Affaire classée.

Malgré l’arrivée du printemps à Konoha, la température était toujours aussi glaciale. Manifestement, le mauvais temps n’avait pas envie de s’en aller, et c’est équipée de vêtements bien chauds que la Kitto parcoure le village. Aujourd’hui elle se rend à l’hôpital, ça n’était pas pour elle non, mais bien pour du travail, du moins officieusement. Depuis la naissance de sa première fille, elle avait passée la majorité de son temps à travailler à la maison. Son travail consistait majoritairement au tri des affaires classées peu de temps auparavant. Mais ce matin même, un dossier en particulier avait reçu son attention. La mort d’un civil, retrouvé pendu au milieu de son salon. Jusqu’ici la thèse du suicide avait été évoquée, puis validée. Néanmoins, elle ne put s’empêcher de remarquer le manque de détails concernant cette affaire. Il n’y avait presque aucune informations sur la victime, un nom, un âge, la nature de la mort et c’était tout. Aucun témoignage n’avait été requis par la police à cette époque. Car en effet, le dossier n’était pas d’hier, c’était ça qui retint son attention en premier, il datait de l’époque de ses débuts dans la police de Konoha, avant ses multiples réformations et autres remaniements. Elle se demandait donc pourquoi ce dossier avait été amené entre ses mains autant d’années plus tard. Il pouvait arriver qu’un dossier soit perdu, mais son cynisme la fit se plonger dans ce dossier, et c’est là qu’elle découvrit l’incroyable manque d’informations à ce sujet.

Alors, pourquoi se dirigeait-elle à l’hôpital cet après midi là ? Tout simplement car le rapport du médecin légiste était tout bonnement absent du dossier. Premièrement le dossier avait été perdu, et la rapport avec ? C’était louche aux yeux de la Kitto. C’est donc sans autorisation officielle qu’elle se rendit là-bas. Par chance, Hegi était une tête plutôt connue, notamment à cause des nombreux passages qu’elle y faisait à cause de ses enfants. L’une car elle était une tête brûlée, et l’autre car elle avait tout simplement une santé fragile… et le dernier, cette calamité, était incapable de faire quoique ce soit sans se blesser. Autant dire qu’elle avait bien connaissance des lieux et du personnel. Finalement l’infirmière l’incita à attendre bien sagement l’arrivé de quelqu’un capable de la renseigner. Elle n’indiqua pas la raison exacte de sa présence, seulement qu’elle venait de la part des forces de police de Konoha, ce qui d’une certaine manière, était un mensonge. Les minutes défilèrent, et personne n’arrivait. Elle prit son mal en patience, et en profita pour relire à nouveau ce dossier. Il n’y avait aucune information sur les antécédents de la victime non plus, le travail avait été totalement bâclé. Était-ce un simple manquement professionnel ou quelque chose de voulu ? Elle resta alors assise la, à relire indéfiniment les quelques lignes de son rapport, attendant l’arrivée d’un éventuel médecin.

Tsubomi ferma la porte de la salle de consultation. Récemment promue Chûnin, elle était aujourd'hui de service à l'hôpital, et s'occupait de patients qui ne requéraient que des soins mineurs. Au printemps, l'hôpital était souvent plus désert qu'en hiver, où les rhumes et autres maladies circulaient plus. La jeune femme avait terminé avec la salle d'attente de l'étage, et descendait au rez-de-chaussée voir si quelqu'un avait besoin de son aide.







La Chikara remarqua une femme assise dans la salle d'attente, pratiquement vide. Elle paraissait en bonne santé, vu d'ici, peut-être venait-elle visiter quelqu'un ?





Tsubomi remercia l'infirmière, et se dirigea vers la femme. La police ? Étrange, elle n'avait entendu personne parler d'une visite de la police aujourd'hui, mais elle ne devait pas être au courant de tout, avec son tout nouveau grade.

Cela faisait maintenant une bonne dizaine de minutes qui s’était écoulée, et toujours pas le moindre médecin à l’horizon. La Kitto commençait à désespérer, elle alla même jusqu’à se demander si cela n’était pas plus rapide d’aller elle même fouiner dans les dossier qu’elle cherchait. Mais bon, elle s’était déjà présentée comme agent de police, ce qui n’était plus tout à fait vrai. Il avait mieux éviter d’attirer plus l’attention que nécessaire. Elle se ravisa donc, et attendit quelques minutes de plus avant qu’une femme ne daigne finalement venir lui adresser la parole. Ses cheveux rosés retinrent son attention bien avant ses mots. Hegi était presque certaine d’avoir déjà vu cette jeune femme auparavant. Rien d’étonnant dans la mesure où elles vivent dans le même village, mais elle ressemblait étrangement à une autre femme de Konoha. Elle se retint de poser la question et expliqua finalement la raison de sa venue.



Son ton et sa voix ne laissaient transparaître aucune trace de doute, du moins rien qui pourrait laisser penser la médecin que la demande n’était pas officielle. Elle comptait sur le jeune âge de cette femme pour éviter un maximum de questions. C’est alors avec un léger sourire qu’elle poursuit d’une voix légèrement plus basse.



