Malgré tes efforts, Mamoru ne semblait aucunement touché par tes mots. Tu affichas un visage déçu alors qu’il te remerciait d’être venu le voir. Tu n’étais pas très convaincu de la sincérité de ces mots, mais tant pis. Tu n’allais pas le forcer à aller mieux, ce n’était pas dans tes capacités. Néanmoins, tu culpabilisais énormément, c’est d’une voix faible que tu le salues finalement.
« Je comprends.
Prends soin de toi Mamoru-san. »
Ne voulant pas lui infliger ta présence plus longtemps tu pars aussitôt. Tu refermes doucement la porte derrière toi. Ton visage trahit clairement tes émotions, tu ne t’étais jamais sentie aussi attristée pour quelqu’un, peut-être justement car tu te sentais responsable ? Tu poussas un long soupir, tu aurais tout le temps de t’apitoyer sur son sort plus tard, pour l’heure tu devais rentrer chez toi avant que ta mère ne s’aperçoive que tu es partis. Chose qui allait s’avérer compliquée. A agir impulsivement, tu en oublies certains éléments fondamentaux, notamment à propos de ta mère. Enfin… tu découvrirais ça d’ici les prochaines minutes.
Tu fis la route retour aussi rapidement que possible. Les rues n’étaient éclairées que par la lumière des lanternes, le soleil avait disparu depuis un moment déjà. Une fois arrivée, tu tentes de reprendre discrètement le même chemin, seul hic : ta fenêtre ne s’ouvre pas, tu avais beau forcer, rien à faire. Soudainement, tu te fis surprendre par une voix venant de la cour intérieure ?
« Ah c’est fermé ? Dommage, tu devrais essayer par la porte d’entrée la prochaine fois. »
Bien sûr, tu avais reconnu directement cette voix, tu mis quelques instants avant de te retourner, le visage rouge de gêne. Prise la main dans le sac comme on dit.
« Heeey, maman, qu’est-ce que tu fais ici à cette heure ? »
Réagis-tu, comme si c’était à toi de poser la question à ce moment précis…
Évidement, ta mère ne prend même pas la peine de répondre, non au lieu de cela elle se dirige vers la porte fenêtre avant de s’arrêter juste devant.
« Bon, puisque tu sembles tant apprécier l’air extérieur, que dirais-tu d’y passer la nuit ?
Bonne soirée, Kyoko. »
Aussitôt elle entra à l’intérieur devant ton visage dépité. Tu descends immédiatement dans la cour intérieure avant d’aller toquer à la fenêtre.
« Hé maman, tu plaisantes pas vrai ?
Allez quoi ! T’as pas le droit de me faire ça ! »
Les seules réactions que tu obtiens sont celles de ton jeune frère, qui se moque tout bonnement de toi et ta sœur qui semble énormément compatir à ta situation. Mais, elle n’allait pas risquer de contredire ta mère, alors elle resta juste là à te regarder. Tu te fis alors à l’idée, une petite nuit à la belle étoile ? Sympa… en hiver. Tu t’assieds alors le dos à la fenêtre, la tête dans tes genoux. Tu réalisais que ta mère avait toujours un coup d’avance sur toi, c’était inévitable. Tu te tapas le front lorsque tu compris ce qui t’avais trahis, encore et toujours : ses dons sensoriels. Bon sang, c’était impossible d’y échapper, elle pouvait savoir le moindre de tes mouvements, une policière dans l’âme.
Il se passa une bonne vingtaine de minutes jusqu’à ce que le bruit de la porte fenêtre ne se fasse à nouveau entendre. Tu levas légèrement la tête pour apercevoir ta mère te regardant avec une expression des plus neutres. Elle ne semblait pas spécialement en colère, juste quelque peu déçue. Tu n’osas pas affronter son regard plus d’une seconde et immédiatement tu replonges ta tête dans tes bras.
« Je crois qu’il faut qu’on parle toute les deux. »
C’était la première fois que tu voyais parler ta mère parler aussi sérieusement, outre les fois où elle était en colère, cela semblait différent. Tu la laissas poursuivre sans la couper.
« Ton comportement n’est pas digne de la personne que tu es. Tu ne peux pas en faire qu’à ta tête, ce n’est pas comme ça que ça marche. Tu n’es pas le centre du monde. »
Ses mots paraissaient comme une série de coup de couteau tout droit portés à ton âme. Quand ta mère disait quelque chose, elle avait généralement raison. Tu savais que c’était une femme intelligente qui avait plutôt bien réussie sa vie à Konoha. Puis, elle t’avait donné la majeure partie de ton éducation non-militaire. Sans doute était-elle plus inquiète qu’en colère au moment présent.
« Mais je voulais juste... »
« Juste quoi ? Aller t’excuser auprès de quelqu’un que tu as presque tué ?
Je croyais que tu avais fais le serment de défendre les tiens et non pas de les blesser.
Tu es dangereuse Kyoko. Si tu souhaites continuer sur cette voie, libre à toi, je ne t’en empêcherais pas. Mais ne compte pas sur moi pour réparer les pots cassés. Tu es désormais assez grande pour assumer le poids de tes responsabilités. Il est bien beau d’aller demander pardon à ton ami, mais réalises-tu seulement à quel point tu es responsable de la situation ? »
Tu relevas alors le regard, les sourcils froncés, tu t’apprêtais à répondre avec véhémence. Mais les yeux de ta mère te firent perdre tout ton courage, c’est d’une toute petite voix timide que tu réponds finalement :
« Je le sais bien… Si je pouvais revenir en arrière je le ferais, je regrette ce qui s’est passé, vraiment. »
« Soit. Si tu acceptes de continuer d’obéir à mes règles, tu peux rentrer. Si ce n’est pas le cas, tu peux d’ores et déjà commencer à chercher une nouvelle habitation. »
Finit-elle froidement avant de rentrer tout en laissant la porte ouverte derrière elle. Tu restas là quelques instants, réellement touchée par ce qui venais de se passer. Entre ta visite à l’hôpital et maintenant ça, tu te souvenais pourquoi tu restais la plupart du temps dans ton coin, les relations humaines, ça n’était pas pour toi. Ton sourire revint finalement lorsque tu vis ta jeune sœur, juste derrière la porte, en train de t’attendre avec une tasse dans la main. Cette amour t’avait préparé un bon chocolat chaud, elle craignait sûrement que tu n’attrapes froid. Tu rentras alors sans perdre de temps. S’il y avait bien une personne pour qui tu étais capable de tout, c’était bien elle, sa présence te le rappelait à chaque fois.
HRP : Vraiment désolé pour le giga-pavé-conclusion qui ressemble plus à un rp solo qu'autre chose. Mais tu connais mon amour pour le lore (a)