VIE DE MERDE

1

Lundi



7 h 15
Une fois le dôno parti, tu laves soigneusement ta tasse et la pose délicatement sur l'évier métallique. T'essuyant les mains à même sur ton yukata tu lâches un long soupire et te dirige vers ton matériel de nettoyage que tu avais posé en entrant à la salle de pause. T'emparant ensuite du plan de l'hôpital que le médecin t'avait remis, tu cherches les yeux froncés ta première quête : les toilettes du personnel. Tu constates avec sidération qu'il y en a plus d'une vingtaine, réparti un peu partout dans le bâtiment. Alors, éteignant les lumières de la pièce, tu la quittes et déconcerté, tu te mets en marche des premières toilettes….

7h30
Il ne te fallut pas plus de 15 minutes pour trouver le chemin des premières toilettes. Dévalant, les escaliers, traversant les multiples couloirs et parcourant les multiples étages te voilà en face de premier adversaire. La porte grinçante dont le panneau rouillé où il est inscrit dans une écriture blanche écaillé « WC » se tient devant toi. À l’odeur qui s’y dégage, tu peines à croire que cela vient d’une œuvre humaine. D’une main tremblante mouillée par la sueur qui s’en dégage à l’appréhension de découvrir ce qui s’y trouve à l’intérieur, tu ouvres brutalement la porte dévoilant alors dans sa splendeur le trône blanc qui y réside. Enfin, blanc est un bien grand mot… La poussière s’étant accumulée et les toiles d’araignées y ayant pris place, tu te demandes si elles ont déjà servi. Prenant soin de fermer la porte à clé et t’approchant de la cuvette, tu y trouves ta réponse. Un gros tas d’excrément fait belle figure, origine de l’odeur et signe qu’elles ont bien été utilisée. Tendant le bras et tournant la tête pour ne pas vomir sur place, tu appuies sur la chasse d’eau, déterminé à faire partir cette affreuseté. Sans regarder, tu entends alors l’eau couler et toujours tourné, tu attends…dix…vingt secondes….et bien dis donc c’est long…. Étrange d’ailleurs, tu sens un liquide chaud contre ta chaussure comme si… et merde….
Te retournant, tu constates avec stupeur que ce que tu craignais était bien arrivé : les toilettes étaient bouchées.
L’eau débordant de partout et la chasse d’eau ne s’arrêtant pas, tes pieds sont alors remplis de cette merde qui pas plus tard était assis sagement dans ce trou.

Dialogue de personnage
« Putin ! »


Rageur, tu frappes du poing la porte derrière toi que tu croyais fermé, hélas, vielle et rouillé qu’elle était, le loquet saute et tu perds alors l’équilibre. Comme vous l’avez compris… c’est allongé par terre, la tête dans cette eau insalubre que tu te retrouves….

10 h 45
Tu marches dans les couloirs, tel un mort-vivant, ton matériel sous les bras, à l’exception de cette merde qui te recouvre partout. Tu as finalement réussi à déboucher les toilettes et à y nettoyer la crasse, mais ce ne fut pas sans perte. Le marron qui te constelle le prouve et les regards moqueurs des patients et infirmières te l’affirment. Sortant ton plan, mouillé par ta mésaventure, tu soupires à l’idée de tes vingt prochaines toilettes…

17h00
Ça y est, tu as enfin fini. Tu viens de finir tes dernières chiottes et maintenant, tu te diriges vers la sortie. À force d’être agenouillé à récurer les toilettes ou à essayer de les déboucher, tu ne sens plus tes jambes et bras. Qui aurait cru que le métier d’homme de ménage était si éprouvant ? Tes ongles noirs, tes habits tachetés, tes cheveux gras et tes sandales trempés te font dire qu’il est grand temps que tu prennes une douche. De tes mains toutes fripées, dû à l’absence de gant, tu t’empares de la poignée et sors enfin, goûtant à l’air frais de ce début de soirée. Prenant le chemin du retour, tu entends la colère de ton ventre s’exclamer sous forme de gargouillements. Cela te fait rappeler qu’il est temps de manger, car la mésaventure de ce matin ayant engendré un retard important sur ton planning, ne t’avais pas pu permettre de profiter de ta pause du midi. D’ailleurs en y réfléchissant, cette pause ne t’aurais servi à rien puisque tu avais préféré t’abstenir de ce repas pour économiser ton argent et ainsi rembourser la vitre brisée. Chose que tu avais hélàs promis au dôno...

