Au pied des montagnes

Voilà désormais plusieurs mois que je voyage en compagnie de ces deux déserteurs. Un ex-Kirijin, une ex-Kumojin et une ex-Konohajin… Quel charmant et atypique trio nous formions alors. Personnellement, je ne suivais la Hattori que part curiosité. Notre petit groupe fut ensuite rejoins par ce Kaguya lorsque nous arrivèrent à Tekunoroji. Je n’avais aucune confiance en lui au départ, il faut dire que son clan n’était pas celui possédant la meilleure des réputations, et mon intolérance envers les clans étrangers n’arrangeait rien. Toutefois, je devais faire avec, peu m’importais, je n’aurais qu’à l’ignorer me disais-je. Le temps passa, et notre voyage reprit. Une fois l’été arrivé, nous avions pris la direction du nord. Sur notre route, nous sommes alors tombés sur un homme seul, errant. En partageant son feu, il nous expliqua que son village avait été attaqué par un groupe de bandit. Aussitôt, je flairais une piste pour nous permettre de gagner un peu d’argent. Nous n’en manquions pas en vérité, non, seule ma cupidité avait agit ce jour là. Je passais donc un marché avec cet homme qui me promettait une récompense significative si nous parvenions à lui ramener une simple babiole qui traînait chez lui, non loin du village de Cha. Il ne fut pas simple de convaincre mes deux partenaires, ils auraient préférés continuer le voyage, mais je ne passais jamais à côté d’une occasion de gagner de l’argent.

Après plusieurs minutes de débats, j’avais finalement réussie, et nous partions alors un peu plus à l’est, à travers les montagnes, pour rejoindre ce fameux village dont l’errant nous parlais. Mais une fois arrivée, les choses se passèrent bien différemment de ce que j’avais prévu. Les « bandits » dont cet homme nous parlait, ils étaient bien plus que cela. Non, il s’agissait tout bonnement de vampires, d’êtres suceurs de sang. Cette mission de récupération se transforma en véritable fuite. Les vampires étaient trop nombreux pour nous trois déserteurs, de plus, la nuit n’avait rien arrangée. Après avoir frôlé la mort plusieurs fois, le trio n’eut d’autre choix de s’enfuir à travers les montagnes de Tetsu pour échapper à ces vampires. J’avais bien évidemment eu le droit à tout un tas de réflexion de la part de la Hattori, mais comment pouvais-je savoir qu’il y avait littéralement une armée d’êtres avides de sang tranquillement installés dans ce village ? Nous abandonnions finalement la mission, mes deux compères s’amusèrent à nommer celle-ci le « fiasco Miyuka ». Je ne pouvais pas leur en vouloir, tout le monde n’appréciait pas l’improvisation et le risque après tout ! Plus sérieusement, il était vrai, j’avais été quelque peu imprudente.

Au lendemain soir, après avoir fuit durant des kilomètres, nous nous retrouvions alors installés au pied d’une montagne. Nous avions montés un camp temporaire pour passer la nuit. Mais je ne parvenais pas à trouver le sommeil, il y avait quelque chose au fond de moi qui m’empêcher de dormir. Un sentiment indescriptible, je me sentais attristée sans même réellement comprendre pourquoi. Je crois que je n’avais pas profité depuis trop longtemps, cette longue route commençait à m’ennuyer. C’est alors que je choisis de rejoindre le Kaguya qui montait alors la garde, tandis que la Hattori semblait dormir profondément. J’en profitais pour prendre deux des dernières bouteilles d’alcool qu’il nous restait, puis je me rendis près de lui, là où il était installé. Lui tendant l’une des bouteille, je lui dis alors :



Le sourire au lèvre, j’attendis qu’il prenne la bouteille avant de m’asseoir brutalement par terre, avec toute ma disgrâce habituelle. On ne pouvait pas dire que je faisais entièrement confiance au Kaguya, mais à force de passer du temps en sa compagnie, je jugeais qu’il ne représentait pas un danger pour moi. Au final, nous avions plus en commun que je ne souhaitais l’admettre.

