Guérison dans la tourmente

L'homme était en fauteuil roulant et bien qu'il faisait frais, il aimait se balader de manière journalière dans ce petit jardin intérieur. Takumi s'était occupé des nombreuses brûlures de l'homme, mais il était plus que clair que Azukiyo n'allait plus pouvoir exercer pour Konoha sans sacrifier sa vie. Depuis lors, le vieillard prenait donc sa retraite au sein d'un hôpital totalement aseptisé. Cette vie, le Chikara ne l'aimait pas. Malgré tout, il se souhaitait survivre plus que tout. Il espérait pouvoir serrer sa fille et pour cela, il devait se relever. Il devait continuer à se battre contre ce funeste destin... Et surtout, il devait apprendre à faire confiance.

Il fit signe au jeune qui venait d'arriver de pousser son siège. Le vieillard n'avait nullement honte de se faire assister de la sorte. Il dit alors :


Effectivement, le vieillard était devenu bien mauvais et il possédait un mal fou à bouger ses propres mains... Sa capacité à créer des prothèses était compromise et il était bien le seul à être aussi bon dans le domaine. Lorsque le jeune fut suffisamment proche, il décida d'être bien plus honnête qu'à son habitude.

L’accueil n’était pas rempli d’émotion comme toujours et Azukiyo était fidèle à lui-même avec son air renfrogné. Tu soupir en rigolant quand il peste en te voyant juste avant de t’inviter à pousser son fauteuil. Il avait une manière bien à lui de montrer qu’il t’appréciait, mais à force de temps, tu as fini par t’y faire après tout. Tu hoches la tête et t’empresses de te placer derrière lui avant de lui faire faire le tour du jardin pour la énième fois de la journée. Il était triste de se dire qu’un guerrier tel que lui n’était plus que l’ombre de lui-même après tout ce qu’il avait fait pour le village et espérait pouvoir l’aider un minimum en lui rendant visite de temps à autre. Une raison supplémentaire d’en vouloir à Gekido à tes yeux, car il aura détruit un de ceux que tu voyais comme un pilier intombable du village.

Il mentionne rapidement une discussion concernant Kimino que vous aviez eu la dernière fois que tu étais venu le voir. Tu avais rapidement mentionné ta rencontre avec lui, mais ne t’étais pas étendu sur le sujet. Tu esquisses un rire à sa dernière remarque.

Le petit était toujours aussi froid, tout autant que l'ancien Hokage. Bien que dans un état plus qu'attristant, le ninja ne perdait nullement espoir. Il espérait pouvoir s'en sortir et partir à la recherche de sa fille. Lorsque le siège de l'homme se mit à passer à la droite du poirier du petit parc, l'homme prit la parole :


Azukiyo n'était pas un grand écrivain ni un poète, mais il aimait alléger son esprit dans des comparaisons souvent relativement futiles. Tandis qu'il observait le sol avec une certaine lassitude, il repensa à sa dernière conversation avec l'actuelle Hokage ainsi que son choix vis à vis de l'avenir de Hikaru.


L'homme n'en avait jamais vraiment parlé avec son protégé, il savait que c'était un sujet complexe et interdit. Il restait vague pour la simple et unique raison qu'il n'était même pas censé en savoir autant... Il décida alors de changer totalement de sujet tandis que le siège résistait vaguement à une petite montée.


Sa foutue prothèse ne lui permettait même plus de serrer correctement un objet, il venait de faire une énième constatation en tant vaguement de tenir la bar de repos de son siège.


Inhabituel, Azukiyo n'était pas connu pour dire de telles choses.


Un sabre brisé... Drôle de cadeau pour un homme...

Tu n’es pas certain d’avoir saisi l’entièreté de l’instant poésie du vieux Kage, mais tu écoutes simplement et sans trop faire de remarque supplémentaire avant qu’il ne pointe du doigt une information que tu t’étais bien retenu de donner par sa confidentialité. Il n’était pas étonnant de sa part d’être au courant au vu de son statut dans le village, mais tu ne t’attendais tout de même pas à ce qu’il t’en parle. Tu t’es rapidement arrêté de surprise et avant même que tu ne dises quoi que ce soit, il change de sujet. Il savait qu’il n’était pas trop bon de le mentionner et tu te contenteras d’un rire discret en reprenant les rennes du fauteuil dans cette petite montée.



