Retour et reconstruction

L’an -10, cela semblait si lointain pour Hegi désormais. Mais pourtant, ce fut cette année la que sa vie commença réellement. Les affrontements entre Uzumaki et Chikara cessèrent, les Kitto étaient de retour au village. Un village qu’elle n’avait jamais connu, elle en avait entendu parler mais elle était trop jeune pour y avoir vécu. Ainsi, le lendemain de la fin des affrontements, la reconstruction du village démarra, et comme bien d’autre, elle fut sollicité. Les bâtiments n’étaient pas la seule chose qu’il fallait reconstruire, et ça n’était pas son domaine, si bien qu’elle fut chargée d’effectuer un recensement des personnes vivant dans le quartier Chikara. « Ça te fera rencontrer les habitants » qu’on lui avait dit.

Après avoir peinée pendant quelques dizaines de minutes pour trouver le quartier Chikara, elle atteignit finalement la destination. Le travail pouvait débuter. Elle interrogea différents habitants mais ne prenait pas la peine de discuter avec eux, elle était concentrée sur le fait d’accomplir sa tâche correctement et rapidement. Tu allais enfin vivre dans ce village, tu devais montrer que tu étais capable d’être efficace. Mais certains, notamment les anciens, étaient des vrais moulins à parole, c’est sans doute à ce moment là qu’elle apprit à faire mine de s’intéresser à la vie d’autrui, car oui, elle était jeune femme plutôt égoïste. Puis elle arriva auprès d’un homme, il devait être plus vieux qu’elle de quelques années. Elle s’approcha de lui avant de se présenter poliment.



Elle semblait un peu pressante, elle avait un discours tout pré-fait pour chaque personne qu’elle interrogeait, c’était devenu une sorte d’automatisme après une demi-heure de répétition. Elle lui tendit alors le formulaire en question ainsi qu’un crayon et attendit qu’il se à remplir le formulaire.

Cela faisait déjà quelques temps qe ma femme se trouvait à l'hopital après cette terrible bataille. Homme, femme et enfant... Uzumaki et Chikara... Il y avait eu pas mal de pertes humaines cette nuit là, ainsi que de lourd dégâts matériels, mais cela était le moins important à mes yeux. Si un batiment pouvait être reconstruit, une vie humaine, elle, ne le pouvait pas. Je déprimais de savoir ma tendre loin de moi. Etait-ce un coup du sort pour toutes ces années où je li mettais un rateau sans le voir ? Parce que moi aussi comme la plupart de mon clan je possédais un esprit fermer ? Assis sur ce petit mur de pierre, ma détresse était grande. Ce jour là, je pensais perdre ma douce... Mais le destin cruel, me faisait perdre celle qui me mettait au monde, ma mère... Je ne voulais voir personne, je ne voulais parler à personne, je ne voulais même pas entendre un mot de qui que ce soit. A la fois triste, en colère, dégoûté et la vie me laissant un goût d'amertume en bouche, je levais la tête. A peine le faisais-je qu'une drôle de femme me faisait son speech me tendant sa feuille. Je saisissais le document avant de le mettre en boule et de le lui balancer dessus.


Je me levais, non pas pour lui en coller une sachant que ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, mais pour partir et réfléchir ailleurs. Enfin, déprimer ailleurs était le terme le plus juste. Le plus dure des mots encore actuellement à entendre était "famille". Je n'étais clairement pas d'humeur à ce qu'on m'emmerde avec de la paperasse. En revanche, je n'avais jamais vu cette femme auparavant. Elle ne devait certainement pas comprendre ma réaction et si elle le comprenait, ca m'était complètement égale, j'avais autre chose qui m'occupait suffisemment mon esprit comme ça.

