fois où c’était arrivé tu avais faillis te faire embarquer par un proxénète, avant d’être sauvée par un Miwaku bien étrange. En terme de première fois, on aurait pu espérer mieux. De plus, tu avais appris par la même occasion que d’être hors de ton quartier n’était pour l’heure pas légal. Une chance que tu sois tombé sur cet homme plus qu’aimable à ton égard. Vous aviez conversé pendant un moment, grâce à lui tu avais non seulement échappée à un travail peu appréciable, mais en plus il t’avait raccompagné jusqu’à ton quartier pour t’éviter des soucis. En somme, ton accueil ne s’était pas si mal passé, tu avais juste bien compris qu’il y avait certains quartiers dans lesquels il ne fallait pas traîner.
En vérité, tu étais plutôt casanière de toute façon, tu appréciais le logement que l’on t’offrais, ça n’était pas l’appartement le plus spacieux que tu ai vu, mais il faisait très largement l’affaire pour toi. Une salle commune incluant la cuisine et le salon, une chambre, une salle de bain, tu ne demandais pas plus pour vivre tranquille. Tu passais la plupart de ton temps à rêvasser en regardant par la fenêtre. Tu n’avais pas effectué un seul entraînement depuis ta sortie des cachots, non, tu avais constamment ce besoin de te reposer à la moindre activité un peu trop physique. Ton traitement dans les geôles avait laissé de sacrés traces à ton corps, en plus de la malnutrition, les coups n’étaient pas vraiment quelque chose d’agréable. Tu tentais d’oublier cette période, mais cela hantait tes nuits. Tu n’osais même plus observer ton propre corps dans une glace, il était meurtri, remplis de cicatrices. Beaucoup trop de choses te rappelait cette période. Ta combativité s’était elle aussi envolée avec la défaite de Kiri. Pourtant tu ne portais pas spécialement ce village dans ton cœur, mais tu avais voué ton existence à celui-ci malgré tout. Aujourd’hui tu faisais partie d’un renouveau, pourtant tu te demandais si tu le méritais vraiment. Qu’est-ce que Kyota allait pouvoir faire de toi si tu ne te ressaisissais pas ? Tu n’avais survécus à Kiri car tu savais te battre en plus de posséder un talent particulier. Mais aujourd’hui, une seule personne connaissait ton don, et au combat tu ne semblais plus d’aucune utilité.
Soudain, quelqu’un toque à la porte, tu sursautes sur le moment, c’était rarissime que quelqu’un vienne jusque chez toi, qui pouvais bien être là ? Tu avances lentement vers la porte, tu l’ouvres très légèrement pour regarder qui se trouvait derrière. Tu es directement soulagée lorsque tu te rends compte que c’est Kyota. Il était finalement revenu ? Enfin ! Ça dénouait immédiatement le nœud que tu avais dans l’estomac, si tu ne faisais pas preuve d’autant de retenue tu l’aurais sûrement serré dans tes bras dès le moment où tu l’as vu, le visage surpris tu laisses s’échapper un semblant de sourire.
« Kyota-Sama, vous êtes finalement rentré. Tout s’est bien passé ?
Pardonnez mon impolitesse, rentrez je vous en prie. »
Tu utilisais bien des manières pour discuter avec lui, pas seulement parce-qu’il t’avait sauvé la vie, mais parce que tu connaissais ses origines. A Kiri déjà tu te comportais de cette manière, avec le plus grand des respects envers lui. Respect qui était d’autant plus présent aujourd’hui, c’était lui le chef de clan désormais, et ça n’était pas pour te déplaire.
Tu l’invites donc à entrer, ton appartement est plutôt… morne, peu de lumière, peu de meubles et le ménage n’était pas ton fort, tu laissais traîner le peu d’affaires que tu possédais. Mais bon, il ne devait pas s’attendre à un palais de toute façon.
Toujours sous tes airs de femme timide, tu poursuis :
« Que me vaut le plaisir de votre visite ? Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? »
Bon, à part de l’eau et un peu de café tu n’avais pas grand-chose à lui proposer à vrai dire, tu ne t’étais déplacée que de rares fois pour faire un petit plein de nourriture, avec ce que tu pouvais t’offrir néanmoins…
Tu étais cependant intriguée quant à la raison de sa visite, venait-il simplement t’informer de son retour ? Où avait-il quelque chose d’important en tête ?