Dit-elle lui tendant son rapport. Cette histoire remontait à loin, mais la Kitto comptait sur l’hôpital pour avoir gardé une quelconque trace de cet homme. A cette époque la jeune femme devant elle ne devait pas avoir plus de cinq années, le papier sur lequel devait être rédigé le rapport était presque aussi âgé qu’elle désormais, prions pour qu’il soit toujours en bon état, s’il existe encore...

L'infirmière de l'accueil avait raison, la femme venait bien de la part de la police. Elle venait chercher un document, aux archives selon elle, et qui plus est un rapport de médecin légiste. Tsubomi n'avait pas l'habitude de descendre aux archives, mais elle était beaucoup trop curieuse pour s'excuser auprès de la femme et repartir a ses affaires. Elle s'imaginait une enquête policière super excitante avec tout un tas de rebondissements. La Chikara prit le rapport qu'elle lui tendait et le feuilleta.



Tsubomi fit une petite grimace pour signifier qu'elle ne pourrait pas lui venir en aide avec ça. Bon si ses souvenirs étaient exacts, les archives restaient fermées à clef. Cette clef devrait se trouvait à l'accueil… La jeune Chûnin se retourna dans cette direction. Ume avait dû partir en pause, et puisque l'hôpital n'était pas bondé, celui ou celle qui la relayait avait dû prendre son temps. Eh bien, tant pis, elle se débrouillerait sans. Elle passa derrière le comptoir et regarda sur les crochets ou étaient différentes clefs, jusqu'à trouver celle étiquetée "Archives".



Elle prit la direction du couloir et elles se mirent à marcher. Comme à son habitude, tout en déambulant, Tsubomi fredonnait en regardant tout autour d'elle. La pièce qu'elles cherchaient se trouvaient un étage plus bas, et elles allaient donc vers les escaliers.



Après encore quelques minutes, elles atteignaient la cage d'escalier, et descendaient d'un niveau. Tsubomi se souvenait avoir visité l'hôpital dans ses premiers jours, et était passé rapidement devant la porte qu'elles cherchaient maintenant. Elle n'y avait pas vraiment prêté attention, mais dans ses souvenirs, elle devait se trouver… juste ici.
Elle rentra la clef dans la serrure, et tourna pour ouvrir. Elle chercha l'interrupteur à tâtons, et la lumière s'alluma au-dessus des rangées d'étagères remplies de cartons parfaitement alignés.

La jeune femme fut encline à venir en aide à la Kitto. Même si elle ne pouvait pas lui dire avec exactitude ou trouver ce document, rien que l’accès à la pièce des archives était déjà un grand coup de main. Sans hésitation, elle se met alors à suivre la jeune femme aux cheveux rosés à travers les couloirs. Ce n’était pas la première fois qu’elle descendait dans les sous-sols, mais cette ambiance froide morbide ne changeait pas. La médecin jugea bon de se présenter, Hegi n’était nullement là pour blablater mais allons bon, il serait dommage de vexer la seule personne venue l’aider. Elle se contenta alors d’une simple réponse sans fioritures.



Finalement, sans plus de conversation, les deux pénètrent dans les archives. La Kitto s’arrête pour jeter un bref coup d’oeil à la pièce. C’était immense, il ne restait plus qu’à espérer que le tri était bien fait, sans quoi cela allait te prendre un long moment. Poussant un léger soupir, Hegi s’adresse à nouveau à la Chikara.



Sans perdre plus de temps, elle se mit directement au travail. Elle passa à travers les étagères pour arriver sur la période qu’elle recherchait. Et là, déjà une première désillusion. Et bien oui, en effet, avant l’année de la lumière sans fin, les années étaient datées autrement, il n’y avait plus qu’à retrouver les dates correspondantes désormais. Tandis qu’elle feuilletait les dossiers un à un, la Kitto jugea bon de détendre légèrement l’atmosphère en s’adressant à la Chikara.



En effet, cette couleur plutôt unique finalement était représentative du mélange entre un Uzumaki et un autre clan, en l’occurrence, les Chikara. Il n’y avait pas tant de familles mixtes que ça, même si cela devenait de plus en plus fréquent. Cette couleur rose n’aura dont pas manqué d’attirer l’attention de la Kitto. Elle continuait à feuilleter les rapports, elle devait à peu près se situer dans les bonnes dates, néanmoins il n’y avait toujours aucune trace de celui qu’elle recherchait.

Les archives étaient immenses, elle devait contenir plusieurs décennies, voire plus, de dossiers, de rapports et autres cartons. Ça n'allait pas être une mince affaire de tout fouiller, même en ayant une idée précise de ce que l'on cherchait. Les classements étaient censés être simples, mais au vu de tout ce qui s'entassaient ici, le mode de classification avait dû changer plusieurs fois au cours du temps.