La réponse de l’individu face à elle n’était pas des plus chaleureuse. Hegi resta d’abord sans voix lorsqu’il transforma son formulaire en boule et qu’il lui jeta dessus. C’était quoi son problème à ce type se demanda-t-elle d’abord tout en fronçant les sourcils. Elle avait beau paraître tout à fait calme et discrète au premier abord, elle n’était pas du genre à se faire envoyer balader bien gentiment. Elle ramassa alors la boule de papier au sol avant de la déplier. Son formulaire était tout froissé, super, ça commençait pourtant si bien. Elle regarda l’homme avec mépris, la guerre était terminée, ne pouvait-il pas collaborer comme tout le monde ? Probablement avait-il souffert de cette guerre, mais c’était le cas des autres personnes aussi.



Le regard froid, elle tendit alors à nouveau le formulaire dans sa direction. Elle avait beau être jeune, elle n’avait pas peur de s’affirmer devant les autres.



Elle savait pertinemment qu’en utilisant ce ton là, il y allait avoir deux réactions possible : la première et la plus simple, il fermerait gentiment sa bouche et remplirait le formulaire. La seconde, le pauvre homme verrait son ego et sa virilité en prendre un coup face à une femme qui n’avait pas l’air de vouloir en démordre et cela résulterait d’un début de dispute. Raah, ce que ces Uzumaki pouvaient être fatiguant parfois.

La femme - poliment dit - revenait à la charge avec son bout de papier, le regard plus sévère que tout à l'heure. Je méprisais ce genre de personne qui pensait que c'était en recevant un mission stupide que ça pouvait leur octroyer tous les droits. Elle en faisait clairement partie. Son ton ironique, cette méprise envers les gens cachée à la base sous un faux sourire, menaçant indirectement en plus de donner un ordre... Je saisissais donc le formulaire en main, lui lançant un regard noir qui en disait long sur mes pensées avant de... brûler son maudit papier. je soutenais mon regard haineux envers sa personne.


Ajoutais-je d'une voix méprisante, emplit de colère et de haine envers cette pimbêche qui se moquait bien de ce que les gens enduraient ici. Personne en ces temps ne m'ordonnait quoi que ce soit et surtout pas après le désastre qui avait eu lieu. Je continuais à regarder cette femme qui me paraissait bien prétentieuse et hautaine pour se permettre de dire des choses aussi insensées que la guerre... Il ne savait pas d'où elle venait et qui elle était, mais il était certain que le courant ne passerait pas entre eux. Du moins, pas aujourd'hui.


Je ne me défilais pas cette fois-ci et m'attendais à des remontrances provenant de cette simple inconnue. Cela m'importait peu, la seule chose que je souhaitais actuellement sont les douces caresses de ma bien aimé.

En voyant l’Uzumaki brûler le papier elle se contente de l’applaudir, ajoutant à cela un petit commentaire sur un ton bien méprisant.



A croire que faire fonctionner les choses ici n’allait pas être de tout repos. Hegi n’avait pas l’habitude fréquenter des Uzumaki, ni des Chikara. Les Kitto et elle en aviez rencontrés quelques uns d’entre eux qui avaient tout bonnement décidés de fuir la guerre. Mais en voyant le caractère de celui-ci, il était facile d’imaginer pourquoi ils étaient restés si longtemps en guerre. L’on l’avait pourtant prévenue, l’on lui avait dit qu’intégrer le village ne serait pas une chose facile. Beaucoup accueillaient la paix avec joie, mais tous avaient perdus des proches. Mais était-ce une raison pour garder un comportement aussi irascible ? Elle tentait simplement de faire son travail, il n’avait qu’une chose simple à faire mais pourtant cela lui semblait trop compliqué de prendre dix secondes de son temps.



Elle haussa les épaules, avait-elle du temps à perdre avec un type dans ce genre la ? Sûrement pas. De toute façon, grâce à cet infâme idiot, elle était partie pour tout reprendre à zéro. Elle regarda attentivement l’Uzumaki, elle escomptait bien se souvenir de son visage.



Sur ces derniers mots, elle tourna le dos à l’Uzumaki et reprit le chemin de son point de départ… « Aaaah, la reconstruction va être longue » se disait-elle. A l’avenir elle enverrait simplement les cas comme lui se faire voir, ça aura au moins le mérite de lui faire gagner du temps et d’éviter de recommencer sa tâche une seconde fois.