18 h 00
Tu ouvres la porte de chez-toi, prends une douche froide (car il n’y a plus d’eau chaude), te prépares un bol de riz et t’allonge, baguette en main sur ton lit. Fatigué, tu n’entames que la moitié de ton repas avant de sombrer dans les bras de morphées.

Et dire qu’il te reste 14 jours comme ça….

Publié le 02 Mai 2021 vers 00h

1

Mardi



6h00

Tu as toujours autant de mal à te lever, mais finalement, tu arrives à l’heure devant les portes de l’hôpital. Malgré le fait que tu t’es couché à 18 h 00, tu te sens toujours autant vidé d’énergie et tes bras et jambes n’arrivent pas à se remettre de la journée d’hier. Journée dont tu espères ne pas répéter aujourd’hui. Inspirant un grand coup et profitant encore de la nuit qui recouvre de son voile un ciel sans étoiles, tu rentres dans l’établissement.
Contrairement à hier, les lumières sont bien allumées. Le dôno avait donc raison en disant que le problème serait vite réglé. Plissant tes yeux cernés face à l’éclairage projeté par les néons, tu vois que le hall d’entrée a repris ses gesticulations habituelles. Les patients sont de nouveaux là, les infirmières et médecins courent dans tous les sens, et même si cela ne te réjouit pas Ume-San et sagement assis à l’accueil, un journal à la main et un paquet de chouquettes dans l’autre. Espérant lui échapper, tu marches la tête basse en faisant attention d’échapper à son regard. Tu ne lui a toujours pas pardonné pour la dernière fois et de toute façon, tu n’as pas envie de perdre du temps sur ton planning. Même si tu avais fait le sale boulot hier (oui, déboucher les toilettes est un sale boulot), il te reste néanmoins du travail. Essayant de te faufiler vers le placard où sont rangées tes affaires de nettoyage tu entends alors une vieille voix que tu ne connais que trop bien.

Dialogue de personnage
« Et bien alors mon garçon ? Tu essaies de m’esquiver ? »


Que lui répondre ? Pris au dépourvu, tu mets ta main dans tes cheveux et d’un sourire gêné tu lui réponds :

Dialogue de personnage
« Oh… Bonjour….. Non…non… Je suis juste pressé…Vous savez les toilettes…tout ça…tout ça…Quoi… »


Tu parais ridicule et tournant les talons avec l’intention de partir d’ici le plus vite, tu entends les pas lourd de l’ancêtre se rapprocher de toi. Tu la vois faire le tour de son bureau, pour sortir de l’accueil et las, tu te dis qu’elle va encore venir te chercher des ennuis. Décidément, cette vieille peau n’en a pas fini avec toi… Soupirant, tu la vois s’arrêter à un mètre de toi et te tendre son paquet de chouquettes. Dépassé par la situation, tu ne sais pas trop comment réagir, était-ce un piège de sa part ? Que te voulait-elle ? Essaie-t-elle de t’empoisonner ? Toujours méfiant, tu lui demandes ; intrigué de ce geste si peu attendu :
Dialogue de personnage
« C’est pour moi ? »


Hochant la tête et te souriant, elle te répond sagement :
Dialogue de personnage
« Évidemment mon garçon ! Tu es tout pâle et maigrichon ! Ne sois pas bête et prend des forces ou sinon tu vas finir comme un légume ! »


Secouant son sac de chouquettes, elle rajoute :
Dialogue de personnage
« Rassure-toi, elles ne sont pas empoisonnées hi…hi…hi… Allez prend les et va te faire un café avant de commencer ta journée. Un jeune homme comme toi doit prendre des forces avant d’aller travailler ! »


Bouche bée, tu la vois repartir dans la direction inverse, et retrouver son journal. Ton sac de chouquette dans les mains, tu restes longtemps comme ça, le regard vide, hagard. Tu ne saurais pas expliquer le comportement de la vieille dame, mais tu ne peux qu’lui en être reconnaissant.
Prenant tes affaires rangées dans le placard, tu t’introduis dans la salle de pause et te fais couler, dans le vacarme de la machine, un café. Déposant la tasse sur la table qui au passage te brûle quelques doigts, tu plonges ta main pour en ressortir une chouquette. Croquant dedans, tu constates avec amusement qu’elles ne sont effectivement pas empoisonnées. Non, à vrai dire, elles sont même délicieuses. Tu ne sais pas si c’est parce que tu n’as pas pris de petit-déjeuner qu’elles te paraissent aussi bonne mais tu as vite fait d’engloutir la dizaine de pâtisseries. Puis tu ingurgites doucement ton aigre boisson dont le goût bien qu’immonde a pour effet de te réveiller. C’est bon ! Tu es fin prêt pour le travail !


