La journée commençait mal… Quelques heures plus tôt, la Kaguya avait apprit une bien mauvaise nouvelle. Elle n’était pas du genre à être morne, en général les mauvaises choses lui passait au dessus de la tête, mais cette fois c’était différent. Depuis peu, Emi ne se sentait pas très bien, elle avait comme cette sensation de brûlure constante, et ce matin, lors qu’elle passa voir l’un des « médecins » du village, la dure réalité lui tomba sur les épaules. Ne sachant que faire, ni à qui parler, elle fit le choix de s’isoler quelques peu. Restant à la périphérie du village, la Kaguya se contenta de s’asseoir sur le sable et de contempler l’horizon. Elle ne fit même pas attention à la pluie battante qui commençait à tomber, les vagues se faisaient de plus en plus forte, allant presque jusqu’à atteindre tes pieds. De près, l’on aurait pu jurer que chacune des gouttes qui tombaient sur son corps provoquaient de la vapeur, dire qu’elle avait le sang chaud n’était pas un euphémisme dans son cas. Elle fit finalement sortit de ses pensées en entendant les faibles bruits de pas approcher d’elle. Sans même tourner le regard, elle comprend que c’est l’un de ses frères, probablement venu la trouver car elle n’était pas présentée le matin même.
« En quoi ça t’intéresse ? »
Répondit-elle froidement à son aînée. La relation entre les frères et sœurs de cette famille étaient pour le moins compliquée. Après tout, ils n’étaient pas des Kaguya pour rien, en cas de problèmes ils préféraient se taper dessus pour la plupart, ce n’était pas le genre de fratrie dans lequel on exposait facilement ses petits secrets et problèmes. Ainsi, il n’était pas étonnant de la voir réticente à l’idée de s’exprimer auprès de lui. Pourtant, elle aurait appréciée avoir le soutien de quelqu’un, mais compter sur un membre de sa famille pour cela était… inimaginable. Sa mère elle, comme à son habitude, lui donnerait tout le support nécessaire, mais elle devait déjà être bien trop occupée avec ses plus jeunes sœurs pour qu’Emi puisses avoir une réelle conversation à ses côtés. Elle ne sait pas trop pourquoi, sans doute par désespoir, un accès de faiblesse ou que sais-je d’autre, il se décida finalement à s’exprimer.
« Si tu veux tout savoir, j’ai appris ce matin que je ne pourrais jamais enfanter. Père sera probablement heureux de l’entendre, ma voie est toute tracée désormais. »
Elle n’avait jamais cachée son souhait, elle espérait une vie de famille, mais différente de celle qu’elle possédait. Elle rêvait de fonder son foyer, à Kiri ou non, ce n’était pas important, mais elle voulait connaître le bonheur que cela procurait. Un rêve bien vite balayé, son destin à Kiri était donc acté, elle était vouée à devenir une simple berserker désormais. Un être avide de bataille, dénué d’émotions. Elle le refusait tout simplement. Cet océan qui s’étalait devant eux représentait parfaitement ce que souhaitait la Kaguya : la liberté, l’infini, la possibilité de vivre comme elle l’entendait. Depuis le tournois de Konoha, elle avait énormément changé, son point de vue sur Kumo surtout. L’histoire des Kumojins venant chercher leurs sacrifices annuels, ce n’était pas seulement un conte pour faire peur aux enfants malheureusement, c’était une réalité. Mais ce tournois lui avait fait réaliser que les siens étaient bien faibles à côtés des Hattori, jamais le village ne se sortirait de ce cercle, c’était perdu d’avance. Dès lors, ses premières envies de désertion germèrent dans son esprit, mais elle tentait de ne pas y penser.
« J’imagine que tu viens me chercher car je dois être punie pour mon absence de ce matin ? »
Elle savait pertinemment qu’il ne venait pas par bonté de cœur, elle se demandait même parfois si Sakkaku la considérait réellement comme un membre de sa famille. A l’instar de ton père, peut-être te trouvait-il déshonorable en comparaison des autres Kaguya. Tu ne manquais pas de fierté, mais cette soif de sang et de violence quotidienne ne te plaisait pas, mais tu n’étais personne pour donner ton avis, absolument personne.