Si Dai profitait amoureusement de chaque grasse matinée, sa mère était une lève-tôt. Aussi, c'est une tasse de café à la main qu'elle accueillit les deux visiteurs.
« Bonjour, je suis Chikara Fubuki, enchantée. »
Un bref hochement de tête avait confirmé ce que disait Hina. En plus des fois où ils avaient pu s'apercevoir, son fils leur avait, à elle et son mari, suffisamment parlé du couple pour qu'elle ne les qualifie pas d'inconnus. Elle retint un sourire : Dai qui s'attachait souvent à son oreiller, n'allait sans doute pas être très content de se voir ainsi arraché à son lit.
« Je vais le chercher, faites comme chez vous. »
Et par "chercher" elle voulait dire "réveiller". Elle ignorait s'ils étaient pressés ou pas, et s'ils allaient dépasser la porte. Elle-même s'avança pour appeler son fils. Pas d'avertissements qu'il y avait des invités et qu'elle ne le réveillait pas par simple plaisir sadique. Revenant vers le couple après un deuxième appel, elle leur sourit :
« Il ne devrait pas trop tarder. Voulez-vous boire quelque chose ? »
Son mari était absent, et l'adolescent....en train de s'habiller espérait-elle. Mais il n'était pas un rapide le matin...
Et, effectivement, le Chikara était lent dans son réveil. Il n'avait commencé à bouger qu'après le deuxième appel de sa mère, et avait alors entrepris de s'extirper du lit avec une motivation...proche de zéro. Après un regard ennuyé à ses habits, un haut et un bas de pyjama, sobres mais chauds, il décida que se changer n'était pas nécessaire et partit voir ce que sa mère voulait, enroulé dans sa couverture de la tête aux chevilles.
S'il entendit des voix, il ne s'en formalisa pas plus que ça. Sa mère, son père, voire la voisine peut-être ? L'esprit pas très clair, il arriva finalement dans la pièce, et, ébloui par la soudaine luminosité, mit quelque secondes à réaliser qu'il y avait un problème.
Alors, il y avait sa mère, d'accord. Mais l'homme n'était certainement pas son père et la femme était encore moins la voisine.
Il y avait un gros problème. Problème de type "Comment se ridiculiser" que même lui n'appréciait pas du tout. Toujours emmitouflé dans sa couverture, il balbutia :
Il repartit aussitôt en courant dans sa chambre pour se changer, attrapant à l'arrache sweat et pantalon correct, et jetant cette foutue couverture sur son lit. Zut de zut, qu'est ce que son sensei et sa femme étaient venus faire chez lui ? Tôt en plus ! Et un jour de congé ! Encore heureux qu'il ne se soit pas ramené avec un nounours, il ne manquait plus que ça ! De sa chambre, il put entendre sa mère, qui paraissait plus qu'amusée par son malheur. La traîtresse.
« Je vous présente mon fils au réveil. »
.....Peut-être qu'il s'habillerait toujours avant de sortir de sa chambre maintenant. Habillé hâtivement, mais habillé quand même, il revint, essayant de faire comme si les cinq dernières minutes n'avaient jamais existé.
Peut-être qu'il s'était trompé et que ce n'était pas son jour de congé ?