Le témoignage du vieil homme n’avait donc rien d’exceptionnel. En vérité, elle n’en attendait pas beaucoup, mais c’était un bon exercice pour Kaito, il aurait sûrement à réitérer ce genre d’expériences par le futur, il fallait bien commencer quelque part de toute façon.
« La plupart des gens sont plutôt distraits, il ne s’occupe que peu de la vie de leurs voisin. En l’occurrence ce vieux ronchon était sûrement le dernier à pouvoir nous donner des informations utile. Ça aurait été bien plus simple d’avoir des voisins aussi adeptes du commérage que les miens. »
Dit-elle en affichant un léger sourire en coin. Elle écouta ensuite les réponses de Kaito quant à ses questions. Ce n’était pas exactement ce qu’elle souhaitait entendre, mais l’idée était là. C’était conforme à sa personnalité jusqu’ici, elle avait fait le bon choix que de le recruter. Il valait mieux que ce genre de personnes soient dans le bon camp, difficile d’imaginer de quoi il serait capable étant plus vieux.
« A deux mots près, c’est presque ça. La mort de cette homme semble anodine pour la plupart des gens, un déchet de la société de moi se disent-ils probablement. Puis ça s’arrête la, les enquêtes sont rarement poussées plus loin. Je refuse cette manière de faire, en connaissant la source du problème, nous pouvons tout bonnement éradiquer ce genre de cas. »
En avait-elle réellement les moyens ? D’un point de vue tout à fait légal, non. C’est là qu’elle reprit au sujet de la seconde question.
« Quant aux manières de faire, je suis capable de fermer les yeux si la raison est bonne. Néanmoins, souviens toi de la première règle : pas de victimes innocentes.
Une chose importante si tu veux être capable d’aller au bout de tes actes : avoir les bons contacts. Une personne un peu fragile d’esprit, un haut gradé qui à déjà outrepassé ses droits à multiples reprises, en faisant pression sur la bonne personne, tu pourras obtenir des résultats plus rapide. »
Puis, le faible sourire qu’elle avait se transforma peu à peu en une expression froide et des plus sérieuses.
« Cependant, si tu te fais attraper, tu seras tout seul. La police ne répondra pas de tes manières de faire. Mon influence s’arrête aux frontières de la légalité, au-delà de cela, je ne pourrais rien faire pour toi, alors assure toi de toujours bien réfléchir tes actes. Parfois, il faut savoir lâcher prise et remettre une décision à plus tard, garde ça en mémoire. »
A l’entendre, Hegi aurait pu être une parfaite criminelle, elle savait aisément comment jauger les gens, leur faire exprimer leurs faiblesses pour ensuite pouvoir les exploiter. Ça n’était pas la manière de faire la plus morale, mais ça avait une certaine réussite. Mettre les bonnes personnes de son côté était évidemment indispensable pour éviter les ennuis futurs, mais avec les récents changement dans la hiérarchie, elle ne pouvait plus agir aussi aisément qu’avant, elle devait se montrer plus prudente.
Alors qu’ils arrivaient à une centaine de mètre de la prison, elle tendit un brassard de la police à Kaito.
« Enfile ça, on va éviter le maximum de questions. »
Dit-elle avant d’elle même en enfiler un sur son bras gauche.
« Un criminel oui, c’est un bon mot pour le qualifier. Je t’expliquerai son histoire en sortant si tu le souhaites, mais, tu vas vite comprendre son utilité. »
Ils pénétrèrent alors dans la prison, après un rapide contrôle d’identité des gardiens, ils sont finalement autorisés à entrer. Hegi indiqua discrètement à l’un des gardes la raison de sa venue, celui-ci hocha la tête avant de leur faire signe de le suivre. Ils traversent alors la prison, l’ambiance est plutôt lugubre ici, de quoi passer l’envie à quiconque d’enfreindre la loi. Quelques minutes plus tard, ils arrivent devant une cellule, le gardien tape alors au barreau de celle-ci, signalant à l’homme allongé sur son lit qu’il avait de la visite. Dans la pénombre de la pièce, on peut le voir se redresser, et on peut voir un léger sourire se dessiner sur son visage.