L’idée de savoir Kimino comme un déserteur tombait soudainement tout de même. Tu ne comprenais pas les raisons et craignais qu’il ne s’agisse que d’une répétition de ce qui c’était déjà produit avec Gekido, le génocide en moins. Mais est-ce le départ de Kimino avait une véritable raison ? Est-ce que son absence l’avait changé au point de tourner le dos au village de Konoha ? Tu ne savais pas, mais si un jour, vous deviez l’affronter, il te fallait grandir d’avantage en tant que Shinobi, et c’est ce que Azukiyo te faisait comprendre sur l’instant. Tu restais silencieux en appréciant les marques d’affection peu commune de ce dernier et te demandais ce que cela pouvait bien cacher.


Tu regardes le paquet auquel tu n’avais pas prêté attention jusqu’à là et le déballes avec précaution avant de voir le manche d’un sabre, mais une lame brisée. Tu ne savais pas trop comment réagir, mais tu comprenais qu’il s’agissait du sabre du samurai devant toi. Une relique en soit, mais sa lame te rendait perplexe quant à une possible utilisation.

Azukiyo se mit alors à bougonner en entendant les remarques limites insultantes de son infirmier improvisé.


Bien que souillée par le temps et les confrontations, la lame brisée d'Akodo continuait à briller dans les yeux de l'ancien combattant. Avec difficulté, l'homme fit légèrement tournoyer son siège à l'aide de sa prothèse rapistolée pour faire face à son élève. Il ne comprenait pas réellement l'intérêt d'une lame usée et Azukiyo ne pouvait pas réellement lui en vouloir... La légende d'Akodo n'était qu'un vieux compte pour enfants dans les régions des ruines de Matsumoto... Ce sabre ne signifiait rien pour un Konohajin lambda... Pourtant, pour le vieux ninja, cette arme était signe de renaissance et chance longtemps fantasmée... En observant une poire calée entre les deux pieds du jeune homme à la chevelure bleuâtre, il dit alors :


Il soupira alors.


Il marqua une soudaine pose pour respirer.


Hikaru ne pourrait rien faire seul et Azukiyo venait de s'obliger à continuer à persévérer... De la sorte, le jeune homme allait devoir exiger son aide et l'obligerait ainsi à se bouger. Malheureusement, l'ancien Hokage était quasiment sûr d'une chose ; la lame brisée ne pourrait fonctionner d'une manière identique pour le jeune Hikaru... Le Chikara le savait, cette lame n'obéissait à personne d'autre, mais il tenterait d'imposer le jeune Hikaru...

Tu bloques sur l’insulte que tu considérais gratuite pour le coup. Tu en fais abstraction en concentrant ton regard sur le sabre que tu tiens dans tes mains et tentes de comprendre ce qu’il peut bien cacher si ce n’est un passé bien plus sombre que sa lame brisée. Tu écoutes l’histoire d’Akodo que te compte le samurai et n’es pas certain de comprendre tout.



Pour toi, ce n’étais que des récits pour les enfants, plus il parlait et pluis l’histoire te revenait en tête. Ton père te racontait une histoire similaire plus jeune, mais tu l’avais mise de côté en grandissant. Les légendes sont toujours grandement exagérées et tu n’imaginais pas qu’une arme puisse faire de telles prouesses. Tu restes silencieux et tentes véritablement de comprendre comment cela peut marcher, mais comme il te le fait comprendre, cette arme ne répondra peut-être jamais à toi comme elle est supposée le faire.



Tu prenais ça à la fois comme un défi et un entraînement. Tu voulais rendre honneur à une arme de légende et en déceler les secrets. Au fond de toi, tu voulais aussi te prouver à toi-même en être capable et faire taire les doutes qui pouvaient parfois venir obstruer tes pensées. C’est sans attendre que tu te saisi d’une lanière d’une de tes pochettes pour l’attacher à ta ceinture et porter le sabre brisé à ta hanche.



Une pointe d’optimisme de ta part à l’encontre de ton mentor que tu voulais revoir sur pied. Non pas pour t’entraîner, mais simplement, car tu tenais simplement à le voir aussi digne que d’ordinaire.

Azukiyo préféra ignorer le sort du précédent individu à avoir voulu lui voler son sabre... L'homme s'était bêtement découpé la jambe en tentant d'injecter de l'énergie spirituelle dans la lame... Il fit téléporter son propre arme dans sa jambe. Le jeune signifia ensuite à son professeur qu'il aimerait recevoir de l'aide. L'homme rapistolé se mit alors à dire :


Il se mit alors à rire en imaginant la scène. Il était certain que Hikaru ne puisse jamais user de la lame comme fit jadis le Hokage Chikara. Il inventerait sûrement son propre style ou abandonnerait simplement cette voie de progression.


Soudainement, un infirmer vint à la rencontre du Chikara et il se mit à regarder son élève avec dépit.


Il était temps pour l'homme de retourner à ses occupations passionnantes.