Maîtrise d'un don

Cela faisait à peine une journée que tu étais rentrée de cette mission d’escorte qui s’était transformée en combat face à un étrange Rihatsu dénommé Tsuyoshi. Tu avais appris des choses plutôt étonnante, mais ce qui t’obnubilais le plus c’était la facilité déconcertante avec laquelle il vous avait combattus. Tu n’avais pas utilisé toutes tes capacités ce jour là, mais tu étais non loin de la limite. Tu ne pouvais pas te battre au corps à corps comme tu l’entendais face à lui, c’était extrêmement frustrant. Lorsque tu voulus utiliser enfin ton dôjutsu en dépit d’une énorme perte de chakra, le combat était déjà perdu. Il avait ta coéquipière à ta merci. En fait, cela t’avait certainement sauvée la vie que les choses se passent ainsi. Tu n’étais pas du genre à lâcher prise, le combat aurait été jusqu’au KO ou… la mort. Mais tu n’étais pas non plus du genre à sacrifier les tiens.

Mais, il y avait une lacune qui t’avait fortement marquée ce jour là. Tu avais été incapable d’annihiler la capacité de ton adversaire. Tu étais partie te renseigner entre temps, il n’y avait aucune donnée précises à leur sujet, seulement les histoires que l’on t’avait déjà enseigné à l’époque. Deux solutions au problème donné donc : l’utilisation de ses cheveux n’est pas une capacité clanique. Ou alors, la plus probable, ton niveau de maîtrise du dôjutsu Kitto était trop faible. On t’avait pourtant rabâché de ne pas oublier cet art, qu’il te serait utile étant donné sa rareté. Mais tu étais bien trop têtue pour écouter les autres, comme d’habitude. Tu étais restée focalisée sur ton taïjutsu et ta maîtrise du sabre toutes ces années. Tu t’apercevais aujourd’hui de ton erreur, tu ne réussirais rien sans te remettre en question.

Chez toi, une bibliothèque était emplie de poussière, à raison, elle appartenait à ton père. Tu jugeas, et à raison, qu’il devait bien posséder des exemplaires traitant de votre dojutsu. Tu étais trop jeune pour comprendre le niveau de ton père à l’époque, mais il n’en exigerait pas autant de ta part s’il avait été un ninja lambda, c’est du moins ce que tu en déduisais. Tu détestais lire ce genre d’ouvrage, c’était empli de théories plus farfelues les unes que les autres, avec de temps en temps, une qui s’avérait vraie. Bon au moins, à la différence du ninjutsu, l’utilisation de ton dôjutsu était innée, tu avais compris son utilisation assez vite. Tu ne comprenais pas la différence entre le tien ou celui d’un Kitto accompli néanmoins. Tu étais pourtant certaine qu’il était capable d’annuler complètement les pouvoirs claniques d’un adversaire, il devait y avoir quelque chose que tu ne savais pas, ou simplement un manque de maîtrise.

Tu tournas en rond dans ta chambre pendant des heures avec le livre dans les mains. Feuilletant les pages une par une, un coup tu étais allongée dans ton lit, un autre moment tu étais assises sur ta chaise, d’autre tu prenais l’air par la fenêtre… Ce bouquin semblait interminable mais également rempli d’âneries. Finalement, tu poussas un long soupir avant d’aller le reposer où tu l’avais trouvé. Il n’y avait qu’un autre moyen de trouver réponse à ta question : demander directement à un Kitto plus expérimenté. Mamoru peut-être ? Non, il ne voudrait probablement pas te voir pour le moment. Oh mais ! Tu avais presque oubliée Wattan, c’est vrai qu’elle était revenue au village, tu l’avais si peu vu depuis, c’est comme si elle était à nouveau partie… C’était le bon moment d’aller voir ta Kitto préférée.

Tu pris rapidement la porte de chez toi pour rejoindre les rues. Wattan habitait non loin, il s’agirait de quelques minutes pour aller là-bas, nul besoin de se presser. Tu évitais les entraînement trop physiques, ton dos, ton épaule notamment te faisait toujours grimacer, le nombre de plaies que t’avait laissé le Rihatsu était impressionnant, ces foutus senbons…
Tu arrivas finalement devant chez Wattan, puis faisant comme si c’était chez toi tu rentres tranquillement en t’écriant.

