Bonjour, vous m'avez demandé ?

Eté an 11

10h35

Aujourd'hui, il pleut. Comme d'habitude d'ailleurs. Assis à la fenêtre de ma chambre je vois les petites gouttes d'eau ruisseler le long de la vitre. Cela m'apaise et me fait oublier qu'en ce samedi matin je ne peux pas voir mes amis et mes coéquipiers. Une maigre consolation dira t-on.

Papa est au travail et maman dors dans le canapé, exténué de sa dernière nuit à l'hôpital. Les cernes viennent salir son beau visage et je m'en veux terriblement de ne rien pouvoir faire pour elle. Oh certes, je m'occupe de tâches ménagères comme la cuisine ou encore le repassage. Mais rien de bien suffisant pour lui enlever toutes les responsabilités qui pèsent sur elle.

Je ramasse délicatement un livre laissé par terre et commence à le feuilleter tranquillement. Les bruits des gouttes accompagnant les pages qui se tournent je le repose par terre d'un soupir. Quel ennuie ! N'y a t-il donc rien à faire un samedi pluvieux ?!

Pour réponse, la porte de ma chambre s'ouvre doucement. Ma mère au seuil, le visage inquiet, me tend une lettre cachetée par le seau de la police de Konoha. S'ayez enfin un peu d'animation me dis-je !

11h20

Habillée avec mes vêtements habituels à l'exception d'un imperméable aux couleurs ternes, je sors de chez moi sous la pluie battante. Maman dont le visage est toujours inquiet , signe que je n'ai pas réussi à la rassurer, se tient droite comme un i devant la fenêtre. D'un mouvement de main en guise de au revoir, je pars enfin en direction du commissariat.

11h40

Après 20 minutes de marche et après maintes salutations au gens croisés sur mon passage, je pénètre finalement dans l'accueil du bâtiment militaire. Patientant encore quelques secondes, je viens signaler ma présence à la réception. Petite, je me mets sur la pointe des pieds et je décline mon identité avec pour preuve ce bandeau dont le symbole de la feuille y est fièrement gravé.

Ce début de journée se voulait aussi ordinaire que les autres. Cela faisait déjà plusieurs heures que la Kitto se trouvait à son bureau, à remplir toujours plus de paperasses. Sa seule distraction était probablement le bruit de la pluie s’abattant sur la fenêtre à quelques mètres d’elle. Toutefois, la veille, elle avait prit la liberté de convoquer une jeune femme de son clan. Elle utilisa certes le sceau de la police, néanmoins cette rencontre n’avait rien à voir avec le service. C’était cependant la manière la plus « officielle » que la Kitto possédait pour convoquer qui elle souhaitait. Léger abus de pouvoir ? Tout à fait. Les heures passèrent, et le rendez-vous approchait. Ce fut finalement l’un des autres agent en service qui vint prévenir Hegi de l’arrivée d’une jeune Kitto.



Aussitôt, Hegi se lève de son bureau et hoche la tête. Avec un léger sourire sur son visage, elle répond alors calmement :



Elle ne perdit pas plus de temps et se dirigea vers la réception pour y retrouver la jeune genin. Cette dernière ne fut pas difficile à repérer. Une gamine vêtue d’un imperméables se trouvait là en train d’attendre. Se trouvant alors à quelques mètres d’elle, la Kitto l’interpelle.



Ayant obtenu l’attention de la gamine, Hegi guide cette dernière jusqu’à son bureau, referme la porte derrière elle puis l’invite à s’asseoir avant de faire de même. La Kitto se voulait souriante, elle craignait que la jeune femme ne soit un peu inquiète à l’idée d’être convoquée ici.



