Le printemps était de retour depuis peu dans la région. Le soleil et la chaleur renaissante offraient un terrain propice aux multiples plantes. La nature prenait le temps indispensable pour renaître, malgré un hiver bien plus doux que d'ordinaire. Tu appréciais ces choses simples, bien que tu ne prenais que rarement le temps nécessaire à leurs contemplations. D'extérieur, nombreux t'imaginaient être un homme contemplatif, la réalité était bien différente, ce n'était qu'une image que tu offrais à quiconque t'observais. Ton esprit était occupé, constamment. Tu ne pouvais cesser de penser à tes obligations, mais également à tes projets. Alors, oui, la nature était belle pour quiconque prenait le temps adéquat à l'étudier, mais pour toi, un Kirishitan qui offrait en quelques secondes ce que mère nature offrait en plusieurs mois, était d'une praticité non-négligeable. Mais plus que cela, elle était également source d'un business lucratif pour quiconque avait le sens des affaires.
Tu avais quitté ton bureau tard le soir afin de retourner au domaine familial. Tu disposais de deux lieux de travail, le premier se trouvait chez tes parents, d'où tu travaillais avec ton père. Le deuxième était dans le centre de Konoha, d'ici tu menais des affaires qui ne regardaient nul autre que ta personne et de temps à autre, et bien souvent des affaires pour le clan. Tu étais connu par de nombreux membres Chikara comme étant le fils adoré de ton père, réputation vraie, mais nullement critiqué, puisque chacun avait vu en toi la digne relève de celui-ci. Tu avais mis la main à la pâte dès ton plus jeune âge et tu avais su exceller dans le domaine du marchandage. Mais, l'appréciation globale à ton égard au sein du clan Chikara était davantage due au fait que tu étais dévoué à leurs causes. Tu avais comme mot d'ordre : le clan avant tout le reste. Communautariste était le terme qui te décrivait le mieux. Cependant, tu ne faisais pas partie des extrémistes qui vouaient une haine profonde au peuple des rouquins, non, la guerre n'avait plus lieu d'être au sein du village et les Uzumaki pouvaient être une pièce utile dans la réalisation de nombreux projet. Simplement, tu estimais que la valeur et l'entraide au sein d'une communauté était d'une importance cruciale. Nul ne pouvait réussir sans que cela ne puisse bénéficier à ceux de son clan. Tu avais des plans, de nombreux projets pour ton clan...
Comme à ton habitude, tu portais une de tes tenues immaculées, marchant avec prestance dans les rues désertes du village. La nuit avait élu domicile depuis de nombreuses heures et la pâleur de la lune reflétait la blancheur de tes habits. Tu croisais quelques soûlards, vomissant le trop-plein accumulé dans les bars, des individus célébrant un anniversaire, ou encore, quelques jeunes, rentrant bredouille d'une soirée où ils avaient espéré une fin bien différente. Tous ce monde, de quoi se souciaient-ils, si ce n'était de trouver un moyen de payer leurs prochaines tournée ou quelle personnes ils réussiraient à mettre dans leurs lits. Toi, tes pensées étaient toutes autres puisque l'argent, tu en possédais suffisamment pour ne pas t'inquiéter de tel banalités et quant aux rapports charnels, cela ne t'avait jamais réellement attirée. Non pas que tu n'appréciais pas les tendres caresses d'un amant, seulement, tes priorités étaient ailleurs... Pensif quant à tes ambitions, tu fis interpeller par une connaissance du quartier clanique, Isao, un homme dans la trentaine. Après une salutation, il t'évoqua le plaisir qu'il eut de revoir ta sœur foulée les pavés du clan après plusieurs mois d'absence. Ainsi, Ishizu était passé dans les parages. Tu connaissais la routine quant à ses visites, elle venait et ne pouvait repartir que le lendemain, kidnappée par l'insistance de tes parents à la faire dormir dans son ancienne chambre.
Tu avais alors marché jusqu'à ton domaine le sourire au visage. Tu avais décidé, malgré l'heure tardive, d'aller saluer ta sœur, qui probablement devait dormir. Par une idée saugrenue, tu avais choisi une entrée en la matière des plus étonnante : la fenêtre. Alors, contournant la maison, tu viens toquer sur la vitre de manière régulière jusqu'à la tirer de son sommeil, visiblement léger. Tu l'observas alors presque trébucher, vêtu de son vieux pyjama jaune. Elle t'offrit la fenêtre, rageuse, elle te demandait avec virulence ce que tu faisais ici. La réelle question était surtout "À cette heure-ci". Tu lui souris simplement, le visage paisible, laissant quelques secondes de flottement avant de lui offrir une réponse :
« J'ai appris que tu étais de passage aujourd'hui. Alors, j'étais persuadé que tu serais contrainte de rester dormir. »
Cela ne répondait nullement à la question de ta sœur. Mais probablement, celle-ci se trouvait habituée à tes réponses bien vagues. D'une simple enjambé, tu pénétras dans sa chambre, sans la moindre gêne, après tout, vous aviez grandi ensemble.
« Je tiens à te dire Ishizu, que le jaune te va à ravir. »
Tu la raillais malgré le fait que tu l'avais tiré de son lit à une heure si tardive.
« Il me semble avoir entendu dire que tu allais avoir sous ta tutelle trois jeune. Tu vas donc former une équipe... Félicitations sœurette ! »
Tu venais à l'instant de t'allonger sur le lit de ta sœur alors que tu lui posais la question naturellement. C'était le genre d'information qui t’intéressait. Par qui allait être formé la relève de ton clan.