Ce matin, tout le domaine était en effervescence. Tous étaient en train de finaliser les préparatifs du départ de la Rihatsu. Cette dernière buvait tranquillement son thé lorsqu’un jeune homme, à peine âgé d’une vingtaine d’année fait irruption dans la pièce. Se tenant bien droit, il s’exclame alors auprès de la Rihatsu, bien plus âgée :
« Mariko-sama, vos affaires sont prêtes ainsi que votre escorte. Vous pouvez partir dès lors que vous le souhaiterez. »
« Merci Koseime. Durant mon absence, veille à ce que les affaires fonctionnent comme d’habitude. En cas de problème, tu sais quoi faire. »
« Oui Mariko-sama ! Vous pouvez être sereine, c’est vous qui m’avez appris après tout non ? Cependant, me permettez-vous de demander combien de temps votre voyage va-t-il durer ? »
« Je l’ignore. Pas plus d’une année j’imagine, tout dépendra de la situation une fois sur place. Le désert de Kaze n’est pas la porte à côté. À ce sujet, j’espère que les espions m’attendront à l’endroit prévu. Bref, je veillerais à te faire parvenir un messager pour t’annoncer mon retour. À bientôt, Koseime. »
Cette femme n’avait jamais eu d’enfant, toute sa vie, elle était restée dévouée aux siens. Celui-ci était un peu comme son fils adoptif en somme. Elle l’avait trouvé errant, un peu perdu dans les ruelles de la ville. Après lui avoir donné un toit et une éducation, il était devenu son plus fidèle serviteur. Certes, il n’était pas un Rihatsu, et certain aurait pu voir d’un mauvais œil qu’il ne remplace Mariko. Mais cette dernière s’était bien tenue de donner ce détail, aux yeux des autres, il était un Rihatsu simplement dénué de chakra, comme beaucoup d’autres.
La Rihatsu n’attendit pas plus longtemps avant de quitter la pièce pour aller retrouver le chariot qui devait l’emmener jusqu’à Koya. Ceci, plus un petit groupe de gardes, car l’on était jamais trop prudent avec sa propre sécurité. De Tekunoroji jusqu’au désert, les dangers étaient nombreux. Mais elle connaissait bien ce monde, depuis longtemps maintenant. Elle avait eu la chance d’avoir une espérance de vie plus longues que la plupart des gens vivant sur le Yuukan. L’argent y avait été pour beaucoup. Doublé de fins talents de diplomate et de négociatrice, la Rihatsu savait rester hors des situations un peu trop… dangereuses. Alors qu’elle s’installait, l’homme qui servait de chauffeur s’adressa à elle :
« Madame ? Pardonnez-moi, mais j’ai cru comprendre que vous souhaitiez éviter une halte à Tsuyo ? Je n’ai rien contre le fait de ne pas m’arrêter là-bas, cependant, je crois surtout comprendre que vous ne voulez pas emprunter la route principale. Une nouvelle fois, pardonnez-moi, mais je dois vous faire savoir que je n’apprécie que peu cette idée. »
« Vous êtes inquiet ? Si le courage vous fait défaut, nous pouvons tout à fait nous permettre d’embaucher quelqu’un d’autre. J’ai besoin de quelqu’un sur qui je peux compter pour arriver en temps et en heure, je comprendrais que vous refusiez d’emprunter l’itinéraire convenu, mais vous auriez dû vous manifester avant. »
« Ne vous méprenez pas Madame ! J’ai déjà effectué ce voyage, je m’inquiétais simplement pour votre sécurité. Un groupe de garde tombe bien vite sous les coups d’une embuscade. »
« C’est très aimable de votre part très cher, mais je m’occupe de ma propre sécurité. Ces hommes sont simplement là à des fins dissuasives. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Maintenant, si vous le voulez bien, j’apprécierai que nous nous mettions en route. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le conducteur ne tarda pas à reprendre sa place et tout le petit groupe était en route. Ces prochaines semaines allaient être longues, traverser le Yuukan n’était jamais une chose facile.