Cela faisait maintenant 3 semaines, jour pour jour, que Sora avait revu Mai. Au moment de se séparer, les deux filles s'étaient mises d'accord sur une date pour se revoir sur un terrain d'entraînement, lorsque les mains de la Gaikotsu iraient sans doute mieux. Sora attendait maintenant sur le dit terrain d'entraînement, s'entraînant distraitement avec ses shurikens, qu'elle lançait sur une cible de paille. Elle avait tenu à arriver en avance et ne savait pas vraiment si elle attendait depuis cinq ou dix minutes quand, du coin de l’œil, elle vit arriver Mai. Décochant un nouveau shuriken, elle la fixa par dessus son épaule.
Un autre projectile se planta dans le milieu de la cible. Le soleil s'était levé depuis longtemps, mais elles étaient encore peu avancées dans leur matinée, elle avaient le temps. Elle reprit :
« Comment ça va depuis la dernière fois ? Tes mains vont mieux ? »
Logiquement oui, le dono avait dit que seuls 4 ou 5 jours de protection de celles ci seraient nécessaires, après plusieurs semaines, elle devait à nouveau pouvoir utiliser un arc sans problèmes, mais elle préférait demander. Elle regarda se figer un énième shuriken dans la cible, puis montra d'un petit geste de la main les mannequins accrochés avec un système de poulie.
« Je me suis dit qu'on pouvait commencer par faire quelque exercices de lancer, sur cibles fixes et mobiles, puis qu'on pourrait corser les choses petit à petit... Ce qu'on avait commencé dans la forêt, en somme, sauf que cette fois, on a du vrai matériel....et moins de risques d'incident. »
Autrement dit : "Normalement, il n'y aura pas d'individu méga louche qui va débarquer". Elle prit cinq shurikens dans sa main, les bloquant tous entre ses doigts, puis en un mouvement, les envoya s'aligner parfaitement sur la cible.
« Ça te tente ? Si oui...eh bien tu vises où tu veux. »
Un léger esprit de compétition était de retour chez elle. Elle ne voulait pas tant comparer les performances en soi, des shurikens n'avaient après tout pas les mêmes points forts et faibles qu'un arc, mais plutôt le degré de maîtrise qu'elles avaient dans leurs domaines respectifs...et cette fois jusqu'à la limite.