12h00

Comme tu l’avais espéré, la matinée fut moins chargée que celle d’hier. Tu n’avais pas eu cette fois-ci recours à ta ventouse, mais juste à des lingettes et ton balai. Tu avais vaguement fait connaissance avec certaines infirmières dans les couloirs sans pour autant essayer de les draguer. Même si tu n’y croyais qu’à moitié, tu prenais les conseils de ton dôno au sérieux. Ils valaient mieux se contenter d’établir une relation amicale avec ces demoiselles et tu avais dû prendre sur toi pour ne mater les magnifiques postérieurs que certaines pouvaient avoir. Allons bref…il est 12 h 00 c’est ta pause. Comme pour hier, tu n’as pas ramené de repas par souci d’économies, tu espérais rembourser les degâts de le vitre avant la fin de la semaine. Une fois acquitté de cette dette, tu pourrais enfin dormir sur tes deux oreilles, mais pas avant. C’est donc le ventre gargouillant et tes affaires de ménages sous le bras que tu te balades dans les couloirs de l’hôpital sans objectif particulier.

12h30

Tu ne sais plus trop où tu es. Tu as dévalé pas mal d’escalier, ouvert pas mal de portes et te voilà maintenant perdu. Ton plan aurait pu te servir si tu savais au moins où tu étais, mais là… Nada… Rien… Néant. Les couloirs se ressemblant tous, tu as vaguement l’impression d’être déjà venu ici. Que vas-tu faire maintenant ? Si tu as un peu de chance te dis tu, tu trouveras bien une infirmière ou un médecin pour t’indiquer le chemin, malheureusement, la plupart sont en pause et tu sais qu’il est rare de les croiser entre 12h00 et 13h00. Continuant à marcher dans le couloir, tu vois au fond une porte s’entrouvrir…. Ça y est tu sauvés penses-tu ! Trottinant en direction de ton sauveur, tu lâches d’une voix portante de peur que ce dernier referme la porte.

Dialogue de personnage
« Excusez-moi ?! »

Publié le 03 Mai 2021 vers 23h


Voilà 3 jours que je suis dans cet hôpital. 3 jours d’ennui où s’ajoute la souffrance de ma côte droite. Mes nuits sont courtes et je ne mange presque plus. Chaque jour, une infirmière vient changer mes bandages et m’apporter de quoi subvenir à mes besoins. Le repas n’est pas excellent et habitué à la nourriture de mon père, je trouve presque cela infecte. Je repense souvent à ce samedi durant lequel ce Genin m’a humilié puis frappé ensuite. Certes, je l’avais bien cherché, mais qui aurait pensé que cet ado à la gueule d’ange sache se battre ? Et qui aurait pu penser qu’il se donnerait directement à fond après lui avoir lancé un duel ? Allongé dans ce lit d’hôpital, j’aurai pu ruminer ma vengeance, le haire, le détester, mais non. C’était bizarre, mais j’avais presque un peu d’admiration pour ce petit prince, tout comme mon cousin Uzume, je ne pouvais qu’être impressionné de sa technique et de la maîtrise de son art. Mais là où puisée cette source d’admiration que je lui dédiais était surtout dû au fait qu’il m’ait apporté ici, à l’hôpital. Je ne vais pas le cacher, je n’aurais jamais fait la même chose pour lui. Chacun sa merde. À vrai dire, il se pourrait même que dans ma soif de sang, je l’aurais achevé sur place. Mais dieu merci, il semblerait que je sois encore trop faible pour ne serais érafler mon adversaire et je n’en suis que triste. Alors inconscient sur son dos bien qu’humilié, j’avais entendu vaguement sa colère éclaté à l’accueil, et puis après, ce fut le trou noir. Mais quand bien même je lui vouais une certaine admiration, cela ne voulait en aucun dire que je pardonnais ses actes. L’infirmière qui se chargeait de changer mes bandages m’avait assuré que je serais de nouveau sur pied dans 1 mois si tout se passait bien et s’il n’y avait pas de complications. 1 mois durant lequel je serais cloué à mon lit à dormir ou à regarder le plafond écaillé. Pff…

Mardi, 12 h 30

Toujours allongé sur mon lit, je commence à suffoquer face à la chaleur de la pièce. L’infirmière m’ayant apporté mon repas, je n’ai même pas la force ou la conviction de le manger. De toute façon, je trouve cela infecte. Me redressant, je cherche vainement une fenêtre dont l’espoir de faire dégager ce feu hardant qui m’entoure. Un pied-à-terre, je ne peux me retenir de lâcher un cri face à la douleur qui m’habite. Bon sang ! Le moindre mouvement me fait souffrir, mais j’ai vraiment besoin de respirer un air pur et sortir de cette pièce aux quatre murs. Je ne peux rester ici une seconde de plus, il faut que je sorte. M’appuyant sur la petite table de chevet, je rejoins non sans douleurs la porte d’entrée et d’un geste désespéré, j’attrape la poigne et la tourne brusquement. La porte s’ouvrant doucement, je me rappelle que l’infirmière m’avait dit de ne pas bouger. Mais j’en ai que faire de ses conseils, je dois partir ne serait-ce que quelques minutes de cette prison.