Suivre cette bande était de loin la pire et la meilleure idée que j'avais jamais eu de ma vie. La pire car j'avais frôlé la mort déjà de trop nombreuse fois depuis le début de notre coopération, et la meilleure pour les mêmes raisons ! Enfin je retrouvais une vie d'action, une vie qui avait presque un sens, chose que j'avais perdu suite à ma fuite de Kiri pour échapper à la mort.

Après le "fiasco Miyuka", nous avions trouvé refuge au pied d'une montagne, comme bien souvent c'est moi qui prenait le premier tour de garde, je peinais souvent à trouver le sommeil alors que les deux jeunes femmes avec moi dormais rapidement. Enfin c'était en temps normal, car ce soir l'une d'entre elle vint me rejoindre. C'était la Uzumaki, et en la voyant arriver avec l'alcool &÷ compris rapidement ce qu'elle voulait.



Au loin on entendu un hiboux pousser son crie, et le bruit de quelques chauves-souris qui voletaient au loin. Je devais l'avouer en temps normal cela ne m'inquiétait pas, mais après les derniers jours, j'avais du mal avec les chauves-souris.



Je débouchais la bouteille, retirant le bouchon de liège avec mes dents avant de prendre une première gorgée, c'était une sorte de vin en un peu plus fort, rien de bien violent mais c'était mieux comme ça.



Mon regard avait changé avec cette phrase, j'espérais voir se village réduit en cendre avant ma mort...

Il ne valait mieux pas ressasser le sujet, j’avais survécu jusqu’à aujourd’hui en m’occupant moi même de mes missions et ça n’était sûrement pas une Kumojin qui allait me dire quoi faire. Je retirais le bouchon de ma bouteille à mon tour avant d’en prendre une grande gorgée. Je ne manque pas de faire la grimace, j’en ai marre de ces alcools de base qualité.



C’était amusant de voir que ce Kaguya souhaitait se venger de Kumo, et qu’en même temps, à quelques mètres de nous, se trouvait la sœur d’un des plus proches alliés de l’Empereur. Assez anecdotique comme histoire.



Alors que mener la plus simple et merveilleuse des vies : sexe, drogue et sauna, ça, c’était quelque chose qui en valait la peine. Je ne comptais pas m’évertuer à courir après un objectif inatteignable, je comptais suivre Yue quelques temps, juste par curiosité, mais je n’en attendais rien.



Je buvais à nouveau une gorgée de ce « vin », enfin si on avait le droit de donner ce nom à cette chose immonde.

Je ne savais pas que tout cela avait été un coup monté de Gochiro pour atteindre Hayate, que seul les Gaikotsu était sacrifié et jamais les Kaguya, Kumo n'avait jamais exigé cela, mais je ne le savais pas, j'étais simplement aveuglé par ma soif de vengeance envers cet empire.

Je regardais la jeune femme, je ne la connaissais que depuis peu de temps, mais j'avais peine à croire qu'elle ait pu participer à un génocide, tout le monde avait entendu parler de Uzumaki Gekido et de sa tentative de génocide dans son propre village, mais je ne pensais pas avoir une de ses alliés dans mon équipe un jour. Je ne respectais pas ça, et était d'ailleurs totalement contre ça, mais je ne le montrai pas à la belle Uzumaki.



La question était direct, mais j'étais comme ça et elle s'était sans doute habitué. Je respectais sa façon de vivre, j'aurais aimé pouvoir avoir la même, mais il manquait sans doute quelqu'un pour me mener sur ce chemin, pour le moment je ne gardais en-tête que les preceptebde mon maître et de mon village, et mis à part l'alcool je ne m'autorisais aucun écart...

