Cet endroit était lugubre… habité par les pires ordures que l’on pouvait trouvé dans le coin et encore, nous n’étions qu’aux étages supérieures. Il paraîtrait que dans les tréfonds de la montagne se trouvaient les pires criminels que Kumo avaient enfermés. Je me demandais souvent pourquoi ils ne les exécutaient pas tout simplement au lieu de les garder en vie. Des rebuts de l’humanité, à côté, ma simple absence de capacité clanique était un crime bien banal. Les miens préféraient sûrement les garder pour l’arène. Le Hattori qui m’avait embarqué se donna bonne conscience en masquant mon visage et ma vue par la même occasion, comme si je n’avais pas déjà eu affaire à ce genre de chose. Que je sois une gamine ou non, ils s’en fichaient bien, au contraire, je crois que cela les intéressaient d’autant plus, ces chiens. Finalement me voilà dans une cellule, si petite que je crois être capable de toucher les quatre murs simplement en m’étirant. J’abuse un peu certes, mais bon sang, me retrouver là était inacceptable. Je me sentie salie, souillée, rien que par ma présence dans cet endroit. Alors qu’il m’envoya sur ma couchette pour pouvoir m’enfermer sans que je ne tente de fuir – cela aurait été bien idiot de ma part cela dit – , l’interrogatoire commence ensuite… Il me faisait sa jolie présentation de la méthode douce ou la méthode musclée, comme si cela allait changer quelques choses, dans quelques minutes, lorsque je ne lui dirais pas ce qu’il souhaite, il ne tardera pas à perdre patience…
« Ah, alors on continue à faire semblant ? Y-a-t-il quelqu’un à qui je dois avouer un crime que je n’ai pas commis pour qu’on m’exécute plus rapidement ? On gagnerait du temps vous et moi, car nous savons tout les deux pourquoi je suis là pas vrai ? »
Je continuais sur ma lancée, persuadée que la raison de ma présence ici n’était liée qu’à cette foutue malédiction de naissance. J’étais très loin d’imaginer que pendant que je vivais ma petite vie, d’autres s’amusaient à jouer les évadés de prison. Si j’avais su, peut-être aurais-je arrêté de jouer les pétasses durant un instant, mais je préférais rester fidèle à moi même jusqu’à ma mort.
« Allez-y, posez les vos questions, pour ce que ça change. »