À peine sortis, j’entends une voix lointaine mais portante. Plissant les yeux, je vois une silhouette indistincte se rapprocher vers moi. À coup sûr, c’était encore un de ses médecins venu me dire qu’il ne fallait pas que me bouge. Lourd qu’ils étaient, je n’aurais pas dit non à leur fracasser le crâne sur ma table de chevet. Mais non, je n’eus pas à faire cela puisque l’émetteur du bruit et propriétaire de cette silhouette n’était autre que le petit prince. Du matériel de nettoyage sous le bras, je me demande ce qu’il fait là. Intrigué, je le vois s’arrêter à quelques mètres de toi. Sans montrer la moindre émotion, je le dévisage longuement, de ton regard profond. Puis de ma voix aigre, je demande sans même un bonjour, qui selon moi n’aurais pas été de trop.

Dialogue de personnage
« Qu’est-ce que tu fais là toi ? »

Publié le 05 Mai 2021 vers 11h

1

Rejoignant, tu l’espères, ton futur sauveur, tu constates ni une ni deux à qui tu as finalement affaire. Tignasse violette, yeux jaunes, plus jeune que toi…. C’est lui. Qui aurait pu prédire que dans l’immensité de l’établissement et parmi tout le personnel et les patients, tu tomberais sur ce gamin provocateur ? De sa façon aigre et jugeuse que tu lui reconnais bien, il te demande grossièrement ce que ta présence vient faire ici. À l’écouter, tu as l’impression que vivre est une erreur. On dit souvent que tu es sans éducation, parfois trop vulgaire, parfois trop direct, mais contrairement à lui ce n’est rien. Ce mal élevé n’a donc rien retenu de la dernière fois ? Préférant ne pas y répondre et de ne pas céder à la colère, tu préfères tourner les talons et partir. Tu sais très bien que si tu restes une minute de plus avec lui, tu risques de lui remettre un pied dans les côtes ce qui serait une nouvelle fois une source de problème pour toi. Alors non. Cette fois-ci, tu ne vas rien dire, tu vas te contenter de l’ignorer, c’est tout. À deux doigts de partir, tu remarques que le jeune enfant se tient la côte droite et grimace de douleur. Tu savais que tu n’avais pas fait dans la dentelle, mais tout de même…. Bien que tu n’aimais pas ce garçon, un sentiment de culpabilité t’envahit. Le réduire à cet état d’invalide n’avait jamais été ton objectif et tu ne peux qu’en être désolé. À l’avenir, tu saurais te contrôler, tu t’en fais la promesse. S’énerver ne mène à rien après tout. En y réfléchissant bien, ce Genin doit avoir ses raisons d’être aussi peu agréable. Peut-être a-t-il subi une perte lourde ou a-t-il des problèmes familiaux ? Tu as besoin de savoir. Tu ne peux pas rester les bras croiser et l’ignorer comme tu l’avais décidé. Non. Si tu ne peux, ne serait-ce, apporter un peu de soutien face au dégât que tu lui a causé alors tu te dois de le faire.

D'un mouvement du menton en direction sa côte, tu lui présentes tes excuses:
Dialogue de personnage
« Ça va ?
Je suis désolé pour ta côte. Je ne voulais pas en arriver à là. S'il y a la moindre chose que je puisse faire pour me pardonner, je suis à ton écoute. »


Puis essayant de faire taire les gargouillements de ton ventre, tu lâches un sourire sympathique :
Dialogue de personnage
« Tu sais, bien que nous nous connaissons j’ignore tout de toi. »


Déposant ton matériel par terre, tu le lui la tend ta main en espérant qu’il va la prendre et ne pas la laisser pendre dans le vide.
Dialogue de personnage
« Je m’appelle Seiji. Chikara Seiji. Et toi ? »