Perdue dans tes pensées, tu restais là sur ton canapé bouteille de sake en main, allongée sur le ventre les jambes pliées. Tes yeux se perdaient en direction du plafond, tu voyais l'heure tournée et tu ne savais pas, tu ne savais plus. Une grande remise en question sur ta piteuse existence, sur tes croyances et tes valeurs. Tout ceci s'éclipsant lorsque tu la voyait dans cet état... En étais-tu la cause ? Probablement. Tout était de ta faute ? Absolument. Tu en étais convaincue et tu ne pouvais le nier. Les faits étaient devant toi, sous tes yeux et pourtant, tu n'y avais prêté aucunement attention. C'est trop tard" selon toi. Malgré les remords qui te rongeait, tu ne pouvais qu'y faire face et entamer ta rédemption. Que tu étais stupide dans ta jeunesse, toutes ces bourdes, ces sottises que tu faisais... Si tes parents étaient encore là, est-ce que tout se passerait ainsi ? Ton avis serait-il différent sur le monde ? Dépitée et ne sachant pas les réponses à t'apporter tu buvais une gorgée de ton sake. Elle a été ta meilleure amie durant tes années de périple pour partir loin d'ici... A la recherche d'un remède miracle qui n'existait pas ! Tu t'en voulais encore plus ! Toujours plus ! Puis, dans ton élan de rage tu finissais par lancer cette bouteille de verre contre le mur, serrant les dents, voyant des morceaux s'éparpiller, ainsi que le liquide qu'elle contenait dans ton petit appartement. Sur ta table basse trainait ton gros bouquin d'aventure où quelques pages manquaient à ton ouvrage. Tu restais là, silencieuse et maintenant à genoux dans ton divan.


Il y a peu de temps de ça tu entendais une drôle d'histoire. Une histoire concernant une jeune fille et sa camarade partie en forêt à la recherche d'une ancienne Hogake du village. C'était quoi son nom déjà ? Bwoarf. Aucune importance. Ce qui t'inquiétait d'avantage dans ce petit récit était qu'un combat eu lieu et que les deux jeunes filles étaient blessées. Tu en connaissais une dans le lot, mademoiselle Kyoko, celle qui parvenait à te remettre toujours en cause et en question... Elle était jeune, mais très intelligente et forte pour son âge. Tu te devais d'aller lui rendre une visite pour t'assurer qu'elle se portait bien, mais tu n'avais pas la courage d'affronter son regard. Si tu avais été là pour les deux demoiselles... Si tu étais à leur côté... Tu réfléchissais de trop et finissais par t'ébouriffer les cheveux de tes mains totalement agacée !


Mais très vite tu entendais quelqu'un arriver au pas de ta porte. Tu ne savais pas qui te rendait une petite visite à l'improviste, mais lorsque que tu entendais la porte s'ouvrir sans que tu te levais pour aller ouvrir, il n'y avait qu'une habituée pour faire ça.


Tu te précipitais pour la prendre dans tes bras, heureuse de la retrouver même si tu t'en voulais au fond de toi. Tu te sentais soulager de constater qu'elle se portait à peu près bien, hormis les quelques bandages et pansements de-ci, de-là.


Ah oui c'était ça ! Tu t'en souvenais quand même au final !

A peine avais-tu fais quelques pas à l’intérieur que tu vis Wattan arriver précipitamment vers toi et te prendre dans ses bras. Bien, tu n’étais pas contre un peu d’affection mais encore faudrait-il savoir ce qui était en train de lui arriver. Tu n’eus pas longtemps avant de comprendre ce dont il s’agissait, elle était donc déjà au courant ?



Soudainement, une odeur arrive jusqu’à tes narines, tu renifles un instant tel un chien de chasse avant de froncer légèrement les sourcils.



Décidément, elle était irrécupérable. La digne héritière de son sensei je suppose. Ça avait un côté attristant de savoir qu’elle buvait seule chez elle. Puis ton regard fut attirée par des bris de verre un peu plus loin au sol. Elle avait clairement vu que tu avais vu. Suite à quoi tu te contentas simplement de soupirer, quoi que tu puisses dire, ça ne changerais rien de toute façon.

Incorrigible cette petite. Toujours autant d'entrain et d'enthousiasme face au danger. Du Kyoko tout cracher. Tu la voyais renifler soudainement fronçant les sourcils... Oui, tu buvais seule en déprimant dans ton coin. Oui, tu ne le cachais pas, mais ce n'était pas pour autant que tu avais la bouteille facile ! Cela ne dérangeait personne d'autre que mademoiselle Kyoko, Papil-lionne première du nom ! Tu en riais intérieurement et ne préférait pas la railler pour la taquiner de suite. Tu détournais les yeux à sa réflexion en mettant ton indexe l'air songeuse.


Tu avais bu la moitié de la bouteille avant de la balancer contre le mur. Puis, tu te demandais pourquoi elle venait te rendre visite si ce n'était pour vendre ses prouesses face à cet homme cheveux... C'était quoi déjà leur nom à ceux là aussi ?


Bingo ! Face à ce Rihatsu (à oui, c'était ça !) elle était en très grande difficulté et n'arrivait pas à user correctement du Dôjutsu clanique. Elle allait donc te demander de l'aider à développer le sien par tes connaissances multiples concernant vos dons.


Puis, elle tirait la langue à sa petite sœur adoptive.


Suspens, suspens... Mettant ton bras devant toi avant de lever ton indexe.


Levant le majeur pour former un V pour la seconde demande...


