L’inquiétude du jeune Kitto ne m’étonnait pas. Il devait s’agir de sa première mission officielle et quoi de plus difficile et stressant que de passer cette étape. Je me souviens encore de la mienne, un véritable fiasco malgré les encouragements de mon tout premier sensei. D’après lui, nous avions été à la hauteur, mais au fond de moi, je savais que ce n’était pas grâce à nous. Son intervention avait été décisif. Néanmoins, elle m’avait permis de devenir le shinobi que je suis devenu.
« Nous n’en avons aucun doute, Jiken. Soit attentif et suit ton instinct. »
Lui expliquais-je avec un grand sourire. J’essayais de le rassurer, peut-être n’en avait-il pas besoin, mais il est souvent bon de se sentir soutenir.
A la vue des blessures de Seth, j’étais inquiet par son état de santé. J’espérais vraiment que cette escapade n’empira pas ses douleurs. L’heure était à la mission et ce qui comptait le plus pour moi, c’était de prouver au Kirishitan que j’étais un Chûnin méritant. Notre dernière mission ensemble n’avait pas été des plus glorieuse. Quel fut ma surprise de voir qu’il plaçait tout de même sa confiance en moi comme chef d’expédition.
Je regarde Jiken et lui indique alors sa position.
« Jiken, tu surveilleras nos arrières, je me charge d’ouvrir le pas. »
En tant que senseur, je considérais être le plus indiqué pour prendre la place de meneur. De plus, mes compétences aux corps à corps alliés à ma sensorialité me permettront aisément de contrer la moindre attaque. Alors que nous prenions route vers le sud de la forêt, j’étais soulagé d’avoir un forestier tel que Seth à nos côtés. Nous n’avions aucun risque de nous perdre. Si je connaissais bien la région aux abords de Konoha, ce que nous allions découvrir sera une première.
« Dis moi, Jiken, as-tu un domaine de prédilection en tant que shinobi ? »
Évidemment, je comptais découvrir les capacités du Kitto en posant cette question. Non pas par curiosité, mais bien pour les utiliser si nécessaire. Alors que je découvrais ce que voulait bien me dire Jiken, je finis par m’adresser à notre chef diplomatique.
« Dîtes-moi, vous connaissez cette Mitsuna que nous devons rencontrer ? Avons-nous un risque d’affrontement ? »
La cadence de nos pas était rapide. Nous marchions si vite que nous avions presque fait la moitié de la route. Au aguets, j’usais de mes aptitudes de senseur pour dissimuler la moindre présence. La forêt était étrangement calme, peut-être était-ce à cause de cet été glaciale que nous connaissons cette année.