Publié le 06 Mai 2021 vers 14h


Je m’attendais à ce qu’il me gronde ou me fasse la morale sur mon manque de manière, mais cela ne se produit pas. Son visage se relâcha et il en vient même à présenter des excuses. Sans montrer la moindre émotion, je me demandais si je n’avais pas raté un épisode. Pourquoi s’inquiéter-t-il de ma côte ? C’était tout de même lui qu’il l’avait cassé… Les gens étaient vraiment bizarres décidément… Désireux de ne pas le provoquer, je pris la peine de répondre d’une voix monotone.
«
Dialogue de personnage
« Oui, ça va… »

Je ne lui retournais pas la question, car cela ne m’intéressait pas et je n’avais aucunement envie qu’il me raconte sa vie. J’avais d’autres problèmes à gérer, notamment celui de ma côte droite fracturée. De toute façon, je n’eus pas à lui demander puisque son ventre me répondit de lui-même : il semblerait que notre petit prince eût faim. Cela me fit lâcher un petit rire discret en le voyant faire comme si de rien n’était. Je ne riais jamais, mais il fallait dire que la situation me paraissait bien drôle.
Ce qui me parut moins drôle en revanche, c’est lorsqu’il me tendit sa main en se présentant. Ainsi, le petit prince avait un prénom ? Seiji…. Pourquoi se présentait-il à moi et voulait -il connaître mon prénom ? Je m’en foutais de lui moi, c’était quoi son problème ? Pourquoi agir de cette sorte alors qu’il m’a fracturé les deux côtes ? C’était l’hypocrisie à l’état pur, l’admiration que j’avais pour lui n’était plus. J’aurais préféré qu’il m’insulte et me traite de nul. Ce n’était pas avec des phrases de fragiles qu’en devenait un homme. Laissant sa main pendre dans le vide.
Je lui demande froidement :

Dialogue de personnage
« Pourquoi tant d’hypocrisie ? »


Puis sans même attendre de réponse, je m’en vais rejoindre ma chambre en lançant une dernière phrase :

Dialogue de personnage
« Tu aurais dû me laisser sur ce terrain. » »

Publié le 08 Mai 2021 vers 20h

1

Le Genin, de son aire blasé, me prit la peine de me répondre. Certes, sa réponse était courte, mais tu n'en attendais pas plus de lui. L'important était qu'il soit en bonne santé. Bien qu'il soit de constitution fragile, tu le savais de nouveau sur pied bientôt. Cela ne sera alors qu'un mauvais souvenir et tous les deux oublieront cet incident. Enfin, tu espères qu'il oubliera. D'après le peu que tu avais vu, il lâchait jamais l'affaire et qui sait si dans sa folie il voudrait te défier de nouveau ?

Dialogue de personnage
« Ok cool alors ! Tu seras bientôt de retour parmi nous alors ! »


Tu ne sais pas trop quoi dire d'autres. Normalement, tu n'as aucune difficulté pour communiquer ou échanger avec quelqu'un, mais là, c'était différent. Étrange qu'il était, tu ne savais comment ce garçon allait réagir. Si bien que lorsque tu le vis s'enfuir et laisser ta main pendouiller dans le vide comme une nouille, tu ne fus guère étonné. Puis rejoignant sa chambre, tu écoutes son petit conseil. Ainsi, il aurait préféré que tu le laisses là-bas, à l'agonie ? Ralentis par sa côte droite, tu l'as en quelque foulés rattrapé. Te mettant entre la porte et lui, empêchant alors un quelconque passage, tu plonges tes yeux bleus dans les siens.

Dialogue de personnage
« Écoute-moi bien. Je vais te dire une dernière chose et après, je te laisserai tranquille. Tu aurais voulu que je te laisse sur ce terrain ? Et bien sache que je l'aurais fait si mes fantômes du passé ne m'avaient pas rattrapé. Ma mère m'a abandonné dans les mains de mon alcoolique de père. J'ai été battu et j'ai souffert de cet abandon. Si je t'ai sauvé, c'est uniquement par intérêt. Si je ne l'avais pas fait, je ne vaudrais alors pas plus que ma génitrice. »


Prenant une longue respiration, tu continues :
Dialogue de personnage
« Te sauver m'a juste permis de confirmer que je n'étais pas un lâche, que je n'étais pas comme elle. Que j'étais différent. Tu comprends maintenant ? Les erreurs qu'elles a faites ne sont pas les miennes. Libre à toi de me croire ou pas, mais je n'aurais aucune raison de mentir à un garnement comme toi. »


Ramassant tes affaires, le ventre gargouillant, tu t'apprêtes à partir. Tu t'en foutais royalement de ce que pouvais penser ce garçon, mais tu avais tenu à vider ton sac.

Publié le 14 Mai 2021 vers 21h