Ben quoi ? Tu avais le droit d'imposer quelques règles pour que tout se passe pour le mieux, non ?

Évidemment qu’elle avait bu, il ne fallait pas non plus trop te prendre pour une buse ! Tu étais peut-être naïve mais tu te doutais bien à l’odeur qu’elle n’avait pas bu qu’un verre. C’était dommage de gâcher ses capacités avec de l’alcool, mais tu n’étais pas venue lui faire la morale. Néanmoins, elle semblait assez au courant de l’histoire avec le Rihatsu.



Bien sûr, elle ne refusa pas l’idée de te donner un coup de main, seulement elle énonça deux règles, étonnamment c’était la seconde qui te plaisais le moins, mais qu’importe, tu n’allais pas faire la fine bouche. Tu fis alors une léger sourire en coin, l’air taquin tu rétorques :



Tu ne dis pas un mot à propos de son penchant pour l’alcool, elle pouvait considérer cette règle comme acceptée bien que tu ne souhaitais pas engager la conversation à ce sujet, pas aujourd’hui du moins. Tu fies alors quelques pas, les mains dans le dos comme une gamine qui s’apprêtait à annoncer quelque chose, puis tu te retournas à nouveau vers elle.



Dis-tu en pointant ton visage orné d’un sourire jusqu’aux oreilles avec tes deux index.



Il n’y a pas à dire, tu étais plus que fière d’avoir cette place. Que souhaiter de mieux ? Tu avais plus que ce tu aurais pu imaginer. Mais ce n’était évidemment jamais suffisant pour toi, s’entraîner avec l’Hokage n’était pas chose facile au vu de son emploi du temps chargé, fort heureusement, tu avais des connaissances comme Hikaru ou Wattan qui pouvaient aisément t’aider à t’améliorer, tu ne te privais pas pour en profiter.



Tu marquas une courte pause, Wattan s’apprêtait à entendre quelque chose de rare sortir de ta bouche. Oui, pour une fois ton ego était mit de côté, la rencontre avec le Rihatsu avait visiblement changée quelque chose en toi. Ton visage ne paraissait pourtant pas moins joyeux que d'habitude, tu poursuivis.



Toi qui parlais tout le temps de monter en grade, il était surprenant de t’entendre dire une chose pareille. Mais tu avais réalisé qu’il te manquait quelque chose, tu t’étais remise en question et depuis, tu avais redoublée d’intensité dans tes entraînements déjà épuisants.

Elle te racontait encore quelque chose qui lui tenait à cœur et te parlait de la nouvelle Hogake. Et cela te semblait sortir totalement de l'ordinaire en entendant te dire qu'elle devenait son élève.




Tu ne pouvais t'empêcher de sourire face à cette nouvelle qui te mettait du baume au cœur. Il valait mieux que ce soit quelqu'un qui était plus mature que toi pour apprendre la vie à cette jeune donzelle. Tu écoutais encore la suite de ses aventures qui te passionnaient énormément, mais tu désenchantais très vite lorsque les mots "petit accident" et "punie" sortaient de sa bouche. Tu t'abstenais pour la laisser terminer. Puis, dans son élan tu entendais bien ce qu'elle disait ? La personne la plus sûre au monde que tu connaissais venait de se remettre en question ?! Tu écarquillais les yeux pleins de surprises et ne t'attendais pas à ça !


Tu croisais les bras et réfléchissais rapidement en te demandant si tu arriverais à lui faire changer d'avis...


Tu souriais légèrement.


Dans une mimique et un ton railleur que tu utilisais pour faire ta pétasse de service, tu faisais une blague en autodérision.


Oui, tu glissais subtilement par la même occasion toutes les bourdes qui pouvaient t'être reprocher. C'était la même raison qui te poussait à ne rien dire sur ces histoires de "petit accident" et de "punition". Frappant ensuite dans tes mains pour montrer ta volonté à faire quelque chose de plus intéressant tu ajoutais:

Wattan essaya en quelque sorte de te convaincre de passer cet examen. Elle se prenait comme exemple, puis t’expliquais que tout le monde ne pouvait pas être parfait. Certes, tu l’entendais bien, mais tu n’étais pas une hypocrite. Tu décidas donc de lui justifier ton choix, faisant un « non » de la tête tu réponds alors calmement.



Tu laissas sortir un léger soupir avant de te redevenir souriante à nouveau.



Ton ego avait beau être rangé de côté, tu ne perdais pas ton ambition. Non bien sûr, tu souhaitais être reconnue parmi tes pairs, mais tu souhaitais que ce soit pour une bonne raison. Tu recherchais constamment la perfection, peut-être était-ce un objectif surdimensionné, mais ne t’imposer aucune limite te permettait de constamment rechercher à t’améliorer, a tes yeux ça devrait être le cas de n’importe lequel des Shinobis.



Dis-tu à ta grande soeur en riant légèrement.