« Hegi-san, ça faisait bien longtemps. Je commençais à croire que vous m’aviez oublié après toutes ces années. »
Elle fit un alors un signe de tête au gardien, lui signalant de les laisser seuls.
« Tu es un cas compliqué à oublier Eishiro. Bref, tu te doutes bien pourquoi je suis là ? »
Dit-il en se rapprochant des barreaux. Hegi sortit alors le flacon qu’elle avait récupérée précédemment avant de lui tendre dans sa cellule. Il sortir alors le petit cristal pour le placer sur sa main et l’observer.
Fit-il, il semblait pour le moins étonné. Puis subitement, il jeta le petit cristal contre le mur de la cellule, Hegi resta stoïque, il faisait probablement ça pour une bonne raison. Puis il retourna ramasser le cristal qui semblait intact, du moins il n’avait pas explosé.
« Ça n’existait même plus à l’époque où vous m’avez arrêté. Et à vrai dire, à raison, mais si vous voulez en savoir plus, il va falloir vous souvenir de notre petit marché. »
« Tu auras ton tabac, déballe maintenant. »
« Je vois qu’on est pressée. »
Dit-il avant de se mettre à rire, il jeta par ailleurs un œil sur Kaito, ce qui ne manqua pas de lui arracher un nouveau sourire.
« Tu travailles avec elle ? Tu n’as pas peur de finir en prison toi aussi ? Franchement, je serai toi, je ne la mettrais jamais en colère petit ! »
Elle laissa Kaito lui répondre avant de rétorquer :
« Tu vas me dire ce qui nous intéresse ou tu veux de nouveau expérimenter le genjutsu ? Ça t’avait plus la première fois. »
« Ça va ça va ! Bon, si les gens ont arrêtés de s’intéresser à cette drogue c’était à raison. Elle stimule énormément le chakra, si vous en consommez vous aurez la sensation d’être une véritable fontaine à énergie. Cependant, si c’est un civil qui en prend… Il va littéralement brûler de l’intérieur. En l’espace d’une trentaine de minute, son cerveau sera foutu, un zombie. Puis, vient les canaux sanguins qui se bloquent, engendrant quelques jours après, la mort. Au départ, nous avions une règle chez les vendeurs, nous voulions évidement éviter de nous faire repérer, donc nous ne proposions cela qu’à des shinobis de passage. »
Le prisonnier fait une courte pause et en profite pour s’allumer une nouvelle cigarette.
« Mais comme toujours. Certains ont voulus faire plus de profits que les autres. Ce produit s’est retrouvé entre les mains de quelques civils. Dès que les fournisseurs en ont eu vent, ils ont fermés boutique. Par ailleurs, celui que vous avez là est de très mauvaise qualité, normalement il s’agit d’un produit très fragile, je suis très étonné que quelqu’un se soit mit à le reproduire. Il nécessite une certaine installation, et de bonnes connaissances en chimie, enfin vu la qualité, ça m’étonnerait que ce soit le cas pour ce dernier point. »
Terminant sa phrase, il remit le petit cristal dans le flacon avant de le tendre à nouveau vers Hegi, celle-ci ne perdra pas de temps pour le placer à nouveau dans la poche de sa veste. Elle hocha alors la tête avant de réfléchir un instant.
« Je vois… C’est plus problématique que je l’imaginais. Une mauvaise composition pourrait donc attaquer directement le chakra à ton avis ? »
« J’en sais rien, j’suis pas médecin moi ! Mais c’est une possibilité. Comme je l’ai dis, la qualité est très mauvaise. Ou alors, je me trompe complètement et c’est tout autre chose, mais j’en doute réellement. »
« Non, c’est vrai, dans ton cas tu es plutôt un boucher. Merci pour ton aide, je tâcherai de te faire parvenir ton paquet au plus vite. On a ce qu’il nous faut, à moins que tu ais une éventuelle question Kaito ? »