« Votre père sera ravie d’apprendre que vous avez brillamment réussie votre mission Shina-san. Les choses sont rentrées dans l’ordre et sans effusion de sang. »
Cet homme, il était chargé de ma surveillance en l’absence de mon père. Une vraie nourrice. Peut-être devrais-je rappeler que j’ai désormais vingt-six ans. Pas la peine de perdre mon temps en blabla inutile, il ne faisait qu’obéir aux ordres après tout.
« Les gens tremblent des genoux à la moindre énonciation de notre nom, comment pourrait-il en être autrement ? Ces gens savent pertinemment ce qui leur arrivera si ils se révoltent contre Kumo. Une ou deux promesses stupides et tout est réglé. »
Il n’y avait vraiment pas de quoi être fière, vraiment pas. Finalement ma fonction consistait simplement à me montrer, la réputation de l’Empire faisait le reste. Enfin, il fallait bien que je fasse plaisir à mon paternel pas vrai ? Tant de chemin pour si une chose si futile, un messager aurait été amplement suffisant. Au moins durant ce temps j’étais loin de Kumo.
J’approchais enfin du fort Aifu, une simple halte sur la longue route qu’il me restait à parcourir. Nous ne nous privions pas pour passer devant les quelques personnes qui patientent derrière une calèche. Quelques grognements se font entendre, mais ces derniers cessent très vite lorsqu’ils croisent nos yeux jaunes. J’arrive alors à hauteur de la calèche qui était en train de demander l’accès à la frontière. Continuant dans ma lancée, je ne m’embête pas pour interrompre la fouille qui allait commencer.
« Hé, vous ne pouvez pas faire la queue comme tout le m…
Oh, mes excuses, je ne m’attendais pas à voir un des vôtres de passage, pardonnez mon impolitesse madame. »
« Mademoiselle.
Nous retournons à Kumo. Deux personnes. »
« Bi-bien sûr ! Vous pouvez passez allez-y. »
Alors que je fis un pas pour avancer, mes yeux furent soudainement attirés par l’homme qui devait encore faire fouiller sa calèche. Je croisais son regard durant quelques secondes, j’avais la sensation que quelque chose clochait chez lui. Je fis alors demi tour, m’approcha à deux pas de lui avant de demander calmement :
La question allait paraître stupide au vu des marchandises qu’il transportait, mais il fallait que je suive mon instinct.