Voir cette petite fille tournoyait sur elle-même en prononçant mon prénom m'amusait vraiment. C'était une mignonnerie de plus et de nouveau, j'enviais son ignorance. Ce que j'aimais beaucoup dans cet échange, c'est l'intérêt porté par cette jeune fille sur la moindre chose. Une chose rare de nos jours. Je lui présente alors l'arc devant elle. Avant même de lui proposait de tenir mon arc, je répondais à ses deux interrogations.
« C'est un arc. C'est une arme que l'on utilise avec les flèches que tu vois ici. »
Expliquais-je en désignant du doigt les flèches.
« On s'en sert pour se battre ou simplement pour s'amuser. C'est ce que veut dire passion. C'est une chose que tu fais pour t'amuser parce que tu adores ça. »
Je lui souris amicalement puis ajoute :
« On peut dire que pour toi les biscuits sont une passion. »
La petite fille n'osait pas tenir l'arc. Je pouvais comprendre sa peur de le casser ou même de se blesser. Ou peut-être était-elle trop occupé à engloutir le reste de ses gâteaux ?
Rafistolant quelques derniers détails, je confirmais les conseils de ses parents.
« Tes parents ont raison. Il vaut mieux être discret pour te protéger ainsi que ta famille. Surtout, évite de t'attirer des ennuis, mais tu ne m'as pas l'air d'une petite fille turbulente. »
Toujours le sourire aux lèvres, je testais la tension de ma corde. L'installation semblait parfaite, il ne restait plus qu'à l'essayer sur le terrain. Je finis par rire lorsqu'elle explique courir vite.
« Très bien, très bien, je ne vais pas m'en faire dans ce cas. »
Un nouveau mot m'interpellait. Je ne doutais pas une seconde qu'il s'agissait d'un Tanuki derrière cette jeune fille, croyant encore une fois découvrir le langage d'une enfant de cinq ans.
« Kage ? J'imagine que tu veux dire « biscuit » »
Dis-je amusait. Tiny avait le don de m'amadouer, une bien belle rencontre pour une journée aussi fatigante que celle-ci. Répondant à son invitation, je m'installe face à elle en saisissant biscuit.
« Merci pour ce Kage, Tiny. »
Tout à coup, alors que je la regardais prendre un énième gâteau, je remarquais la blessure sur son doigt. Sans m'alarmer pour l'effrayer, je retourne une nouvelle fois dans mon commerce pour y récupérer une trousse de premier secours. Il n'y avait rien de particulier. Quelques bandages, du désinfectant et autres outils à la portée de tous. Toujours aussi calmement, je m'installe à côté de la petite Tiny.
« Tu es blessée. Tu me laisses te soigner ? Mon petit doigt me dit que tu t'es coupé lorsque je suis allé chercher des gâteaux, n'est-ce pas ? »