Peu après, Hegi sortie un dossier de son tiroir et ouvrit celui-ci. Dedans, de multiples fiches concernant la jeune Kitto, quelques notes concernant ses parents… Pour l’heure, elle mit ce dossier de côté et s’adressa à nouveau à la jeune femme :



Cela faisait peut-être beaucoup d’un coup pour la jeune genin. Elle savait que certains des plus jeunes n’appréciaient pas cette pression qu’était celle de réfléchir à son avenir. Mais la Kitto se voulait simplement prévoyante, la jeune Nami n’avait aucune pression à avoir, elle avait encore beaucoup de temps devant elle.

11h43

Il ne fallut pas longtemps pour que l'on s'occupe de moi. Une femme au visage sévère et autoritaire vient à ma rencontre et me prie de la suivre. La talonnant donc à travers le couloir du commissariat, je pénètre dans ce qui semble être son bureau. D'un sourire un peu gêné, je m'assois les fesses trempées sur une chaise. De la paperasse étalée devant moi, je demande de mon altruisme habituel à celle qui m'a convoquée :


Puis les présentations eurent lieu. D'un sourire et d'un acquiescement de la tête, signe que tout va bien pour moi, je réponds joyeusement.


Je lâche un petit rire enfantin synonyme de cette joie et de cette énergie qui regorgent en moi.
Et oui, comme d'habitude, je suis vraiment de bonne humeur ! Un peu trop parfois, diront certaines personnes ! Mais bon que puis-je vous dire ? Tel est mon caractère !

Puis mon joyeux visage laisse place à la surprise quand je vois un dossier dont les notes sur moi le constituent. Le pointant d'un doigt timide, je questionne la Kitto en face de moi :


Le dossier mit de côté, je reprends mon grand sourire et écoute attentivement le sujet de ma convocation. Mon visage se fige quelques secondes à la mention de mon avenir avant de reprendre quelques couleurs pour enfin répondre à la négation.

Hegi était étonné par la joie de vivre de cette jeune fille, elle n'avait peut-être pas encore suffisamment vécu pour laisser le cynisme de la vie réelle entacher sa bonne humeur. Comme prévu Nami ne savait pas trop ce qu'elle faisait là, ni trop quoi répondre face à mes questions, il était rare que les jeunes sachent déjà ce qu'ils voulait faire à son âge, même si certain faisaient exception à la règle



La policière rangeait un peu machinalement les feuilles sur son bureau pour en faire un tas, bien sûr il était hors de question que la jeune femme puisse lire un dossier de la police, elle eu donc un simple sourire en réponse à sa question.



Cela faisait beaucoup d'informations à assimiler, mais c'était principalement t pour l'aiguiller sur d'éventuelles questions qu'elle aurait à poser.

Comprenant que je ne pourrais pas ne serait-ce que jeter un petit coup d'œil au dossier, je m'enfonce profondément dans mon siège, prête à écouter les questions de Hegi. Ainsi, l'oreille toute ouïe, ma main droite vient naturellement jouer avec mes cheveux signe d'une intense réflexion au sein de ma petite tête. Quelques secondes dans le silence passèrent avant que je ne me décide à émerger de mes pensées.


Je marque un petit temps d'arrêt durant lequel je me redresse sur mon siège.


Suivi de cette phrase, je pointe les dossiers et la paperasse étalée un peu partout dans le bureau avant de renchérir, un peu gênée.


Je la laisse assimiler mes dernières phrases et d'une voix qui se veut toute petite et implorante je finalise par une question :

Comme beaucoup, la jeune fille n’avait pas la moindre idée quant à son avenir. Ce n’était pas étonnant. Même si certains se sont fixés des objectifs depuis tout jeune, d’autres préféraient laisser les choses venir à eux. C’était ainsi que devait fonctionner le village de toute façon, il était impossible pour tous d’accéder à leur rêve. Toutefois, en l’écoutant, une vie de kunoïchi lambda semblait tout à fait convenir à la jeune femme. Comme beaucoup d’autres de son âge, elle recherchait l’action. Et en bonne Kitto, elle semblait aussi être très dévouée. Un bon point. Hegi fit alors un léger sourire, bien sur qu’elle comprenait, elle pensait la même chose autrefois.