Je maintenais ma pensée à ce sujet. Combattre Kumo était une idée folle, à moins d’avoir un plan extrêmement bien élaboré, j’avais du mal à voir ce qui pourrait mettre à mal l’Empire actuellement. Leur rebelles, dont Yue faisait partie, avaient visiblement été dissipés. Même de l’intérieur, Kumo semblait indestructible. Le Kaguya me fit alors une remarque sur mon mode de vie, ce qui ne tarda pas à me faire réagir.



Dis-je alors en riant et en poussant son épaule. Sa remarque était bon enfant, puis il n’était pas le premier, et n’était pas non plus totalement en tort. Puis je repris un air un peu plus sérieux pour répondre à sa question.



J’aurais toujours de la haine envers eux, ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent. Rien que l’idée de partager l’air environnant avec l’un d’entre eux me dégoûte au plus haut point. Mais avec le temps, je me suis rendue compte que cela ne servait à rien. Le reste du monde était contre nous, nous ne pouvions plus rien faire pour changer les choses, Gekido était notre dernier espoir.



Oups, peut-être venais-je d’en dire un peu trop, je ne savais pas si Yue lui avait déjà fait part de ses projets. Tant pis, c’était fait. Mais la situation était plutôt amusante, ces deux là étaient supposés être ennemis en temps normal. Il était si ironique de les voir se retrouver dans le même camp. Je me demandais combien de temps cela prendrait pour que les deux ne commencent à mal s’entendre.

Il fallait le dire, cette Uzumaki était agréable, aussi bien à côtoyer qu'à regarder, elle semblait emprise d'une sorte de joie de vivre contagieuse, et ce malgré les difficultés de sa vie, et ses tendances au racisme et à l'extermination des autres. Mais après tout je me fichais pas mal des Chikara... Elle ne semblait pas avoir mal pris ma remarque à propos de ses histoires d'un soir, je lui faisais un sourire quand elle me tapait dans l'épaule avant de boire à nouveau un peu de vin.



Je le faisais parceque j'avais été seul trop longtemps, et aussi parceque être en compagnie de deux aussi jolies femme n'était pas désagréable, même si cela je me gardais bien de leur rapporter.



Je venais de lui prouver qu'elle avait raison, en quelque sorte je courrais après ma mort. Peut-être n'en aurait elle rien à faire, peut-être essaierai elle de me trouver un autre but. Après tout j'étais bon combattant avec des capacités relativement inédites, nous pourrions nous faire un sacré paquet de pognon ensemble, si seulement l'argent m'intéressait...

Je me mis à rire alors que je m’allongeais au sol, toujours la bouteille en main. Observant les nombreuses étoiles dans le ciel, je me rendis compte à quel point ce pauvre homme était perdu, consumé par un sentiment de vengeance sans fin. Je serais probablement devenue comme lui si je n’avais pris goût pour les choses simples de la vie, ne survivant que pour accomplir un objectif que je savais impossible.



Je savais de quoi je parlais, constamment ma couleur de cheveux me rappelait qui j’étais, et qui j’étais supposée être. Mais j’avais renié tout cela, c’était futile. Le Kaguya devait être dans une situation similaire à la mienne constamment.



Dis-je en riant à nouveau. L’interdit était attirant n’est-ce pas ? Je ne prenais pas la vie au sérieux. Je l’avais fais pendant plus d’une vingtaine d’années, je n’en voulais plus. Je me redressais alors pour reprendre une gorgée d’alcool, puis avec un sourire en coin j’ajoutais :

Étrangement je me surprenais à aimer la compagnie de cette Uzumaki, elle était agréable et sa légèreté dans la vie pourrait se montrer contagieuse à long terme. Elle s'allongeait en me parlant de ce que je pourrais faire dans la vie plutôt que d'aller chercher la mort de cette manière. Elle n'avait pas totalement tort, mais de là à l'écouter il y avait un gouffre.



En gros il préférait les femmes comme Miyuka et Yue, des femmes avec un but, avec des idées, des femmes qui ne pleure pas quand elles se cassent un ongle... C'était sans doute le côté Kaguya qui parlait, dans ce clan les femmes était des berserker pour la plupart, loin de cette image fragile que le reste du monde voulait faire passer.



