La Jônin était contente. Hikaru Chunîn ! Bien qu'elle ne se sentait pas comme la principale responsable, elle était tout de même ravie d'avoir été son enseignante . Contrairement à Kyoko, elle ne fut point inquiète pour lui. Ça lui passera pensait-elle. Et puis de toute façon, elle n'était pas psychologue. Si elle commençait à s'incruster dans les petits problèmes personnels des uns ou des autres, elle n'en avait pas fini.
Mais se voulant rassurante, elle dit tout de même :
« Chacun a ses petits problèmes... Si ça peut te rassurer, j'irai le voir cette semaine. Mais je ne m'attends pas à des confessions. Les garçons sont généralement si compliqués pour dire ce qu'ils ont sur cœur. À croire que c'est un aveu de faiblesse... »
Puis son visage se ferma lorsqu'elle apprit que la Kitto avait été confiée à un alcoolique durant son absence. Il n'y avait d'ailleurs pas 36 000 poivrots qui se prétendaient comme "sensei". À vrai dire, Ishizu avait déjà sa petite idée en tête. Était-ce Hiruzen ? Lui et Universa, elle avait jamais pu les blairer. Toujours à faire la fête en dehors des missions... Et puis que dire de leur langage ? Des vrais charretiers....
« Hiruzen n'est ce pas ? Je ne comprends pas comment l'administration a pu te mettre sous la garde d'un homme aussi incompétent ! Il paraît même qu'il fait boire de l'alcool à ces Genin... Lamentable... »
La colère pouvait se lire sur le visage de la Chikara. Confier le futur de Konoha entre les mains d'un homme aussi grossier... Quelle honte ! Le village devait manquer cruellement de sensei pour se tourner vers lui. Mettant ses envies de trucider le poivrot qu'elle connaissait, elle écouta Kyoko dont la proposition de combat semblait laisser perplexe.
« Je ne te surestime pas trop Kyoko. C'est toi qui te sous-estimes. Je te rappelle, qu'on parle d'un combat contre des enfants qui ont deux ans de moins que toi. Pas un combat contre les Kages... Tu verras, ce sera une partie de plaisir et puis cela te sera guise d'entraînement. »
À vrai dire, elle était aussi curieuse de savoir comment son équipe évoluerait face à un ennemi comme Kyoko. Les trois Genin réunies avaient le mérite d'être polyvalent dans leurs attaques. Une force qui pourrait faire ses preuves si cette foutue cohésion d'équipe était au rendez-vous. Enfin...On verra bien... Il faudrait déjà que la Kitto accepte...
Une fois sortie des boutiques, direction la boulangerie, la Chikara écouta presque amusé la raison de l'absence du sabre de Kyoko. La punition avait été pour le moins sévère. On pouvait tout de même pas reproché à une Shinobie de se donner à fond durant un entraînement... Ébouriffant, sourire en coin, les cheveux de la Kitto, Ishizu répondit :
« À mon humble avis, ça ne méritait pas une punition. Mais si Heiwa-sama l'a décidé ainsi alors elle a raison. »
Sacré idéologie... Mais elle ne jurait que par l'Hokage. Symbole même du village, Ishizu plaçait une aveugle confiance en elle et la Jônin n'hésitait pas à mettre son avis personnel en dessous de celui d'Heiwa. C'était une façon de penser un peu radicale et extrémiste, mais elle avait toujours vécu comme ça.
Arrivant au niveau de la boulangerie, qui à vrai dire faisait plus salon de thé, elle remarqua une silhouette pour le moins familière. Cette dernière assise à une table, seule, Ishizu ne répondit pas tout de suite à la question de Kyoko.
« Sora ? Et bien que fais tu ici ? »
Maintenant, loin de la lingerie, elle pensait pouvoir poser de nouveau sans gêne cette question. Puis écoutant la réponse de son élève actuelle, elle décida de faire les présentations elle-même. C'était plus simple.
« Sora, je te présente Kitto Kyoko. C'était une de mes anciens élèves. »
« Kyoko, je te présente Chikara Sora. C'est une de mes élèves justement. »
Ne préférant pas rester planter là, debout, elle demande gentiment à son élève :
« Cela te dérange t-il si on prend place avec toi ? »