Aujourd’hui, les shinobis pouvaient vaquer à de multiples occupation. De médecin jusqu’a forestier, le village avait toujours besoin de monde. Toutefois, Hegi avait bien l’intention d’aider la jeune femme. Du moins, si cette dernière s’avérait posséder les talents que la Kitto souhaitait, pour l’heure, c’était plutôt bien parti. Elle jeta à nouveau un œil au dossier concernant la jeune femme, et comme pour les autres, il était incomplet, soupirant, elle décida de le laisser de côté.



La Kitto croisa les bras. Tout cela était bien beau, mais elle ne pouvait pas prendre le risque de l’envoyer où que ce soit sans apprendre un minimum de ses compétences. Heureusement, Hegi connaissait pas mal de monde.

11h47

Bien que la femme en face de moi semble me comprendre, elle n'hésite tout de même pas à me faire remarquer que je ne suis qu'une simple militaire à la solde de Konoha.
Rougissant je m'excuse donc en joignant mes paumes de mains l'une contre elle :



Un discours un peu contradictoire avec ce que je venais de dire à l'instant mais néanmoins vrai. Papa m'avait prévenu que la vie de shinobis ne se résumaient pas à partir en mission. Alors moi Kitto Nami, je suis prête à remplir n'importe quelle tâche si cela peut aider mon village et ses habitants !

Mais cela allait attendre encore un peu car la propriétaire de ce bureau, gentille que je la trouve , me fait suggestion de mon futur programme. Comprenant que c'est une offre en or que je ne peux refuser, je me lève toute contente de ma chaise.



Ma joie explose et je viens sauter naturellement dans les bras de la policière, qui toujours assise sur son siège doit se demander à quel type de gamine elle à affaire.

Reculant, le sourire toujours aussi grand affiché sur le visage je m'exclame.



Le pouce pointant fièrement ma poitrine, j'attends de savoir si elle en a fini avec moi.

La jovialité dont faisait preuve la jeune Kitto était plutôt rare, mais ce n’était pas pour déplaire à Hegi. Son engouement soudain en revanche… était un peu décontenançant pour elle, qui se retrouva avec la jeune fille lui sautant dans les bras. Elle avait eu le droit à beaucoup de choses mais ça… ce n’était jamais arrivé même avec ses propres enfants, tandis que les autres étaient naturellement intimidés. Ce n’était visiblement pas le cas de Nami. Elle ne semble même pas s’apercevoir de son trop plein d’entrain, elle continua sur sa lancée en remerciant la Kitto. Cette dernière resta d’abord sans voix quelques secondes, le temps qu’elle comprenne ce qui venait de se passer, puis elle ajouta calmement quelques mots, le sourire aux lèvres :



Sur ces mots la Kitto en avait terminée avec la jeune Nami. Si elle semblait parfaitement rodée au fait de communiquer avec les autres, son niveau en tant que shinobi était une question en suspend. Mais elle avait l’air d’être travailleuse, la Kitto ne s’inquiétait donc pas trop pour le moment.

S'ayez déjà une rencontre ! Kyoko, quel joli prénom ! J'ai bien hâte de la rencontrer cette demoiselle ! Je me demande quelle genre de personne c'est... Bah, dans deux jours je le saurais !



Et entrebâillant la porte, prête à sortir je rajoute, le visage radieux :



Et dans cette joie qui m'habite je sors du bureau toute contente et viens claquer sans faire exprès la porte violement. La main devant la bouche comme quand je fais une grosse bêtise je la rouvre de nouveau pour m'excuser, gênée.

12h10

Arrivé chez moi, mouillé de la tête au pied par le mauvais temps de dehors, j'affiche un grand sourire à ma mère qui, les yeux ouverts, semble ne pas avoir trouvé le sommeil durant mon absence. Je jette alors mon imperméable à l'autre bout de la pièce et m'exclame, le visage illuminé :