Les dires du Kittodono ne m’étonnait pas. Ni même l’arrestation de la personne concernée. Si je regrettais amèrement cette situation, je ne voyais aucune autre issu que celle-ci. Konoha et ses dirigeants avaient finalement fait preuve d’une grande réactivité malgré leurs premiers doutes face à Kazumori. Alors qu’il m’expliquait vaguement la situation, il m’apportait un crayon et un papier. Je n’avais pas besoin de l’entendre me le dire pour comprendre que j’allais devoir rédiger mes déclarations. Après tout, les paroles s’envolent et les écrits restent.
Répondis-je simplement. Je ne comptais pas aller contre cet ordre. J’agissais pour le bien-être de notre clan et surtout celui de notre village. Alors que je commençais à rédiger mot pour mot mes aveux, le Dono me fait part de son soucis de bras.
« Que vous est-il arrivé ? »
Je posais la question avec intérêt, je faisais toujours preuve d’empathie et bien encore plus lorsqu’il s’agissait d’un Kitto. Très vite, je terminais mon résumait avant de signer en bas de page. Le crayon posé sur mes feuilles, je les glisse vers le Kittodono. Cet homme est loin d’être idiot, il connaît certainement ma position concernant la Prêtresse et j’espère que je lui prouverais que nous ne sommes pas soit un fanatiste ou un non-croyant pur et dur. Le juste milieu existe, ces personnes qui cherchent des réponses avant d’émettre le moindre jugement.
« Kazumori-sama, j’ai conscience de votre position concernant la Prêtresse, mais prenez en considération les personnes comme moi. Je n’ai jamais écarté la Prêtresse de ma vie, pour autant, je reconnais que son absence n’est pas anodine. »
Je soupire longuement. Mes lointains souvenirs me faisaient encore souffrir et ma blessure au bras me le rappelait régulièrement.
« Soyez sûr de ma loyauté envers vous et notre village. Vous pourrez compter sur moi dans vos recherches, nos frères ont besoin de connaître la vérité. Moi aussi. »
Puis la conversation revint alors vers les projets d’Uzume. J’étais plutôt reconnaissant de voir le crédit qu’il portait à mes connaissances.
« Notre clan a toujours été divisé, mais je constate de plus en plus de Kitto déçus et dégoûtés par la Prêtresse. Plus le temps passe et plus elle perd en popularité. Les projets d’Uzume sont pour moi très loin d’être réalisable, mais ne sont pas à prendre à la légère. »
Je réfléchis un instant et reprend.
« Si vous le souhaitez, je peux devenir vos yeux et vos oreilles à ce sujet. »
Mais j’avais ma petite idée derrière la tête. Dorénavant, il était temps pour moi de m’investir à plus grande échelle.
« Mais promettez-moi de me laisser une chance de découvrir ce qui est devenu de la Prêtresse. Laissez-moi m’investir dans cette enquête, s’il vous plaît. »
Il s’agissait là d’une requête et non d’un chantage. Ma légère révérence à la fin de ma phrase le démontrait très bien.