Toutes deux se mirent à remuer les papiers, cherchant tant bien que mal dans cette mer d'informations. La Chikara faisait de son mieux pour tout remettre en ordre après avoir inspecté une étagère, mais elle était terriblement désorganisée. En espérant que personne n'ira vérifier tout ça…
Hegi brisa le silence qui s'était installé.



Tsubomi attrapa machinalement un de ses trois tresses roses et se retourna en direction de son interlocutrice. Elle lui fit un grand sourire.

La Kitto avait vu juste vis à vis des origines de la médecin. Cette chevelure était plutôt facilement reconnaissable et faire le lien entre les deux n’avait rien de très compliqué. Alors lorsqu’elle lui demanda s’il elle connaît Heiwa, elle répondit calmement tout en continuant à feuilleter les dossiers.



Tandis qu’elle discutait, elle ne parvenait toujours pas à mettre la main sur ce qu’elle recherchait. Ce n’était pas une question de classification, le rapport n’était tout simplement pas là. Voilà qui ne répondait en rien à ses questions. C’était assez étrange, soit celui-ci avait tout simplement était perdu, ou il avait volontairement été retiré. Dans le second cas, c’était assez inquiétant. Mais elle n’avait aucunement l’autorité pour remettre cette enquête au goût du jour malheureusement. Si seulement elle n’avait pas choisie la famille avant tout le reste… Elle poussa un long soupir avant de ranger à nouveau tout les dossiers qu’elle avait sortit.



Si c’était le cas, en terme de sécurité, ce n’était vraiment pas au point. Remarquez, personne n’avait vraiment pris la peine de vérifier le statut de la Kitto non plus d’ailleurs. C’était… inquiétant. Elle redoutait que plus ou moins n’importe qui puisse accéder à certains endroits de l’hôpital sans pour autant attirer l’attention.



Était-ce louche ? Complètement. Mais, la Chikara ne voudrait probablement pas s’attirer d’ennuis pour avoir laissé la Kitto fouiner. Ce qui était plutôt arrangeant, se faire attraper aurait été une bien triste perte de temps.

Pensivement, elle continua à chercher dans la masse de papiers. Heiwa était un modèle pour elle, et ce depuis toujours. Etre associée à elle, c'était à la fois goûter aux compliments sur leurs ressemblances, mais aussi les reproches sur leurs différences. Leur couleur de cheveux étaient souvent la première chose qui sautait aux yeux des gens. Avec le temps, Tsubomi avait pris l'habitude qu'on la remarque pour son physique marqué par le mélange des Uzumaki et des Chikara.
Hegi lui annonça qu'elle faisait choux blanc, et lui demanda qui avait accès à cette pièce.



Tsubomi se rendit alors compte qu'elle n'avait même pas demandé une quelconque certification qu'Hegi était bien de la police. Quelle bourde, juste quelques temps après l'obtention de son grade de Chûnin… Lorsque la Kitto lui demanda de ne pas parler de sa venue, la Chikara eut la certitude qu'elle avait fait une bêtise.
Elles marchèrent un moment dans les couloirs menant à l'accueil. Finalement, la jeune femme demanda :



Elle se tourna vers elle avec un sourire un peu contrit.

En écoutant Hegi, la jeune Chikara se rend très vite compte de son erreur. Ce qui ne manque pas de faire sourire la Kitto. La plupart du personnel de l’hôpital n’aurait pas cherché plus loin non plus de toute façon, c’était sûrement un comportement de ce genre qui avait conduit à la disparation du dossier. Mais que pouvait-elle y faire, ils étaient surmenés une bonne partie de l’année ici, on ne pouvait pas leur en vouloir pour cela. Alors qu’elle accompagnait la jeune femme aux cheveux rosés dans les couloirs, elle lui répondit calmement :



La voyant légèrement paniquée, elle ne peut pas s’empêcher d’afficher un léger sourire satisfait. Sa réaction était celle attendue finalement, ayant trop peur de d’attirer des ennuis à sa propre personne elle préférerait se taire. Hegi ne savait pas trop que penser d’un tel comportement, elle n’était pas non plus du genre à suivre les ordres à la lettre. Mais selon la situation, une telle passivité pourrait se montrer… embarrassante. Peu importe, ce n’était pas le moment d’y penser, ce n’était pas si important finalement.



Les deux arrivèrent alors à l’accueil, la Kitto n’avait pas de raison de passer plus de temps ici, la recherche s’était vue infructueuse, mais ce serait mal la connaître que de penser qu’elle en resterait là. Ce fut finalement l’un des éléments qui déclenchèrent cette envie de reprendre le travail à temps plein. La possibilité de faire bouger les choses lorsque cela lui semblait nécessaire. Ainsi, elle termina en saluant la jeune Chikara d’un signe de la main.



Sur ces mots, Hegi quitta finalement l’hôpital, mécontente de n’avoir rien trouvé. Elle resta pensive durant le retour jusqu’à son domicile, frustrée de ne pas avoir de réponse à ses questions, mais elle n’allait évidemment pas en rester là.