Un monde de fou, ou un monde d'adulte ?

Une petite heure plus tôt, je ramenais la jeune Kohana jusqu’à l’endroit où elle était habituellement enfermée. Revenir ici me déplaît grandement, j’y ai séjourné un trop long moment, revoir ces murs ne me donnent qu’un profond dégoût. Je l’avais déposé sur son lit, et attendant qu’elle réveille, je retrouvais ma passion d’il y a quelques mois : fixer le mur. J’avais laissé croire aux gardes que je devais m’occuper de la jeune fille, ce n’était pas tout à fait faux, mais il ne m’était pas tenu de rester après l’avoir ramenée. Ils étaient d’ailleurs restés sceptiques quelques secondes, me connaissant tout de même de vue. Mais voyant la gamine endormie, ils finirent par accepter sans causer trop de soucis. Elle finit alors par se réveiller, probablement calmé. Je lui laisses quelques secondes pour émerger avant de m’approcher et de lui parler doucement.



Je revois encore son visage lorsqu’elle me demandait de l’aider, la cruauté dont faisait preuve Konoha à son égard était… indescriptible. J’aurais souhaité la faire sortir maintenant, mais elle comme moi, nous allions devoir faire preuve de patience. Je me recule de quelques pas, pour aller m’asseoir sur le seul meuble présent dans la pièce, souriant je poursuis alors :

Elle se réveillait enfin, ouvrant les yeux petit à petit...


La petite peste se frottait les yeux et ne se souvenait plus de rien, du moins pour l'instant. Elle pouvait paraître comme toutes les autres petites filles de son âge à cet instant précis. Mais lorsque la voix s'élevait dans son dos alors qu'elle émergeait encore, elle se figeait en se remémorant l'instant passé...


Elle levait la tête vers le plafond en se demandant ce que cela signifiait réellement. Elle prenait sa couette pour s'enfouir dessous en écoutant la demande de l'homme à qui elle se souvenait avoir demander de l'aide.


Le son de sa voix n'était pas vraiment claire, car elle était emmitouflée sous la couverture.

J’essayais de lui montrer que j’étais de son côté. Il fallait bien que je trouve un moyen de la rassurer alors qu’elle se cachait sous sa couette. Je ne cessais de me dire que cette enfant avait une vie bien compliquée, trop même. Il était peut-être temps que quelqu’un lui tente la main.



Dis-je en tirant brusquement la couette sous laquelle elle se cachait. J’avais un grand sourire sur mon visage. Quand bien même cette gamine avait vu des choses affreuses, elle n’en restait pas moins une enfant. Une enfant n’était pas supposée vivre seule, et encore moins dans un lieu pareil. Je n’étais pas des plus adeptes de l’éducation, ni même très doué pour consoler les gens. Mais si je ne le faisais pas, qui le ferais ? Hors de question que je la laisse entre les mains d’Hegi, ce serait comme l’envoyer dans une autre cellule.

La petite jouait à l'enfant indignée. Ca allait être son nouveau jeu pour tuer l'ennui, maintenant qu'elle reprenait un peu mieux ses esprits.


Chantonnait-elle alors, lorsque celui lui demandait ce qu'elle souhaitait...


Rien que ça ! La petite peste ne tournait pas autour du pot et se doutait bien que cela mettrait un peu le Kitto dans l'embarras. Alors, elle se met debout sur son lit en avançant vers lui, le sourire malicieux aux lèvres.


Etait-ce une tentative de corruption ? Totalement ! La gosse était vraiment dérangée, mais elle savait de quelles types de ruses elle disposait pour pouvoir un jour se barrer de cet enfer. En entendant quelques konohajins parler de Konoha et en voyant comment ils faisaient, elle se disait que Kumo n'était peut-être pas si mal après tout. Au moins, la solution apportée aux prisonniers trop... compliqués était très radicale.


Se montrait la petite bien insistante en se collant à l'adulte en le regardant de ses yeux verrons.

Sortir du village rien que ça ? Son sourire malicieux en disait long, sa petite tête d’enfant savait très bien que c’était quasiment impossible pour elle. Mais je lui avais dis de me demander ce qu’elle souhaitait, même si cela allait être difficile, j’avais toujours des idées en tête, cela à néanmoins nécessité de la patience et du temps.



Il fallait en premier lieu que je regagne la confiance du village, ce qui allait être d’autant plus compliqué que de s’occuper de cette gamine. Le dôno me voyait d’un mauvais œil, et je ne voyais que peu de personnes prêtes à m’aider. Aaaah Wattan, n’aurais-tu pas pu jouer les héroïnes un peu plus tard ? Tu aurais eu une solution, pas forcément la meilleure, mais tu en aurais eu une au moins.



Je savais pertinemment qu’elle l’était, cacher ses sautes d’humeurs allait être compliqué. Mais je verrais cela en temps et en heure, pour le moment il y avait d’autres étapes.



C’était beaucoup lui demander, surtout à son âge, mais si elle souhaitait vraiment sortir de ce village, elle allait devoir apprendre à faire des concessions.

Rétorquait au final la petite fille qui n'écoutait que d'une oreille en s'échauffant à faire des pompes sur les bras, la tête à l'envers. Elle se redressait en faisant un pont en avant, tel la gymnaste qu'elle a toujours été. Se trouvant face à l'adulte, elle était que peu convaincu par cette combine.


Elle s'asseyait à nouveau les fesses sur son lit en balançant ses pieds l'un après l'autre.


De ses deux yeux verrons elle le regardaient sans vraiment afficher d'expression faciale. La neutralité totale.