Décidément ma vie était bien déprimante, et je m'en rendait compte en la disant à la jeune femme, je portais alors la bouteille à ma bouche et buvais plusieurs grande gorgée avant de lui dire.

Il préférait les femmes avec du caractère alors… rien de très étonnant de la part d’un Kaguya en vérité. Ils étaient habitués à ce genre de choses, rien à voir avec la majorité des femmes provenant des cités civiles j’imagine. Il faut dire que si elles étaient toutes comme la dernière que j’ai rencontré… du caractère ça, il y en avait, j’en gardais encore une cicatrice dans le creux de ma main. Mais il semblait avoir un problème avec ses congénères, je préférais alors éviter le sujet des siens.



Le pauvre commentateur de ce fameux tournois durant lequel je l’avais rencontrée… Sa vie n’était pas passée loin d’être écourtée. Enfin, il l’aurait mérité, il faut dire que sa voix avait quelque chose d’agaçant.



Je ne connaissais que peu les Rihatsu, mais assez pour savoir qu’ils étaient de bon payeurs, si vous n’aviez pas peur de mettre votre moral de côté. Miwa me laissait un doux souvenir en tête, mais je m’étais promise de ne plus jamais m’attacher à quoi ou qui que ce soit, je laissais loin l’idée d’aller la retrouver.

Note pour plus tard, cette Uzumaki avait l'alcool bavard, plus on parlait et plus elle me délivrait des informations, il fallait donc que je fasse attention à ne pas trop lui en dire pour qu'elle n'aille pas le répéter plus tard au détour d'une bouteille. Elle me disait de tenter ma chance avec Yue, mais je préférais me faire émasculé que coucher avec une Hattori, cette elle était jolie, mais ce clan... Ce clan... Ensuite elle me parlait de Rihatsu, de travail dans le désert, je la laissais faire son monologue, puis elle réussi à me décrocher un petit rictus en parlant des Kemuri.



Personnellement je n'y croyais pas, de toute façon je ne crois que ce que je vois, et peut-être que Yue arrivera à me faire penser le contraire au sujet des Kemuri.



Je buvais la fin de ma bouteille, et c'était mon tour de m'allonger et de regarder les étoiles...

Je donnerai beaucoup pour voir un Kemuri à l’œuvre. Après tout, ils faisaient partis des rares ayant mis à mal l’Empire par le passé, ma curiosité me poussait à comprendre comment ils s’y étaient pris, et si j’avais l’occasion d’en rencontrer un en accompagnant Yue… ce serait parfait.



Je finissais ma bouteille avant de la jeter au pied des flammes nous éclairant. Ce voyage promettait d’être long, je me demandais si j’aurais la patience d’en voir le bout. Je vivais constamment au jour le jour, rien n’était prévu. Combien d’années suivrais-je Yue avant de retourner vaquer à mes propres occupations ? Je me redressas alors et m’étirais tout en baillant, je regarda ensuite Shinsuke qui s’était allongé à son tour.

Je ne sais pas si c'était l'alcool, où simplement l'ambiance de cette discussion sois les étoiles qui faisait cela, mais je me sentais extrêmement proche de cette femme à cet instant précis. Nous étions un trio depuis un moment, mais notre groupe n'en était pas véritablement un, du moins pas encore...

Alors qu'elle s'étirait, je l'observais, et dans un élan de sympathie je lui dit.



Je voudrais bien dormir avec elle, c'était une belle femme, il n'y avait personne autour de nous, mais je n'étais pas le genre de personne à faire ça à me comporter de la sorte... À profiter de l'instant présent et de la vie en général.



Des fois je détestais ma façon d'être, trop correct, pas assez rentré dedans... Mais je n'avais pas envie de créer un malaise entre nous en cas de refus... Nous allions encore passer beaucoup de temps ensemble.