La pièce est silencieuse. Le seul bruit pouvant être perçu n’est que celui de ma respiration. Allongé sur mon lit, je patiente, je fixe le plafond. Celui-ci semblait être devenu mon meilleur ami depuis mon arrivé ici. Les choses suivaient leur cour, c’était à un détail près, comme je l’espérais. Mais le temps se faisait long, les semaines s’étaient transformées en mois. L’hiver était interminable. Bien que je l’avouerais. J’ai perdu la notion du temps ici. Le seul repère qu’il me restait était les visites de mon cher médecin, Takumi. Elles étaient hebdomadaire je crois ? Où peut-être mensuelle, je m’en souvenais peu. Il venait toujours poser ses questions plus stupides les unes que les autres. Aucun de nous deux n’avait confiance en l’autre, c’était compréhensible. Peut-être était-ce l’idée ? Allez savoir, ce serait moins marrant si je révélais tout maintenant pas vrai ? Ce Chikara n’était rien, mon seul adversaire était le temps.
« Vérité […] Monde dorée »
Ah oui, les voix. Je n’étais pas revenu là dessus. Que dire si ce n’est qu’elles te hantent chaque jour ? Mais chaque fois c’était de plus en plus clair. Tu parvenais à discerner certains mots. C’était ancré en toi, comme un genjutsu interminable. Qui était l’auteur de ce message ? Je n’en avais encore aucune idée, cette voix féminine me fait penser que c’est Elle, mais ne serait-ce pas seulement mon esprit qui me joue des tours à ce sujet ? Je sais que ces voix sont réelles, je n’ai aucun moyen de leur prouver, mais qu’importe. Ils connaîtront la vérité un jour ou l’autre, comme tous. Je n’en ai aucun doute. Quand j’aurais compris le message que l’on souhaite me porter, je connaîtrais ma voie, j’en suis persuadé.
Les jours se succédaient, chacun était un nouveau débat avec moi même. Les Konohajins méritaient-ils la paix ? Ce village s’était-il réellement amélioré ou n’était-ce qu’une pâle image que le gouvernement souhaitait donner ? Les Kitto étaient-ils des gens sur qui je pouvais toujours compter ? Mes doutes subsistaient à leur propos, mais je n’avais que faire de la politique, de la guerre. Tout ce que je souhaitais actuellement c’était la retrouver. Mais plusieurs obstacles me barraient la route, le Kitto-dono notamment. Ahah, rien que la pensée de son nom me donne le sourire. Un homme prétendant pouvoir diriger les nôtres, comme si notre clan n’avait pas suffisamment souffert, on doit se coltiner ce type et ses idées « révolutionnaires ». Enfin, il n’était qu’un soucis mineur, devrais-je réellement m’attarder sur son cas ? En premier lieu, je devais m’occuper du Chikara. Tiens en parlant de lui, ça faisait un moment que je n’avais pas vu sa trogne passer le pas de la porte. Il n’avait même pas la décence de me fournir ne serait-ce qu’un livre. C’était bien les médecins ça, on vous enferme, on vous donne des médicaments par-ci par là en espérant que ça marche. Seulement, ce n’était pas mon imagination, tout ceci était réel, plus que ce Chikara ne voudrait l’admettre.