Puis, d'un bond elle se relevait avant de faire face à nouveau au Kitto.


Ou pas. Mais ça, il n'avait pas vraiment besoin de le savoir. Alors la petite peste tendait sa main vers Uzume.


Un pacte avec le diablotin, voilà ce que s'apprêtait réellement à signer ce pauvre homme avec l'enfant.

Tenter l’impossible… Oui, c’est un peu la mission que je me donnais avec elle. Cela allait me demander du temps, plus que je n’en avais, sa patience aurait sûrement ses limites bien avant. Alors qu’elle se s’asseyait à nouveau face à moi, je me contentais d’une simple pichenette sur le front de la gamine suivit d’un sourire.



Elle semblait s’être résignée à accepter. Je ne sais pas dans quoi je mettais les pieds, mais que pouvais-je faire d’autre ? La laisser là enfermée, à se faire droguer jour après jour ? Elle me tendit alors sa main, je ne tardas pas à faire de même pour serrer sa petite main d’enfant.



Des tas d’idées germaient peu à peu dans mon esprit, j’avais plusieurs moyens d’aborder la situation, il fallait simplement que je trouve la solution la plus adaptée pour elle. Je risquais de ne pas être au bout de mes peines, mais il fallait bien que j’essaie. Wattan aurait sûrement fait la même chose pas vrai ?

Alors, ce dernier acceptait donc de pactiser avec la petite kumojin. Le deal venait d'être fait !


Le théâtre de marionnette, voilà son art de petite Geisha. Il lui suffisait tout simplement de jouer en grandeur nature ! Un vrai jeu d'enfant pour elle.




Rétorquait-il de manière malicieuse et taquin. Le fait de savoir qu'il y aurait d'autres individus ne l'intéressait absolument pas mais soit. C'était le cadet de ses problèmes actuellement et puis, si elle ne voulait accorder sa confiance à personne rien ne l'obligeait à aimer son prochain.


Qu'est-ce que pouvait désirer Kohana à part sa liberté ou causer la peine de nombreuses personnes ? Oh...


Intérieurement elle se demandait si c'était possible de faire parvenir un message à Kumo de Konoha et si c'était le cas, elle jubilait d'avance en exposant son plan dans sa tête... Ku ku ku ku ku...

Répondais-je à la gamine. Il ne fallait pas me prendre pour plus idiot que je ne l’étais. Une enfant savait très bien jouer la comédie, et au vu de sa malice… dans son cas j’en étais persuadé. Mais je préférais taire mes pensées. Je n’étais pas là pour la juger mais pour l’aider et je n’étais visiblement pas le seul à lui avoir promis quelque chose. Je n’étais même pas sûre de pouvoir tenir ma promesse, mais il fallait bien que j’essaie.



Elle m’expliqua ensuite avoir un autre souhait, une chose qui allait s’avérer tout aussi compliqué que de la faire sortir de Konoha. Elle m’avait déjà parlé de sa sœur, cette dernière la « délaissait » bien souvent apparemment. Mais les liens du sang ne pouvaient être remplacés. Je ne savais pas si j’allais parvenir à la contacter, je ne promis donc rien cette fois, je souhaitais d’abord connaître son message.

Un sourire plutôt macabre s'affichait sur le visage de l'enfant. Sa tête penchant légèrement sur le côté, ses yeux ne reflétant qu'une soif de vengeance, ses membres tremblants d'excitations et un léger rire de psychopathe sortant entre ses petites lèvres d'enfant. Elle délivrait son message.




Elle saisissait son doudou lapin en peluche par le cou en resserrant son étreinte autour.




Chantonnait-elle à moitié.


Puis, elle sautillait en faisant le tour de la cellule en chatonnant toute contente.


Avant de s'arrêter devant Uzume et de rire comme une simple enfant le grand sourire aux lèvres et les mains dans le dos.

Je restais silencieux durant de longues secondes après la demande de la gamine. Haïssait-elle sa sœur à ce point ? J’étais songeur. À quelle point la psychologie de Kohana était-elle atteinte ? Y avait-il un moyen de lui faire retrouver un état « normal » ? Je n’en avais pas peur, quand bien même elle était agressive, elle était plus inoffensive qu’elle ne le laissait penser. Les autres étaient simplement effrayés de l’inconnu. Je repris alors mon sourire avant de me relever.



Je n’en ajoutas pas plus. Je n’allais tout simplement pas le faire. Pour deux raisons, la première étant que je n’avais pas envie de contacter des Kumojins, et parce que je ne faisais pas non plus de menaces de morts gratuites. Je commençais à avoir une vague idée de ce que j’allais faire avec la jeune Kohana, son avenir ne dépendrait que d’elle et de son comportement. Elle me faisait confiance, du moins un minimum, je devais en profiter. J’allais alors toquer à la porte de la cellule pour que le garde vienne me faire sortir. Je me retournais alors vers la gamine.



La porte s’ouvrit alors derrière moi, j’en profita pour saluer la jeune enfant avant qu’elle ne se retrouve à nouveau enfermée ici.

Ku ku ku ku ~ Quel imbécile, pensait-il vraiment que la petite fille faisait confiance aux gens d'ici ? Elle passait un pacte avec lui, certes, mais rien ne l'obligeait de remplir les conditions.

De son sourire enfantin, saluant le Kitto, elle ajoutait d'une voix amuser.


Elle venait de trouver une nouvelle distraction, un nouveau jouer. Réfléchissant à voix basse une fois que ce dernier sortait de la pièce...




Allongée sur le dos, un sourire malicieux s'affichait sur son visage.




Elle pouffait de rire toute seule.