La tension entre nous s’était relâché pendant quelques minutes, mais mon manque de tact n’a fait que la rendre éphémère. Le soupire derrière son masque et ce silence pesant voulaient tout dire. Je touchais là un point sensible de sa vie et ce n’était peut-être pas le bon moment pour revenir à ce sujet. Le mal était fait, alors j’accepte son accord, une réponse pour une réponse. Je n’ai aucun secret et aucun intérêt de refuser. Je suis jeune, mais suffisamment intelligent pour comprendre que cette relation ne fonctionnera pas sans confiance. Alors pour commencer, je décidais de ne pas surenchérir, le temps apportera ses réponses. Peut-être plus vite que nous l’imaginons. Tekuronoji est une citée aux grands secrets et où bon nombres de shinobis, marchands et autres individus passent. Nous trouverons certainement quelques indices dans cette contrée.
Croquant à pleine dent ma seconde brochette, je le regrettais amèrement, la bouche remplit d’arête. Presque à en vomir, je les crachais par poignet avant de répondre aux interrogations du singe.
« C’est mon frère qui m’a appris à maîtriser cette affinité. Elle est courante dans notre clan, c’est peut-être dans nos gênes. »
Dis-je en haussant les épaules.
« Ou alors beaucoup de chance, je n’ai encore jamais connu un Abura qui n’utiliser pas son chakra pour en faire des flammes. A part ma sœur, ouais, à part elle. »
Subitement, et après quelques secondes de réflexion, je me disais qu’il ne comprenait certainement rien. C’est pourquoi je lui donne plus de précision.
« Elle n’a aucun pouvoir clanique alors elle s’est débrouillé comme elle pouvait. Un sacré pouvoir d’ailleurs, mais je n’ai jamais pu réellement la voir à l’oeuvre. »
Le singe démontrait tout autant de curiosité que moi, si ce n’était pas plus. Néanmoins, nous étions loin de notre accord, alors ironiquement, je lui faisais remarquer.
« T’as un joker pour pouvoir poser autant de question ? »
Dis-je en m’esclaffant à pleins poumons. Moi, ça me faisait bien rire !
« C’est parce que tu as bien voulu que je t’accompagne que je vais te répondre. Nous, les Abura, nous n’avons pas cette apparence huileuse pour rien. T’as pas remarqué ma peau grasse et mes cheveux immondes ? »
Sérieux ? Il a rien vu ?
« C’est parce que notre corps sécrète de huile et grâce à notre chakra, on peut s’en servir pour combattre voir même d’autres choses. Physiquement, ça n’est pas un avantage, tactiquement, combativement, je dirais que c’est de la balle ! »
Finissant une troisième brochette, je le fixe alors soudainement du regard et baille, bouche grande ouverte.
« Alors ? T’as fait le rapprochement avec mon affinité ? Tu captes ? »
Dis-je en m’étouffant presque de rire cette fois-ci.
« Et toi alors, de quoi d’autres es-tu capable ? »
Bon… j’ai le ventre pleins maintenant. Peut-être pourrions-nous reprendre notre route ?