Dans des milliers de cas différents, si la personne avait été toute autre, le coeur de Misao aurait probablement manqué un battement de s'être laissée surprendre ainsi. Lorsque le rire, pareil à une brise d'été, vint briser le silence du dojo, l'organe vital de la jeune shinobi ne rata aucun de ses coups, il doubla simplement d'allure, battant soudainement à la chamade. Elle se retourna dans la direction de ce son chéri entre tous pour admirer avec quelle grâce et fluidité Shizuka avait déjà parcouru la moitié du chemin les séparant dans un assaut expert.
Ce n'était pas une première, elle ne ressenti aucune peur, aucune crainte, pas la moindre peine de voir son amie la plus chère la charger de la sorte. Elle était toute en confiance, ravie, même. Par automatisme, elle rugit son plaisir en se jetant à son tour pour réceptionner la sœur qui ne partageait pas son sang dans une parade habile. Elle était si belle dans l'esprit du combat, là où Misao était simplicité et efficacité, Shizuka auréolait dans chacun de ses mouvements, comme si le Soleil se trouvait systématiquement dans son dos, éblouissante.
La jeune adolescente leva son arme pour frapper celle de son amie et débuter un duel qui en valait vraiment la peine. Rien à voir avec le mannequin d'entraînement déjà sévèrement entaillé. Sa lame glissa en angle droit pour aller chercher l'estoc de celle de sa rivale improvisée, elle se préparait déjà au choc du métal contre le mé...
... Le bois.
Shizuka l'avait attaquée avec une arme factice, d'entraînement. La ninjato de Misao passa au travers comme dans du beurre, tranchant l'objet de moitié. Son estimation avait été totalement faussée par l'ignorance de ce détail, elle avait mit beaucoup trop de force et fut emportée par sa propre inertie.
Elle passa devant son amie en criant sa surprise et trébucha, déséquilibrée, sur un tatami mal ajusté. Puis elle se mis à rouler, lâchant son arme par reflexe pour ne pas se laisser blesser dans sa bêtise par cette dernière. Sa débandade se termina contre le mur du dojo, dos à ce dernier, cul par dessus tête, cette dernière en angle droit, les yeux grands ouvert, encore interloquée par ce qu'elle venait de vivre.
Elle avisa Shizuka, à l'envers de son point de vu. Et éclata simplement de rire pour annoncer, presque à bout de souffle :
« Un sabre en bois ! Sotte ! Tu m'attaques avec une arme en bois ! J'aurais pu te faire mal ! »
Elle se remis péniblement sur ses jambes et alla chercher son épée sans se départir de son rire. Puis celui ci se calma peu à peu, la laissant ajouter :
« Du coup, c'est moi qui me suis esquintée... Bien joué. »
Sur ce quoi elle repartie de plus belle dans un rire de pure joie.