Qui aurait cru que l’appel de la liberté t’aurais menée finalement à être plus enfermée que jamais ? Tu n’avais eu que peu l’occasion de converser avec Tsuyoshi depuis ton arrivée, enfin en vérité, ce n’était littéralement jamais arrivé. Que pensais-tu qu’il arriverait en te rendant chez un peuple contre lequel tu étais encore en guerre il y a quelques mois ? T’attendais-tu à un accueil à bras ouvert ? Tu n’étais pas stupide à ce point. Mais ici, tu étais sous constante surveillance, tes sorties étaient très limitées et tu n’avais le droit de parler à quiconque sans autorisation préalable. Autant dire que ta vie commençait à très vite devenir un enfer. Aujourd’hui, tu profitais de l’une de tes rares sorties. Étonnamment, tu avais réussie à négocier un trajet jusqu’à un oasis proche de Koya. Le plus amusant en revanche, était le fait que tu étais constamment accompagnée de deux gardes. Ce qu’il y avait de drôle ? C’était que les Rihatsu pensaient que ces derniers seraient suffisants pour te contenir, une chance pour eux, l’évasion n’était pas encore dans tes plans.
Assise près de l’oasis, tu observes ton reflet dans l’eau, te demandant comment tu avais bien pu en arriver là. Tu ressentais un léger manque, Konoha bien entendu, mais surtout ta jeune sœur. La pauvre, tu étais partie sans même la prévenir, tu n’imaginais pas le choc qu’elle avait du recevoir. Mais tu n’avais pas pu faire autrement, elle ne t’aurait jamais laissée partir elle non plus. Elle ne devait pas être la seule à se poser des questions aujourd’hui, mais sans doute était-ce mieux ainsi. Quoiqu’il en soit, il était trop tard pour faire demi-tour. Tu avais renoncé à ton village et à ton nom, mais qui étais-tu aujourd’hui ? Ce sourire qui ornait quotidiennement ton visage n’était pas apparu depuis un moment maintenant. Ici au moins, tu n’avais pas à faire semblant que tout allait bien, de toute façon ton regard trahissait clairement tes émotions. Finalement, c’est l’un des gardes qui t’accompagne qui vient finalement te tirer de toutes ces pensées négatives.
« C’est bon tu as suffisamment pris l’air ? On peut rentrer ? »
Te demanda t’il sur un ton plutôt mauvais. Tu ne dis rien, tu ne fais même pas entendre un faible soupir, tu te contentes de te relever et de hocher la tête pour dire oui. Puis dans le même élan, tu te mets à marcher derrière eux pour retourner jusqu’à Koya. Voilà donc à quoi ressemblaient tes journées ici, tu étais une captive finalement. Sans doute considéraient ils que tu appartenais encore à Konoha. Quoiqu’il en soit, tu aurais tout donné pour trouver quelqu’un avec qui tuer l’ennui…